Izba se dirigea vers son second Guémini resté à terre et le ramassa. Malgré la situation, son corps tout entier vibrait d'allégresse, comme s'il avait retrouvé une partie de lui-même. Il resta un instant en état de communion avec ses précieuses armes et demanda :
— Que fait-on ? Tu crois qu'il y a une autre sortie ?
Ménéryl balaya la vaste salle d'un regard dubitatif.
— Pas le temps de la chercher, les lampes ne vont pas nous éclairer éternellement. Et puis, nous devons aller récupérer Brancas.
Le Nohyxois lui jeta un regard incrédule.
— Il ne nous a causé que des problèmes et on va le traîner comme un boulet. Laissons le là où il est !
— Ce juste, mais lorsque les gardes sont venus nous chercher tout à l'heure, il a cherché à se sacrifier pour nous faire libérer. Une mort lente l'attendait et il n'a pas hésité, on ne peut pas l'abandonner. Et puis, même s'il vise mal, cela fera toujours une force supplémentaire à nos cotés.
Izba poussa un soupir.
— Je pense que leur soldats sont à notre portée, déclara-t-il en guise d'acquiescement.
— C'est également mon impression mais le nombre est trop important. Il faudra tout de suite se saisir de cet Arnipal afin qu'il ordonne ce qu'on lui dira d'ordonner.
Le guerrier à la peau bleue leva la tête.
— Ça me paraît être le plan le moins pire, mais il va falloir commencer par remonter tout en haut.
L'ascension fut effectivement longue et éreintante, une fois au sommet, les deux compagnons durent prendre un peu de temps pour reprendre leur souffle. Il remontèrent le couloir exiguë jusqu'à la salle du trône où ils restèrent à l'abri d'un coin sombre pour observer. Il y avait un soldat à chaque coin de la pièce. En son centre, se tenait Arnipal qui discutait avec Shumuk. Derrière eux se tenaient deux autres gardes. Ils étaient huit en tout et une soixantaine de pas séparaient le le grand général des deux jeunes guerriers. Ménéryl chuchota :
— Il ne savent pas que nous avons tué leur souverain. Reste caché, je vais y aller seul. Ne sort que lorsque j'aurais attrapé leur chef .
Izba acquiesça.
Le jeune avança discrètement. Il espérait pouvoir progresser au maximum avant d'être remarqué et être suffisamment proche pour agir lorsqu'ils s'alarmeraient de l'absence de Sardan. Il sortit de l'ombre et plongea dans la lumière mais au bout de trois pas à peine, un garde hurla :
— Âme qui vive !
Ça commençait mal, mais le temps que les autres se retournent il avait encore fait cinq pas.
— Pourquoi est-il seul ? Lança le général, où est l'Empereur ?
Marchant toujours calmement, Ménéryl leva les mains pour montrer qu'elles étaient vides. Avant de répondre, il avait effectué six pas.de plus.:
— Votre empereur est à la fois puissant et bon. Ils nous à vaincu, mais nous a proposé de rejoindre vos troupes. Il m'envoie vers vous pour être pris en charge.
La phrase avait été suffisamment longue et il s'était encore approché de sept pas.
— Du sang sur la sienne tunique ! Où est l'Empereur !
Les gardes avaient tous pointés leurs lance vers Ménéryl, mais il avait achevé quatre pas supplémentaires.
— C'est le sang de mon ami, tenta-t-il, l'Empereur l'a tué sous mes yeux. J'ai compris que j'étais impuissant face à un tel être et je me suis soumis à lui.
Il leva les mains plus haut et baissa la tête. Il avait fait plus de la moitié du chemin, il fallait qu'il diminue encore l'écart..
Arnipal le regarda méfiant. Il était impensable que de simples mortels puissent tuer un dieu, mais l'homme qui avançait n'avait toujours pas répondu à sa question.
— Il reste où il est ! rugit-il
Ménéryl s'arrêta, il ne lui restait plus que quinze pas.
— Mettez le aux arrêts jusqu'à ce que l'Empereur remonte ordonna t-il aux deux gardes les plus proches.
Ils avancèrent lances pointées en direction du jeune homme.
— Vous ne devriez pas faire ça, lança Ménéryl.
Il approchaient.
— L'Empereur a donné des ordres très clairs, continua-t-il.
Ils arrivaient à sa hauteur, mais le général n'avait plus d'escorte.
— Vous risquez de provoquer son courroux
Disant cela, il bondit comme un fauve entre les deux soldats. Surpris, ils mirent un instant de trop pour réagir. Il fonça vers le capitaine qui dégaina son glaive. Mais Ménéryl lui attrapa le poignet et pivotant, exerça un mouvement de torsion sur son bras et se retrouva dans son dos. Il n'eut aucun mal à lui arracher l'épée qu'il tenait tant ses articulations menaçaient de rompre et fit passer la lame sous sa gorge. Les gardes stoppèrent net.
Izba sortit alors de l'ombre, ses deux scramasaxes en main. Il les sentait qui le démangeait, ça lui prenait dans tout le bras, comme s'ils essayaient de lui donner des indications. Il n'arrivait pas bien à comprendre, ce n'était pas net, alors il préféra se concentrer sur l'action qui avait lieu devant lui. Le visage du général était livide, les hommes autour n'osaient plus bouger.
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Mémoires du Monde d'Omne Tome II
FantasyÀ l'aube d'une nouvelle ère, la mécanique en marche sur le Monde d'Omne annonce les prémices du changement. Les armées du Thésan affluent vers Cubéria répondant à l'appel de Caribéris. L'invasion du Grandval se prépare, mais toute guerre bien menée...