Épilogue

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Le procès n'était maintenant qu'un vague souvenir et mon agresseur se trouvait désormais enfermé dans un hôpital psychiatrique, loin de moi et c'est ainsi, que se fermais le premier tome de l'histoire de ma vie en tant qu'étudiante universitaire.

Si on m'avait permis de lire chacun des chapitres avant que celui-ci ne débute, je n'y aurais tout simplement pas cru. Passer d'une vie aussi épanouie à une aussi turbulente en si peu de temps, m'aurais été difficile à concevoir. Pourtant, c'est ainsi que l'épilogue se terminait, mais heureusement, je savais que lui ne pouvait désormais plus m'atteindre. Du moins, jusqu'à sa libération. Car oui, je conservais toujours cette image dans ma mémoire, de lui qui me soufflais ces paroles. J'essayais d'enfouir ce souvenir au fin fond de mon subconscient, pour m'éviter de subir les désagréments dont m'avait fait cadeau Mike, mes crises de panique.

Heureusement, j'avais Dereck, qui avec moi, avait appris à calmer ces crises lorsqu'elles arrivaient. Parfois, certains évènements les provoquaient, d'autrefois elles débutaient sans que je m'y attende et souvent c'était les débris que mon agresseur avait laissés sur son passage qui les causaient.

Je redoutais sa libération, mais j'avais tout de même espoir que les traitements qu'il allait recevoir l'aideraient vraiment à revenir sur le droit chemin de la raison. Je n'ai d'ailleurs jamais fait part de ceci à qui que ce soit, et puisque personne ne m'en avait jamais parlé, j'avais présumé être la seule à l'avoir vue me souffler ces mots. De cette façon, personne n'aurait à vivre cette angoisse qu'il réussissait à me faire vivre, même derrière les quatre murs de sa cellule.

Il avait tout de même su laisser une blessure profonde en moi. L'agression que j'avais vécue avait laissé des traces sur ma personne, que j'essayais au mieux que je le pouvais, de ne pas laisser ressortir aux yeux de tous. J'enfouissais ces démons en moi, voulant paraître forte et en plein contrôle. Je n'avais que très rarement fait des crises d'angoisses en présence de mes amis et de ma famille, et bien qu'il y en ait eu, Dereck était toujours à mes côtés et m'avait mis à l'écart à l'abri des regards indiscrets. Avec Chloé, ils avaient su préserver ce secret que je tentais de garder, ne voulant pas subir les questionnements de mes proches.

Mes pires moments se déroulaient pendant que je n'étais plus maître de mon corps, alors que je flottais dans un monde parallèle constitué des cauchemars dont il était le principal auteur. Dereck avait passé pratiquement toutes ses nuits à mes côtés pour m'éviter de les vivre seule et le peu de fois où nous n'avions pas été ensemble, les nuits venues avaient été mes pires moments jusqu'à présent. Parce que seuls les battements de son coeur, qui constituaient la meilleure symphonie pour chasser les maux de ma vie, m'aidaient à sombrer paisiblement dans les bras de Morphée. Il était l'ancrage dont j'avais besoin pour ne pas me perdre dans une mer révoltée, dans une vague déclenchée par la tempête.

Je consultais maintenant un thérapeute également, puisque mes parents et mon copain m'avaient obligé à consulter afin de confier à quelqu'un d'externe tout ce que j'avais vécu. J'étais réticente face à cette idée au début, mais plus les jours avançaient, plus je constatais que j'étais livrée à moi-même. Bien que j'étais entourée de merveilleuses personnes, j'étais incapable de leur faire part de mes angoisses. Je n'avais pas la force de me tourner vers eux de peur qu'ils me perçoivent comme une personne faible où qu'ils ne comprennent simplement pas ce que je vivais intérieurement. Toutes personnes confondues, Dereck inclut. Surtout lui, mais pas parce que j'avais peur qu'il ne me comprenne pas, bien au contraire. Parce que lui, il devait déjà vivre avec mes crises de panique et mes terreurs nocturnes. Il devait vivre avec une Sarah bien différente de celle dont il était tombé amoureux au tout début. Mais il m'aimait et il me le faisait ressentir plus que jamais. Alors même si souvent, la peur de le perdre due à mes tourments faisait son apparition, il les faisait taire bien rapidement.

Au tout début, les séances de thérapie ne changeaient strictement rien, mais au fil du temps, je me sentais plus en confiance avec Rob, mon thérapeute, et je me dévoilais à lui, un petit morceau à la fois. C'est d'ailleurs lors de ces séances que je m'étais rendu compte que mon esprit renfermait beaucoup plus de méfiance face à la vie. J'étais plus craintive, plus anxieuse, plus réticente à l'idée de sortir seule et toujours sur mes gardes.

Quand je me retrouvais seule, je tentais de trouver un peu de bonheur en moi, mais je n'y arrivais que très rarement. Je sombrais toujours un peu plus, même si j'essayais de bûcher du mieux que je le pouvais pour ne pas m'engouffrer. C'est seulement, et je dis bien seulement, quand j'étais en compagnie de Dereck, que je me sentais en sécurité. Il faisait toute la différence dans mes états d'âme. Il était mon pilier et sans même qu'il ne le sache, à lui seul, il réussissait à raviver ma lumière intérieure lorsque j'avais l'impression de m'enfoncer au fin fond des limbes. Rob m'avait mentionné que je devais apprendre à me sentir bien, sans personne, car nous ne savions pas ce que renfermait les chapitres suivants de notre vie. J'avais vite compris sa métaphore et bien qu'elle me déplaisait, il avait raison. 

Alors tranquillement, je me relevais, pour ne pas laisser mes traumatismes avoir le pouvoir sur ma vie. Pour lui, pour nous, je tentais de me remettre sur pied, un jour à la fois. Que les souvenirs que cette année avait enfouis à l'intérieur de mon esprit soient logés dans un pleur ou dans un rire, je les conservais et je m'y attachais, simplement parce qu'à chacun d'entre eux, l'homme qui avait fait chavirer mon coeur y avait laissé sa trace. Parce que la façon dont il avait de me regarder me faisait me sentir unique aux yeux de quelqu'un. Parce que les gestes de son corps me démontraient sans relâche à quel point son amour pour moi était incommensurable. Parce que son toucher et ses baisers ne cessaient de me faire perdre la tête, et même si le temps passait, les papillonnements au creux de mon abdomen à son égard ne faisaient que croitre. Parce qu'il pouvait me prendre, là où il en avait envie et ça m'était bien égal, tant qu'il me faisait perdre tous mes moyens, ma raison se dissipait, seulement pour lui.

Et tout ça, simplement, parce que nous étions nous.

☆☆☆

Le tome 1 est maintenant terminé ! Je tiens premièrement à vous remercier MILLE FOIS d'avoir suivi cette histoire, en espérant profondément qu'elle vous a plu.

J'aimerais également, si le cœur vous en dit, que vous me donniez vos impressions, vos commentaires positifs ou négatifs, vos appréciations de cette première partie et pourquoi pas vos espérances pour le tome 2 ! Ne soyez pas timide !!

Je dois avouer que je me sens extrêmement fébrile d'avoir terminé ma toute première histoire. D'autant plus que c'est le début d'une belle histoire d'amour entre l'écriture et moi. Une passion découverte tard, mais qui me fait un bien fou.

On se retrouve dans quelques semaines pour les premiers chapitres du nouveau tome 2 :

Et si c'était nous 

Afin de retrouver la vie amoureuse, très fusionnelle et sensuelle de nos jeunes ''tourterelles'' comme dirait Jules.

Sur ce, je vous remercie encore une fois et vous dis, à bientôt les Watties !!

Et si c'était toi - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant