Belles au bois dormant

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L'assise inconfortable d'une chaise d'amphithéâtre. Le discours monotone du professeur d'algorithmie. Les quelques bruissements de bavardages et de discussions résonnant avec légèreté dans la grande salle demi circulaire. La lumière tamisée du soleil automnal qui cascadait au travers des fenêtre. Hataru résistait, avec grande difficulté, à l'appel du sommeil, assise à côté d'une Miwa qui, concentrée sur le cours, avait fini par abandonner l'idée de la réveiller. Passée la première soirée du lundi, le mardi s'était déroulé à toute vitesse sans que la jeune femme ait de nouveau l'occasion de croiser ni Rin, ni Kazuto, et elle avait ainsi enchainé sur son deuxième service. Au lendemain de celui-ci, Hataru comprenait soudain un peu mieux pourquoi les serveuses du Hanako ne restaient pas au poste très longtemps, tant elle était épuisée en ce troisième jour de la semaine. Elle avait pourtant été invitée à une soirée le jeudi soir suivant, où elle avait promis de retrouver Kazuto, mais elle commençait à craindre qu'après son dernier service de la semaine, le soir même, elle soit tout simplement trop éreintée pour pouvoir profiter pleinement de son petit ami, de l'ambiance de la fête et de ses amis du club de basket. Elle avait, après tout, déjà du mal à garder la tête droite après deux soirées au bar, son esprit voguant vers d'autres cieux dès que son attention diminuait, son encéphale cédant alors au loi de la gravité, la faisant alors violemment revenir à elle, avant que le même cycle ne se répète. Hataru flottait dans un état de semi conscience, dans lequel les questions de logiques et de programmation évoquées par le professeur semblaient totalement floues, incohérentes et inaccessibles, comme cachées derrière un épais voile que la fatigue avait jeté sur le monde. 

-Eh, ma belle. Susurra Miwa, en une nouvelle tentative de ramener son amie sur terre. Je sais que je t'aide à rattraper ce que tu as du mal à suivre, mais si on doit passer nos week end à réapprendre ce que t'as raté en semaine à cause de la fatigue, ça va rapidement plus être tenable.

-Mmmmoui oui... marmonna Hataru. Rythme à prendre... c'tout...

-Faudrait que tu le prennes assez vite, j'imagine pas dans quel état tu seras demain matin, toi... heureusement qu'on a rien demain aprem. 

Mais déjà, Hataru était de nouveau en train de dériver. Ses paupières lui semblaient lourdes, sa tête être un boulet de forçat qu'elle trainait avec difficulté, et chaque seconde que ses yeux passaient fermés lui apportait un bonheur infini. La jeune femme fut tirée de son état second, cette fois-ci, par un léger picotement lui indiquant l'arrivée d'un message. Ouvrant avec difficulté ses massives paupières, Hataru tira son téléphone pour en observer l'écran et ce qui y était affiché. Elle sourit malgré elle, en apercevant l'expéditeur.

-Petit message de ton mec, hm? S'amusa Miwa en la regardant.

-Hein? Oh, non, c'est Rin. Répondit Hataru, en s'étirant longuement, espérant ainsi faire s'envoler définitivement son sommeil. Elle me dit qu'elle sera un peu en retard pour la réunion, comme la dernière fois.

-Oh. C'est sympa de prévenir. 

-Il faut dire que la semaine dernière, j'y suis allée directement après le cours d'électrostatique, et il nous avait lâchés plus tôt. Alors quand tu prend en compte le fait qu'en plus les cours des deuxièmes années ont lieu plus loin du bâtiment des clubs...

-Attends voir une minute. Releva Miwa. Le cours d'électrostatique, c'était mercredi, non?

-Je crois, oui? Tenta de se remémorer Hataru dans son esprit encore brumeux.

-Donc votre réunion c'est aujourd'hui? 

-Ce soir, oui, mais... oh, merde. 

-Bon sang, ma belle, je t'aime bien mais il va falloir revoir l'organisation de ton emploi du temps. Soupira Miwa.

Auprès du feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant