Chapitre 3.

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Chelsey n'arrêtait pas de se demander comment elle avait pu être aussi chanceuse, tandis qu'elle emballait ses affaires dans ce qui lui servait de chambre.
Elle n'avait pas grand-chose à prendre, ses affaires ayant tendance à vite disparaitre ou à être vite cassées, mais elle tenait tout de même à prendre ses quelques biens, ses quelques souvenirs, de ce qui allait maintenant être ce qu'elle pourrait appeler son ancienne vie.

- Est-ce que tu as besoin d'aide avec quelque chose ? Demanda la blonde du trio, Isabella, qui avait absolument tenu à l'accompagner, pendant que les deux brunes du trio étaient occupées à signer toute une pile de papier.
- Non merci, je n'ai de toute façon pas grand-chose à prendre ici...
- Nous irons faire une shopping demain, tu vas avoir besoin de nouveaux vêtements.
- Ce n'est pas la peine, ceux que j'ai me vont très bien.
- S'il te plait ? Lança Isabella, ses yeux bleus la regardant fixement, tu me donnerais une bonne excuse pour aller m'acheter une nouvelle paire de chaussures... Ou deux...
- Je suis donc l'alibi hein ?
- Un très bon alibi, sourit Isabella, ses yeux bleus semblant pétiller d'amusement.

C'était habituellement le genre de regard qui lui donnait envie de courir très loin, le plus loin possible de la personne, parce que cela voulait généralement dire qu'elle allait avoir des problèmes, que quelqu'un avait décidé de se moquer d'elle et de faire de sa vie un enfer.
Mais pas avec la blonde devant elle.
En plus de l'amusement, le regard qu'elle lui lançait était plein de douceur.

- Je suppose que si c'est pour les paires de chaussures, je pourrais faire un effort.
- Je savais que tu serais d'accord avec moi sur ce point. Contrairement à mes deux copines qui pensent que j'ai déjà assez de chaussures.
- Peut-être parce que c'est la vérité, retentit la voix d'Ella, cette dernière apparaissant rapidement dans l'encadrement de la porte.
- Je n'en ai pas tellement que ça...
- Isa Sweetheart, j'ai dû agrandir le placard à chaussure pas plus tard que la semaine dernière, avec un peu d'aide de mon Père parce que tes nombreuses paires de chaussures ne rentraient plus dans le placard et trainaient un peu partout dans la maison.
- Tu exagères...
- Veux-tu que nous appelions mon Père pour qu'il puisse témoigner en ma faveur ?
- Tu es sa fille. Il va forcément prendre ton partit !
- Tu plaisantes ? Il t'aime plus que moi !
- Peu importe... Où est Amy ?
- En bas. Elle voulait parler avec Bloom. Seule à seule.
- Et tu l'as laissé ? Je n'ai pas envie de devoir couvrir un meurtre...
- Amy ne ferait jamais quelque chose comme ça... C'est Amy...
- Elle n'est plus la petite Amelia de 19 ans que nous avons rencontrée au détour d'un couloir d'université. Elle est capable de faire pleurer quelqu'un rien qu'avec des mots. Tu te souviens de ce type la semaine dernière qui nous a mal parlé ?

L'idée sembla faire son chemin dans l'esprit d'Ella, avant qu'elle ne se retourne et disparaisse tout aussi rapidement qu'elle était arrivée, lançant simplement un :

- Je reviens, essaye de ne pas acheter de chaussures pendant que je ne serais pas là.
- Est-ce que je veux savoir ce qu'elle a fait pour provoquer cette réaction ?

Chelsey ne savait pas vraiment comment elle était censée appeler les trois femmes qui avaient décidées de l'adopter.
Maman semblait être un peu stupide, les appeler Madame semblait être tout aussi idiot sachant qu'elle allait vivre avec elles, mais elle ne savait pas si elle avait le droit d'utiliser leur prénom.
Elle pourrait poser la question, mais elle se sentait vraiment stupide de devoir le faire.

- Disons que le type qui a décidé de nous lancer une insulte lesbophobe en a pris pour son grade et je ne pense pas qu'il va recommencer dans un avenir proche. Amy est peut-être la plus petite de nous trois, mais elle est la plus terrifiante quand elle s'énerve.

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