Détention 8/8

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— Où... où est l'Empereur, bégaya Arnipal.

— Ne pense plus à lui, nous l'avons tué, il n'appartient plus à ce monde.

Les mots résonnèrent dans la salle et couvrirent d'effroi le visage des Sargadéens. Le grand général resta un instant bouche bé, puis, dans un effort pour se ressaisir il affirma incrédule :

— C'est impossible, un dieu ne peut mourir.

Ménéryl eut un sourire mauvais. L'incertitude s'était insinuée dans l'esprit de ses ennemis. Une brèche était ouverte et il devait en profiter pour prendre l'ascendant sur les hommes qui l'entouraient. Il fallait transformer leurs doutes en crainte et pour en imposer, il gronda :

— Sombre étron ! tu as l'outrecuidance de penser que toi et moi sommes fait du même bois. Les dieux ne nous impressionnent pas mon ami et moi, occir ton empereur n'a été qu'une formalité.

Shumuk et d'Arnipal étaient en pleine déroute. Ils étaient les hommes les plus puissants de Sargad et restaient pétrifiés par la craintes. Leurs soldats durent faire appel à tout leur courage pour ne pas prendre la fuite en les laissant là.

— Que vzulent-ils ? demanda le général qui était le plus mal à l'aise.

— Nous voulons récupérer l'archer que vous avez mis en cellule avec nous ainsi que notre amie venue au chevet de Kéleuce et nous voulons quitter cette île.

— Impossible, intervint l'archiprêtre .

— Ta gueule Shumuk ! hurla Arnipal furieux.

Les deux hommes restèrent un instant à se toiser du regard. Le général repris son calme et son visage se rembrunit. Il éleva la voix pour que tous les soldats l'entendent et articula chacun de ses mots comme pour bien être compris.

— Gardes ! L'Empereur n'est plus... Je suis le successeur tout désigné... Le seul possible... Il ne doit m'arriver aucun mal... Ils font ce que dit cet homme et vont chercher l'autre prisonnier.

— Et rendez lui son arc et ses flèches, ajouta Ménéryl.

Les deux soldats les plus proches regardèrent bêtement Arnipal qui valida d'un signe de la tête. Il se mirent immédiatement en route.

— Pas si vite ! Lança l'archiprêtre..

Ils s'arrêtèrent.

— Que veux-tu ? grogna Ménéryl, que je tue ton nouvel empereur ?

— Effectivement, le général est un homme puissant et à les influences nécessaires pour s'approprier l'Empire. Mais faut-il leur rappeler que l'étage religieux est au-dessus de celui des militaires ? La succession la plus naturelle et la seule qui soit acceptable est celle de l'archiprêtre, plus haute autorité derrière l'empereur. Arnipal est en mauvaise posture, voilà pourquoi le sien raisonnement est faussé. Il m'a manqué de respect tout à l'heure ! Alors, si cela leur plaît de le tuer, surtout qu'ils n'hésitent pas, cela m'évitera de le faire moi-même.

Ménéryl déconcerté par ce rebondissement, ne sut que répondre.

— Soldats ! Reprit Shumuk; si je deviens empereur, je récompenserais eux grandement et leur donnerais les plus hauts titres. Ils tuent tous ces hommes et leur fortune est fai... AAAAA

L'archiprêtre avait plaqué ses mains sur son visage et poussait des cris de douleur. Dans la pièce résonna un sifflement semblable à une fuite d'air puis il s'écroula. Izba venait de jeter sur lui sa lame noir et elle lui avait transpercée la face de part en part en entrant par le coin du nez. Le silence était retombé dans la salle et les regards des soldats étaient horrifiés. En cet instant qui parut figé dans le temps, les deux jeunes guerriers leurs semblaient être égaux aux dieux.

Mémoires du Monde d'Omne Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant