Chapitre 32.

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Le Dr. Jones ne donnait pas son numéro de téléphone portable personnel.
C'était une règle que ses professeures lui avaient apprise très tôt, dès l'école en fait.
Mais parfois elle faisait une exception, tout en sachant parfaitement que si le numéro était utilisé, il le serait à bon escient, et non pas dès le premier problème rencontré.
Alors quand son téléphone sonna en plein milieu de son dimanche cocooning à la maison, avec un appel venant de la part de l'une de ses seules patientes à avoir son numéro, la jeune psychologue ne pensa même pas à ne pas décrocher et s'empressa en fait d'appuyer sur le bouton vert qui c'était affiché sur l'écran tactile de son téléphone.

- Dr. Jones ? Est-ce que tout va bien Chelsey ?
- Ce n'est pas Chelsey, répondit une voix avec un accent Italien assez prononcé, chose qu'elle n'avait jamais entendu chez la Mère blonde de sa patiente.

Elle ne l'avait vu que 3 fois, mais il lui avait semblé assez évident que l'Italienne essayait au mieux de cacher son accent et que le fait qu'il ressorte d'une telle manière ne pouvait indiquer qu'une seule chose :
Quelque chose était arrivé, que cela soit positif ou négatif.
Et à cet instant, sachant qu'elle était la personne qui avait été appelé, ce n'était certainement pas quelque chose de positif.

- Isabella n'est-ce pas ? Quelque chose est arrivé à Chelsey ? Demanda la psychologue, passant rapidement en mode travail, espérant que rien de grave n'était arrivé à sa patiente.
- Elle... Je ne sais même pas comment décrire ce qu'il se passe... Visiblement ma sœur n'a pas respecté sa demande pour être seule et c'est comme si elle... C'est comme si elle n'était plus là avec nous... Son corps est là... Elle respire, je m'en suis assurée, mais... C'est comme si son esprit c'était envolé et elle ne répond plus à rien, ni personne... Je suis vraiment inquiète et je ne sais pas quoi faire... Parce que nous sommes si loin de tout et je....
- Isabella, la coupa Faith Jones, vous devez commencer par vous calmer. Le fait que vous soyez au bord de la crise de nerf maintenant ne va pas aider Chelsey. Si elle ressent du stress, ou une trop grande pression autour d'elle, cela va juste provoquer l'effet inverse de ce que nous voulons tous. Est-ce que vous pouvez respirer pour moi ?
- Ouai... Ouai je peux faire ça, répondit la jeune femme à l'autre bout du fil, avant qu'elle ne l'entende prendre des grandes inspirations et expirations, essayant visiblement de réguler son souffle et de se calmer comme la jeune psychologue venait de le lui demander, avec plus ou moins de succès.
- Est-ce que ça va mieux ? Demanda finalement Faith, après presque une minute de respiration par téléphone.
Elle ne voulait pas brusquer Isabella, mais elle voulait aussi s'assurer que quelqu'un s'occupait de Chelsey assez rapidement.
C'était la première fois qu'elle entendait parler du fait que l'adolescente puisse dissocier et cela n'allait pas l'aider à savoir exactement comment l'aider.
Parce que chaque patient était différent et ce qui pouvait marcher sur un patient, pouvait être un échec total sur une autre personne.

- Oui... Je pense que ça va...
- Est-ce que vous pourriez mettre le Haut-Parleur ? Et peut-être la vidéo ? Je pense que si je peux réellement lui parler cela pourrait peut-être m'aider à savoir quoi faire pour gérer au mieux cette situation à distance.
- Bien sûr ! Acquiesça rapidement Isabella, le bruit qu'elle faisait à l'autre bout du fil faisant comprendre à la Psychologue que la Mère de sa patiente faisait tout pour répondre à ses demandes le plus rapidement possible.

S'il y avait bien quelque chose que la psychologue avait compris ses dernières semaines à suivre Chelsey, c'était bien que les trois Mères de l'adolescente étaient capables de tout pour l'aider à se sentir mieux et elle était persuadée que les trois jeunes femmes devaient avoir l'impression d'avoir tout foiré à cet instant, même si elles n'étaient pas responsables de ce qui était arrivé.
Personne ne pouvait surveiller toutes les interactions sociales de leurs enfants.
Surtout quand les interactions étaient faites avec des personnes de leur propre famille, des personnes en qui elles pensaient pouvoir avoir confiance.
Le visage de la Mère aux cheveux blonds de sa patiente apparut sur son écran, le désespoir et l'inquiétude se reflétant sur son visage.

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