Réparer ou soigner

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Lorsque Lucie sortit de la douche, Rin et Hataru mangeaient leurs nouilles tout en discutant joyeusement, face à face à la petite table de leur cuisine-salon. La jeune femme ne put retenir un sourire en les voyant ainsi.

-Hey! S'exclama-t-elle tout de même pour faire bonne mesure. Arrête de mettre autant de bouffe dans ta bouche d'un coup, Moe! Mange raisonnablement, à la fin...

Hataru et Rin regardèrent Lucie, puis se fixèrent. Rin glissa avec un léger sourire.

-Hein, Hamtaro...

Les deux jeunes femmes pouffèrent, laissant Lucie dubitative sur la raison de leur fou rire soudain. Elle décida donc de l'ignorer pour aller se laisser tomber sur le canapé. Elle observa pendant quelques minutes le manèges de Rin et Hataru, avant de finalement prendre la parole.

-Du coup... vous êtes quoi maintenant, au juste?

Elle ne s'attendait peut être pas à une réponse immédiate, mais pas non plus à un silence de mort comme celui qui tomba sur la table. Rin baissa les yeux, soudain très intéressée par le contenu de son bol de nouille presque vide. Hataru, elle, fronça les sourcils. Lucie le fit également.

-Moe... je te jure que si tu prononce le nom de cet homme je vais faire un malheur.

-Mais je ne peux pas juste... je ne peux pas... ce ne serait pas correct envers...

-Pas correct? S'emporta Lucie. PAS CORRECT? Tu crois que je n'ai pas vu l'état de l'appartement en rentrant? Les fragments d'assiette partout? Les traces de sang? DE SANG, bordel, Moe! Ce n'est plus juste une question de mal parler ou de ce qui est correct! Si ce fils de chien ne tente ne serait-ce que de s'approcher de toi, je-

-Lucie! S'exclama Hataru. Tu ne vas rien faire du tout. C'est... c'est une affaire entre lui... et moi. Et... je suis désolée que tu ai eu à voir ça.

Lucie était fumante. Elle savait que Hataru était du genre têtue. C'était la tare de la famille Tsukino, après tout. Mais là, c'était trop. Qu'elle puisse dire ça... aussi facilement, après avoir était terrorisée au point de fuir blessée de chez elle... et devant Rin, avec qui elle venait de passer la nuit...

-Je ne peux plus te supporter sur ce coup là, Moe.

La voix de Lucie claqua, glaciale.

-Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais c'est grave. Assez grave pour en être venu aux mains, et je sais parfaitement que tu n'es pas celle qui a attaqué. Que tu puisse continuer à parler de ce qui est correct... que tu oses dire que c'est une affaire qui ne regarde que vous, devant Rin? Tu as couché avec elle, oui ou non, Moe? Je croyais que tu ne couchais pas sans sentiments? Pendant combien de temps tu vas continuer à l'enfoncer, à te complaire avec ce sale con alors qu'elle est là, à t'attendre bien sagement, à...

-Lucie, arrête. La supplia Rin. C'est... je savais à quoi m'attendre, c'est...

-NON! S'écria Lucie. J'en ai marre. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal, et quelqu'un doit dire quelque chose. Alors, dis moi, Moe? Tu vas faire quoi? Retourner le voir, attendre qu'il s'excuse à nouveau, et vivre un idylle pendant deux semaines avant la prochaine crise? Tout en gardant Rin sous la main pour te remonter le moral quand il t'aura foutue au fond du trou? Je t'adore, Moe, mais si tu deviens ce genre de personne...

-Non... Répondit Hataru, la gorge serrée. Je... je ne veux pas de tout ça!

-Alors quoi, bordel, Moe! S'écria Lucie. Excuse moi de m'énerver, mais je ne supporte plus de te voir continuer à t'infliger ça comme s'il n'existait aucune autre issue!

-Mais quelle autre issue! Répondit Hataru, les yeux légèrement larmoyants.

Lucie soupira, et se calma. Les Tsukino était têtues, certes... mais les Bard étaient impulsives. Elle ne pouvait pas se permettre de pointer du doigt le défaut de Hataru si elle n'était même pas capable de se contrôler. Elle reprit sur un ton plus calme.

Auprès du feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant