Chapitre 20

562 22 84
                                    

CORRIGÉ

Pendant le trajet, j'ai reçu des messages de Josh, de Chloé et même d'Emrick, que je choisis d'ignorer délibérément. Ils me demandaient tous la même chose : qu'est-ce qui se passe ? Où es-tu ? Est-ce que ça va ?

Je n'ai pas envie d'expliquer les raisons de mon départ précipité pour le moment. Surtout en sachant qu'aucune des personnes avec qui je suis présente ce soir ne sera en accord avec mon choix. Encore moins Josh et je ne peux que le comprendre.

Pourtant, tout ce que je veux c'est de le voir lui et leur objection me serait bien égale. J'ai besoin de voir dans quel état il est et particulièrement, comprendre les raisons qui l'ont poussé à se battre, quand hier encore il a choisi de simplement m'ignorer lorsque nous nous sommes croisés.

Une fois arrivé devant son immeuble à logement, j'ai le cœur prêt à tout rompre et les mains éprises de tremblement. Pas plus tôt que ce matin je lui en voulais et je tentais tant bien que mal de me persuader qu'il fallait que je reprenne contact avec lui dans le simple but de remettre ce foutu travail d'équipe. Me voilà maintenant plantée devant chez lui quelques heures plus tard inquiète et fébrile à la fois.

Il habite au deuxième étage de l'immeuble et un escalier de métal en colimaçon mène à sa porte d'entrée. Rendu devant la porte, je prends une profonde inspiration pour tenter de calmer les battements excessifs de mon cœur. Je ne sais pas dans quel état je vais le retrouver et j'ai peur de voir son magnifique visage abimé par les coups de ces abrutis. Heureusement, c'est Jules qui m'ouvre la porte, ce qui me permet de lâcher le souffle que je retenais depuis je ne sais combien de temps.

— Salut Sarah ! Merci d'être venue, dit-il d'une voix reconnaissante avant de me prendre dans ses bras.

Je reste stoïque, surprise par son geste précipité.

— Je crois que c'est plutôt à moi de te remercier de m'avoir appelé. Après tout, si tout ça est arrivé c'est en partie dû à moi de ce que j'ai cru comprendre, précisé-je une fois ses bras déroulés de mes épaules.

— Ne te rends pas coupable de ses agissements, Dereck est comment dire... impulsif. Et contre toute attente, encore plus lorsqu'il s'agit de toi.

Je le regarde hébété par ce qu'il m'avance, ne sachant trop quoi en penser. Il se racle la gorge et ses yeux se plissent de malaise.

— Il faut que tu saches qu'il ne sait pas que je t'ai appelé, ajoute-t-il en se frottant la nuque. J'ai pris son téléphone portable à son insu pour trouver ton numéro et il se pourrait bien que je doive m'enfuir si je ne veux pas me retrouver dans le même état que lui, si tu vois ce que je veux dire.

— Oh... Eh... Oui, d'accord !

Je ne sais pas quoi dire. Ça me rend perplexe. Je ne veux pas non plus qu'il soit embêté ou même furieux de me voir et qu'il me repousse. Je suis bien consciente que ça devrait m'être complètement égal, mais une part de moi redoute de se faire rejeter à nouveau par lui.

— En fait, je ne l'avais jamais vue dans un état pareil depuis quelques années. Alors je me suis dit qu'il valait peut-être mieux que je t'appelle pour que tu le persuades de panser ses plaies, parce qu'il est vachement amoché.

— À qui tu parles de moi Jules ? grogne Dereck au loin.

Il finit par sortir de ce que je présume être la salle de bain et ma respiration cesse drastiquement. Il est là, torse nu, portant seulement un caleçon Calvin Klein noir lui moulant un peu trop bien la partie basse et me laissant deviner ce qui se cache sous ce bout de tissu. Je me surprends à penser à quel point je prendrais plaisir à le lui retirer pour découvrir son joyau soyeux qui appel à la tentation.

Et si c'était toi - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant