Chapitre 1

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CORRIGÉ

J'entends Chloé qui salue ma mère au rez-de-chaussée et vice versa et je sens aussitôt l'énervement monter en moi, fébrile à l'idée d'être enfin arrivée à cette fameuse journée que j'attends depuis deux mois maintenant.

— Sarah ! Chloé est arrivée, je la fais monter, crie ma mère du bas des marches.

Ma meilleure amie entre en trombe dans ma chambre et fidèle à ses habitudes, elle s'empresse de me serrer contre elle, ou plutôt, contre ses deux énormes melons.

— L'heure a enfin sonné ma chérie. Prête pour cette nouvelle vie qui nous attend ? demande-t-elle avec excitation.

— L'été va me manquer, mais je pense n'avoir jamais été aussi excité à l'idée de quitter le nid familial.

— Dans ce cas, on ferait mieux de se dépêcher à embarquer tes boîtes dans ma voiture, parce que j'ai parlé à Yoan et ils sont déjà en route pour la résidence.

— Déjà ? interrogé-je un peu déçu. Ils n'avaient pas dit qu'on se rejoignait chez Emrick pour s'y rendre ensemble ?

— Tu les connais ! Plus patient qu'eux tu meurs.

— Effectivement. Bon aller ! Aide-moi à descendre ça, dis-je en fixant amèrement les boîtes qui jonchent sur le sol. Je vais demander à Dylan s'il peut donner un coup de main.

— Laisse-moi faire, on a plus de chance si c'est moi.

Elle n'a pas tort. C'est mon grand frère et je l'adore, mais notre relation est comment dire... plutôt frictionnelle. En gros, on se tape sur les nerfs plus qu'autre chose. Nos personnalités sont vraiment différentes. J'ai hérité de celle de mon père, qui est plutôt posée, sensible et attentionnée alors que mon frère de celle de ma mère, plus extravagante si je peux dire.

Si Chloé saute sur cette occasion, ce n'est toutefois pas dû à ma relation avec mon frangin. Elle a simplement toujours eu un faible pour lui depuis que nous sommes amies, bien qu'elle n'ait jamais voulu l'avouer. Pourtant, c'est d'une telle évidence que même mon frère l'a remarqué. Ils semblent tout de même se plaire dans le petit jeu de séduction qui plane entre eux depuis maintenant trois ans, parce qu'aucun d'eux n'a jamais tenté quoique ce soit.

Comme de fait, juste avant de sortir de la chambre, elle remet un peu de rouge sur ses lèvres et tire sur le bas de son chandail afin de dévoiler un peu plus sa poitrine généreuse.

— Tu craignais vraiment qu'il ne remarque pas tes deux amis, stipulé-je en désignant son buste du bout de mon index.

Avec le diamètre de sein qu'elle a, aucunement besoin de tirer sur son chandail pour que quelqu'un les remarques.

— Je ressentais juste un petit inconfort, mentionne-t-elle avec ironie avant de tourner les talons pour sortir de ma chambre.

Je ris face à sa remarque avant de me concentrer à nouveau sur mes boîtes.

Je dois admettre qu'elle a raison, si c'était moi qui étais allée le voir, il m'aurait certainement dit de me débrouiller avec mes affaires parce qu'il trouve que j'apporte beaucoup trop de choses inutiles. Il a tendance à oublier que c'est notre mère qui m'a acheté tout ce matériel. Pour elle, c'est un nouveau départ. Au diable les dépenses inutiles même si j'avais déjà toutes ces affaires, on achète en neuf ! De toute manière, ça me plait bien d'avoir toutes ces nouvelles décorations pour ma chambre à la résidence, d'autant plus que ma mère a l'œil pour les babioles et les agencements. Ça serait difficile de faire autrement quand elle est l'une des designers les plus réputées de Montréal.

Et si c'était toi - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant