Hataru pénetra dans la salle déjà vibrante d'activité frénétique. La deuxième semaine d'examens débutait... la jeune femme ne pouvait pas dire qu'elle était particulièrement prête, une nouvelle fois. Mais, tout du moins, sentait-elle qu'elle avait fait ce qu'elle pouvait la veille, réquisitionnant une nouvelle fois l'aide de Rin, l'esprit plus apaisé après avoir pu avoir cette discussion avec Miwa. Elle n'avait pas eu plus de contact avec son amie à Aomori, mais cela lui pesait moins qu'elle l'aurait cru. Elle avait dit ce qu'elle avait à dire, après tout. Elle ne pouvait pas s'attendre à ce que Miwa prenne une décision aussi rapidement. L'idée de voir son amie devoir refaire son année, voir, pire, ne pas revenir, lui pesait tout de même, elle ne pouvait l'ignorer. La sensation d'avoir avancé était quelque peu atténuée par son ignorance de si ses efforts allaient porter leur fruits. Et, malgré sa résolution de renouer avec Kazuto, elle n'en avait toujours pas vraiment eu l'occasion.
La jeune femme aux cheveux roses soupira, et se dirigea vers la place qui lui avait été attitrée, lorsqu'une main se posa sur son épaule, la faisait sursauter assez violemment. Après tout, elle n'était pas particulièrement proche de qui que ce soit dans sa promotion, et, Miwa étant partie, les rares dont elle connaissait le nom était ceux qui faisaient partie du club de basket. Hataru tourna donc la tête, légèrement anxieuse.
-Salut, ma belle.
La jeune femme resta un instant figée devant la personne qui se trouvait face à elle. Ces cheveux noirs et coupés assez courts, ces yeux doux, ce sourire apaisant. Elle ne parvenait pas à trouver ses mots.
-Désolée pour toute cette histoire. Reprit Miwa, l'air terriblement gênée. Je... peux être terriblement têtue, et égoïste.
-Comment... comment... tu peux être déjà revenue? Bafouilla Hataru, en palpant le bras de son amie comme pour vérifier qu'elle se tenait bien face à elle.
-Eh bien... j'ai découvert qu'on pouvait partir en un après midi, alors j'ai supposé que c'était aussi le cas pour revenir.
-Donc tu as pu en discuter avec ton mec? S'enthousiasma Hataru.
-Oui, en quelque sorte. Admit Miwa. Nous sommes arrivés à un accord mutuel. Mais ce n'est pas le moment de parler de tout ça, pas vrai? On a toutes les deux une semaine d'examen à compenser, alors on ferait mieux de se concentrer.
Hataru, aux anges, sourit de toutes ses dents.
-Même si j'ai les pires notes aux épreuves de la semaine dernière, j'aurai quand même moins à compenser que toi. Déclara-t-elle fièrement.
-Mais comme je vais te battre à toutes les matières de cette semaine, je n'en serai pas si sûre. Rétorqua Miwa avec un sourire triomphant.
-Ah oui? Eh bien, c'est ce qu'on va voir! S'exclama Hataru, qui en trouverait presque une motivation pour passer ses examens.
***
Lorsque Lucie pénétra dans l'appartement, ce lundi soir, elle était exténuée. Etant à sa troisième année à Shizuoka, elle commençait à connaître la rengaine des examens, mais elle devait avouer que ceux de cette année étaient particulièrement plus corsés que les précédents. Etait parce qu'elle s'approchait de la fin du diplôme? Ou bien parce qu'elle avait un peu relaché ses études entre le basket et les soucis de cœur de Hataru? La jeune femme ne le savait pas trop, et cela la frustrait un peu. Elle ne pouvait pas se targuer d'être une "bonne élève", mais elle avait toujours eu à cœur de fournir des résultats satisfaisants.
Une délicieuse odeur de nourriture vint immédiatement titiller l'estomac engourdi de la jeune femme, et la fit saliver. Elle s'en étonna un peu. Hataru n'avait que peu été d'humeur à cuisiner, les deux semaines précédentes, et pourtant c'était une tâche qu'elle accomplissait toujours avec ardeur. Elle avait même préparé des plats qui tenaient plusieurs jours pour ne pas avoir à s'occuper de ça, quand bien même c'était quelque chose qu'elle n'aimait pas particulièrement faire, surtout quand elle avait le temps - et elle l'avait, étant donné qu'elle ne travaillait pas au bar pour la durée des examens. Sentir cette délicieuse odeur alors même qu'il restait encore des restes de la veille était donc un peu étonnant. Ce qui l'était encore plus, c'était le chantonnement qui l'accompagnait.
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Auprès du feu
RomantizmMalgré son accession à une prestigieuse université, malgré son couple avec le garçon le plus en vue du campus, malgré le large groupe d'ami dont elle est au centre, au club de basket, il semble manquer quelque chose à la vie d'Hataru, comme un vide...