Fourmis Parapluie

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-J-je me permets d'entrer... 

-Pas besoin d'être aussi formelle, va. Lança Lucie, qui pénétra dans l'immense demeure. 

Rin se recroquevilla un peu. Elle savait que la famille de Lucie était relativement aisée, elle ne s'était juste pas attendue à... autant. La demeure des Delbos était tout simplement immense, et ce n'était rien à côté des autres maisons qui les côtoyaient, dans le quartier. Avec sa grande façade blanche et asymétrique, son toit penché soutenu par un pilier qui servait plus de décoration que de soutiens de l'avis de la jeune femme, ses larges baies vitrées et les hautes haies qui semblaient cacher un jardin d'une taille impressionnante, elle devait avouer qu'elle se sentait un peu écrasée. Et l'intérieur ne faisait pas grand chose pour changer cette impression qui collait à la peau de la brune;  une immense pièce de vie donnant directement sur le jardin via de grande porte fenêtres, montant jusqu'au toit, parfaitement épurée. Un escalier menait à une mezzanine et aux pièces de l'étage, tandis qu'une cuisine toute équipée flanquée d'un bar ornait le coin opposé de la pièce aux proportions cyclopéennes, dans laquelle un homme s'affairait. Rin ne se sentait clairement pas à sa place à cet endroit, malgré la délicieuse odeur qui s'y répandait. Il était... beaucoup trop grand pour elle. 

-Ça fait toujours un peu bizarre, oui... la rassura Hataru avec un sourire gêné, tout en enlevant ses chaussures dans l'entrée. 

-Ouais, je peux comprendre... admit Lucie en poussant un soupire. Mais bon, mes parents se sont fait un petit plaisir sur la construction de leur barraque... et ils ont les moyens. 

-Je... vois ça, oui. Commenta Rin. 

Même chez elle, elle n'était pas sûre de pouvoir se rappeler avoir déjà vu une telle demeure. Cela lui faisait plus penser aux grandes maison qu'elle voyait dans les films états-unien, à Hollywood... les maisons des grandes célébrités. Elle voyait soudain Lucie d'une toute autre manière.

-Et... Jade-san a grandi ici elle aussi? Demanda tout de même Rin, se rappelant de la grande soeur de Lucie, occupée à tenir le 33 rue d'Osaka qui semblait être une demeure de Chapardeur comparé à celle là. 

-Yep. Répondit Lucie en hochant la tête, les yeux fermés. Moi aussi, je me demande comment elle a fait la transition, parfois. Mais bon...

-Ah, Lucie! S'exclama une voix en ilicien. Tu décides enfin de passer dire le bonjour à ta vieille mère.

-... quand on voit les propriétaires, c'est compréhensible. Finit Lucie avant de se retourner et de passer du japonais à la langue locale. Salut, maman. Comment ça va?

-Ça va comme une mère qui découvre que sa fille lui préfère sa sœur. Tu ne crois pas qu'elles sont déjà assez serrées comme ça, là bas? 

-Aki m'a proposé, je n'allais pas refuser. Répondit Lucie avec un haussement d'épaule. C'est pas toi qui dit de ne pas refuser l'hospitalité des gens?

-Humpf. Tu suis mes conseils un peu quand ça t'arrange. 

La dame qui était en train de descendre de l'étage était âgée. Elle était grande, avec des cheveux noirs et des lunettes sévères, un long nez et un visage marqué par de nombreuses rides. Elle devait facilement avoir soixante-dix ans, supposa Rin, ce qui la surprit grandement. Etait-ce la grand mère de Lucie? 

-Oh, où sont mes manières. S'exclama la vielle femme. Bonsoir, Hataru. Comment vas-tu?

-Très bien, et vous? 

-Je te dis tout le tant d'arrêter de me vouvouyer. Soupira la mère de Lucie. Je vois que tu es accompagnée?

-Oh, euh... oui. Hésita Hataru. Voici... Rin Aoi. Ma... ma petite amie. 

Auprès du feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant