Chapitre 34.

630 49 6
                                        


Charlie avait l'impression que Chelsey l'évitait et elle n'aimait vraiment pas ça.
L'adolescente avait beau réfléchir, elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi et cela la rendait un peu dingue, elle devait se l'avouer.
Elle qui avait pris l'habitude de passer presque tout son temps avec son amie se retrouvait à passer beaucoup trop de temps seul, avec elle-même comme seule amie et elle n'aimait pas ça.
Sa meilleure amie lui manquait.
Leurs après-midis à faire leurs devoirs tout en mangeant une montagne de gâteaux lui manquait.
Les petits mots qu'elles se passaient en classe quand elles n'étaient pas assises ensemble lui manquait.
Et elle n'avait pas le courage d'aller voir Chelsey pour lui demander ce qui n'allait pas, parce qu'elle avait vraiment trop peur de la réponse qui allait lui être apportée si elle le faisait.
Alors elle continuait à regarder son amie de loin, essayant de découvrir ainsi ce qui n'allait pas.
Son cousin avait bien entendu essayé d'intervenir, mais elle lui avait demandé de ne rien dire et de ne rien faire afin de ne pas compliquer la situation d'avantage qu'elle ne l'était déjà.
C'est d'ailleurs avec lui qu'elle se trouvait pour le moment, juste avant son entrainement de foot, celui-ci essayant une nouvelle fois de la convaincre de le laisser aller parler à leur amie, mais Charlie n'avait pas prévu de lâcher l'affaire et refusait toujours qu'il s'en mêle.

- Je ne veux pas que tu fasses empirer les choses. Je suis persuadé que ça va finir par s'arranger tout seul.
- Et si ça ne s'arrange pas tout seul ? Tu vas continuer à la regarder de loin en espérant qu'elle vienne te parler jusqu'à la fin de ta vie ?
- Ne dis pas de bêtise, ça va forcément s'arranger, je n'ai rien fait de mal, elle doit juste avoir besoin de temps pour elle.
- Ok... Je ne voulais pas en parler parce que je pensais que ça allait vraiment finir par se résoudre tout seul. Mais tu n'as pas remarqué de quand date son comportement fuyant ?
- Non ? Je devrais l'avoir remarqué ? S'enquit Charlie en fronçant les sourcils, essayant vraiment de voir ce qu'elle avait bien pu manquer.
- Tout a commencé juste après son dernier rendez-vous chez sa Psychologue. Il y a forcément dû se passer quelque chose là-bas qui l'a travaillé assez pour la faire rester dans son coin sans parler à qui que ce soit ses derniers jours.
- Techniquement elle n'évite vraiment que moi. Toi elle te parle toujours.
- Elle me parle peut-être, mais ce n'est pas comme habituellement. Il y a quelque chose qui la travaille et je n'arrive pas à savoir ce que c'est, elle refuse de parler en dehors des banalités éventuelles que nous pouvons échanger.
- Tu penses que sa psy lui a dit quelque chose sur nous ? Que nous n'étions pas des personnes assez bien pour elle ?
- Non, je ne pense pas que cela soit ça, elle nous aime bien, elle a déjà dit plusieurs fois à Chelsey que nous étions un très bon système de soutien... Il doit y avoir autre chose, mais le problème est de savoir quoi, parce que je sais très bien qu'elle ne nous dira rien... Parce que quand quelque chose ne va pas, elle préfère se renfermer sur elle-même et ne surtout pas en parler... Toi et moi savons comment elle est...
- Je sais oui, mais je ne vois pas comment nous pourrions changer cela...
- Tu vas m'attendre et ce soir, après mon entrainement, nous irons parler à ses Mères. Chelsey ne voudra peut-être pas nous dire ce qu'il en est, mais je sais que si quelqu'un peu nous aiguiller au moins sur la bonne voie, sans trahir sa confiance bien sûr, ça sera elles trois. Elles l'aiment et tiennent encore plus à Chelsey que nous ne tenons à elle, elles doivent vouloir autant que nous, si ce n'est plus que nous qu'elle aille mieux.
- Ok... Ouai... Faisons ça, acquiesça Charlie, se laissant finalement convaincre par son cousin, la curiosité l'emportant sur sa retenue habituelle.

Elle ne voulait toujours pas confronter son amie, mais elle pouvait toujours parler avec ses Mères, ça, ça ne pouvait pas vraiment faire de mal.
Ou tout du moins, elle espérait que ça ne pourrait pas faire de mal, parce que la dernière chose qu'elle souhaitait était bien de rendre les choses encore pires qu'elles ne l'étaient déjà...

TattoolessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant