Chapitre 11.

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La période qu'elle redoutait habituellement le plus était arrivée : les vacances de Noël.
En temps normal elle les auraient passées seule, dans sa chambre de l'internat, essayant de se faire toute petite pour que personne ne vienne l'embêter, ce qui se révélait particulièrement difficile, surtout compte tenu de sa taille.
Mais aussi compte tenu du fait que les autres enfants savaient très bien où elle allait toujours se réfugier, ce qui rendait beaucoup plus facile le fait de la traquer.
Mais cette fois-ci elle avait une famille, une bien trop grande famille si on lui posait la question, mais elle avait un endroit ou être et où personne ne viendrait lui voler ses affaires pour la faire pleurer.
Assise sur son lit, sa valise grande ouverte à côté d'elle, Chelsey essayait fort de ne pas se laisser emporter par ses souvenirs de ses autres Noëls.
Elle aurait tout le temps de le faire plus tard, quand elle n'aurait pas un avion à prendre avec ses Mères adoptives dans quelques heures.
Ou alors elle pourrait le faire dans l'avion qui les emmènerait en France, elle aurait beaucoup de temps pour le faire à ce moment-là.
A moins qu'elle ne soit trop paniquée par l'avion en lui-même, elle ne pouvait pas vraiment le savoir, cela serait la première fois qu'elle monterait dans l'un d'eux.
Elle avait essayé d'en parler avec ses Mères adoptives, voulant savoir ce que cela faisait de prendre l'avion, mais aucune d'elles n'avait la même histoire à lui raconter.
Isabella semblait aimer être dans un avion, Amelia le tolérait mais n'en était pas spécialement friande, quant à Ella, celle-ci détestait totalement être dans un avion et n'y allait que parce qu'elle n'avait pas le choix.
C'était au tour d'Amelia de passer les fêtes dans sa famille, ce qui voulait dire que c'était soit un avion pendant 8 heures, soit un bateau pendant presque deux semaines.
Le choix était vite fait.
Les trois jeunes femmes avaient déjà essayé de partir en croisière une fois et il c'était avéré qu'Ella avait encore plus le mal de mer qu'elle n'avait le mal de l'air.
Alors elle prenait des médicaments et surtout, elle prenait son mal en patience pendant le vol.
Chelsey espérait sincèrement qu'elle serait plus une Isabella qu'une Ella pendant le vol, mais là encore, comme elle n'avait encore jamais mis un pied dans un avion, alors elle allait devoir attendre et comme disait le vieille adage "qui vivra verra".

- Tu arrives à trouver quoi mettre dans ta valise ? Demanda Amelia, appuyée contre le tour en bois de sa porte qu'elle avait laissée ouverte.
- Je pourrais avoir besoin d'un peu d'aide, avoua Chelsey, tout en haussant les épaules, Amelia entrant entièrement dans la pièce, marchant jusqu'à l'armoire de sa fille adoptive.
- Alors... Déjà il faut prendre des fringues chaudes, il fait toujours assez froid en France, même si nous allons dans le Sud, il arrive parfois que nous ayons plus de neige que dans le Nord.
- Attends... Tu veux dire que je vais voir de la neige à Noël ?
- Ce n'est pas sûr à 100 %, mais oui, c'est possible que ça arrive, pourquoi tu... Oh... Tu as toujours vécu ici n'est-ce pas ? Ce qui veut dire que tu n'as jamais vu de neige...
- Non, Pas une seule fois. Mais là, nous allons en voir n'est-ce pas ?

Chelsey savait qu'elle devait ressembler à une enfant excitée, mais c'était réellement ce qu'elle était : une enfant excitée.
Elle n'avait jamais vu de vraie neige en vrai, seulement dans les films ou dans des reportages, ou alors quelques rapides flocons qui ne tenaient jamais au sol, le laissant particulièrement glissant.
Mais cette fois-ci c'était différent : Il y avait de grandes chances qu'elle en voit en vrai.

- Je peux te promettre que s'il ne neige pas chez mes parents, je me ferais un devoir de louer une voiture pour t'emmener moi-même en voir. On pourra même essayer de faire du ski.
- Vraiment ? Est-ce que ce n'est pas un peu dangereux ?
- Je pense que l'on devrait s'en sortir sans se casser une jambe. Promis, je ne te ferais pas aller sur des pistes rouges ou noirs.
- C'est les plus dangereuses. C'est ça ?
- Ouai. C'est celles sur lesquels tu n'auras jamais le droit d'aller, retentit la voix d'Isabella, prenant son ton le plus protecteur et sérieux tout en entrant dans la chambre, je venais voir à où vous en étiez toutes les deux et je pense que j'ai bien fait... Nous partons dans une heure et j'ai l'impression que cette chambre est un véritable champ de bataille !

TattoolessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant