Chapitre 25.

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- Tu as l'air d'avoir besoin de parler, retentit la voix d'Amelia dans le creux de son oreille, la faisant sursauter malgré elle.
- Non... Tout va très bien... Merci...
- Chels', tu es ma fille, je sais quand quelque chose ne va pas avec toi, appelle ça mon 6ème sens de Maman si tu veux...
- Je vais bien...
- Bien, je ne t'obligerai pas à me dire ce qui te dérange, parce que je respecte ta vie privée... Mais saches que si tu veux me parler, tu le peux, à tout moment... Et je suis sérieuse, tu ne me déranges jamais, même si c'est un plein milieu de la nuit.
- Je sais... Merci... Mais ça va... Vraiment... Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi...
- Chels', c'est mon job en tant que parent de m'inquiéter, si je ne le faisais pas, là ça serait vraiment étrange.

Souriant légèrement à la phrase que venait de lui dire sa Mère française, Chelsey baissa ensuite le regard, tandis qu'Amelia la laissait seule, non sans avoir serré une dernière fois son épaule.
Il y avait bien quelque chose qui la dérangeait, mais elle ne se sentait pas encore prête à en parler.
C'était peut-être stupide, mais elle ressentait le besoin d'en parler avec Charlie d'abord et peut-être aussi Liam.
Mais surtout, elle savait qu'elle allait avoir besoin de ses amis à ses côtés quand elle se déciderait à aborder son problème avec ses Mères adoptives.
Elle savait que c'était un peu idiot, après tout, ses Mères ne la jugerait jamais pour ce qu'elle allait leur confier, parce que comme l'avait dit Charlie, ses Mères l'aimaient et voulait le meilleur pour elle, mais elle ne pouvait empêcher la petite voix à l'arrière de son crâne qui lui rappelait qu'elle avait été renvoyée de certains de ses foyers pour bien moins que cela et elle ne pouvait supporter l'idée de perdre sa famille parce qu'elle était trop faible mentalement...

- Je te promets que si c'était vraiment grave je serais déjà venu t'en parler et j'en aurai également déjà parlé avec Mamma et Mom, fini-t-elle par dire, ne sachant pas si elle serait entendue, Amelia étant probablement déjà trop loin pour cela, J'ai juste certaines choses à penser et à mettre à plat dans ma tête avant de venir vous en parler... Je le ferais quand je serai prête... J'espère que ça va ?
- Bien sûr que ça va ma Chérie, lui répondit la Française, qui visiblement n'était pas encore assez loin pour ne pas l'entendre, tu peux prendre tout le temps que tu veux pour venir nous parler à tes Mères et moi, le principal c'est que tu te sentes prête et en sécurité pour le faire. Mais sache juste que jamais nous ne te jugerons, peu importe ce que tu as à nous dire. Ok ?

Acquiesçant aux paroles de sa Mère adoptive, Chelsey prit finalement la décision dans sa tête.
Elle devait parler avec Charlie et Liam afin de savoir comment aborder ensuite son problème avec ses trois Mamans...
Et elle devait le faire maintenant, avant de se dégonfler et de décider de ne plus le faire à nouveau.
Se levant de là où elle était assise, ne faisant pas attention à Amelia qui la regardait toujours d'un peu plus loin, Chelsey s'empressa d'attraper ses affaires et de sortir de la maison.
Elle avait encore deux heures avant son couvre-feu et elle comptait bien les utiliser à bon escient.
Enfourchant son vélo l'adolescente aux cheveux blonds prit rapidement le chemin pour se rendre à l'appartement où vivait ses deux meilleurs amis, espérant qu'ils seraient là pour l'accueillir et l'aider avant qu'elle ne parle avec ses Mères de ce qui la dérangeait.
Arrivant devant l'immeuble dans lequel Charlie et Liam habitaient, Chelsey posa son vélo dans le petit garage prévu à cet effet, n'oubliant pas d'attacher le cadenas.

Elle pouvait très bien laisser son vélo dans sa cour sans l'attacher, mais elle ne faisait pas vraiment confiance aux personnes qui habitaient dans le même immeuble que ses deux meilleurs amis.
Ils ne lui avaient jamais rien fait et elle ne les connaissait même pas, mais s'il y avait bien une chose qu'elle avait appris à l'orphelinat était bien que l'on ne pouvait pas faire confiance aux autres.
Le nombre de fois où elle avait pensé à faire confiance à l'un de ses camarades ou à toute autre personne travaillant là-bas et ou on le lui avait finalement fait à l'envers...
Sonnant à la porte d'entrée afin qu'on la laisse entrer, Chelsey sourit doucement à la concierge de l'immeuble, la saluant poliment.
C'était une petite femme légèrement enrobée qui avait toujours été très gentille avec elle depuis la première fois ou elle l'avait croisée, alors l'adolescente mettait un point d'honneur à toujours la saluer et lui demander comment c'était passée sa journée.

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