Et si c'était toi - Tome 1

Chapitre 64

Je n'ai pas d'examen aujourd'hui et bien que j'aurais aimé passer la journée avec Dereck, afin de pouvoir étudier chaque soir, avec M. Vangez nous nous sommes entendus pour que je travaille toute la journée. Il était bien heureux de cette entente puisque j'allais pouvoir participer à une réunion, où M. Tremblay serait présent, en visioconférence.

Cette rencontre commence dans quelques minutes à peine, et j'admets me sentir un peu nerveuse de me trouver au milieu de mes collègues, tous diplômés et bien plus compétents que moi. Tout le monde commence en bas de l'échelle, certes, mais je fais partie des exceptions à la règle vu mon expérience au bureau de ma mère. D'avoir été embauchée malgré mon manque de scolarité, me fait alors me sentir encore plus bas que l'échelle, plutôt au raz de l'herbe. Mais c'est tout de même pour moi une opportunité en or et je suis bien heureuse que cette expérience m'ait permis d'être embauchée.

Je vais d'ailleurs devoir remercier ma mère pour cette expérience qu'elle m'a permis d'acquérir, car sans cette mention sur mon curriculum vitae, je ne serais pas ici aujourd'hui.

Étant très ordonnée et passionnée de prises de notes, je vois cette réunion comme une occasion afin d'assimiler certains éléments que je ne verrai peut-être pas dans mes cours. Je me munis donc du carnet que m'a offert Dereck la semaine dernière, qui selon lui est à mon effigie, de couleur noire ornée de petites fleurs discrètes rose gold, soit les deux couleurs que je préfère, plusieurs marqueurs et mon crayon à bille fétiche. Bon, j'ai dû racheter souvent le même modèle, puisque c'est réellement celui qui fait la plus belle calligraphie et que mes innombrables notes de cours ont eu raison d'une dizaine d'entre eux.

On toque à la porte de mon bureau ce qui me fait sursauter.  Note à moi-même, je dois arrêter d'être si nerveuse. En effet, depuis que j'ai reçu cette clé USB bondée de photos de moi, je suis beaucoup plus sur les nerfs. J'ai l'impression de toujours me sentir épié et qu'à tout moment quelqu'un va débarquer pour me faire du mal. Ce n'est certainement qu'un pressentiment causé par tous les évènements passés, mais je dois me ressaisir et vite si je ne veux pas sombrer dans la folie. 

J'indique à la personne se trouvant derrière la porte de mon bureau qu'elle peut entrer, Thamara ouvre cette dernière, son joli sourire étincelant et jovial me rassurant aussitôt.

— La réunion débute dans dix minutes et j'arrive toujours un peu d'avance pour me servir un café et me prendre une petite viennoiserie. Je voulais savoir si tu voulais qu'on s'y rendre ensemble ?

— Volontiers ! Je te remercie d'avoir pensé à me demander, je me sentirai moins seule, énoncé-je timidement.

— J'ai déjà été la petite nouvelle moi aussi, stipule-t-elle d'une voix aimable.

Je me contente de lui sourire, j'attrape mon attirail et je me mets en marche après elle vers la salle de réunion.

À notre arrivée, je suis agréablement surprise de constater qu'une table est expressément dressée pour accueillir viennoiseries, croissant, fruits frais et café. Je suis bien heureuse que Thamara ait eu la gentillesse de passer me chercher un peu avant le début de la réunion, car je meurs de faim n'ayant rien mangé encore aujourd'hui. Il faut dire que le stress des examens me coupe un peu l'appétit, mais présentement, en voyant tout ce buffet, les effets du manque de nourriture à mon estomac ce fond ressentir. J'attrape donc une assiette et me sers une chocolatine, un croissant et quelques petits fruits accompagnés d'un bon café fumant.

Je me dirige ensuite près de Thamara qui est déjà installée et entame une discussion sur son style vestimentaire très tendance tout en grignotant le temps que la réunion débute. J'analyse au passage en toute discrétion chaque individu qui entoure cette grande table ovale capable d'accueillir plus d'une vingtaine de personnes au bout de laquelle est accroché un grand écran de téléviseur ainsi que l'environnement dans lequel je me trouve.