Et si c'était toi - Tome 1

Chapitre 28

La journée fut très agréable en compagnie de Dereck. Nous avons été souper ensemble et bien qu'il ait tenté à plusieurs reprises de me faire changer d'idée, j'ai quand même choisi de coucher dans la chambre de ma résidence. Je dois malheureusement annoncer ma rupture à mes parents, et je dois le faire au plus vite avant qu'ils ne l'apprennent de quelqu'un d'autre.

J'ai beau me dire que c'est ma vie et qu'ils n'ont pas un mot à dire sur les relations que j'entretiens, je me sens quand même terriblement nerveuse de leur annoncer la nouvelle. Surtout à mon père, j'ai peur qu'il ne me questionne sans relâche et qu'il ne réussisse à me faire éclater en sanglots. Heureusement, Ivy est présente ce soir je lui ai mentionné que je m'apprêtais à annoncer ma rupture à mes parents et que ça m'angoissait terriblement. Elle m'a rassuré en me disant qu'elle resterait là pour moi ce soir.

Je sors mon téléphone portable de la poche de mon jeans, prends une grande inspiration et compose le numéro de téléphone de mes parents, la main un peu tremblante. C'est mon frère qui décroche.

— Salut Dylan ! C'est Sarah ! Comment vas-tu ?

— Salut ! Numéro un et toi ?

— Ça va, merci. Sors-tu finalement avec la fille dont tu me parlais quand je suis venu vous rendre visite ?

— J'aurais vraiment aimé te dire oui, mais les choses se sont un peu compliquées. Pas que ce ne soit pas une bonne fille, mais je ne pense pas être prêt à m'embarquer dans ce genre de relation.

— C'est dommage, mais tu vas finir par trouver la bonne, dis-je d'une voix compatissante sans toutefois entrer dans les détails de ce revirement de situation.

— Nous entretenons quand même une bonne relation pour l'instant, et ça me convient.

— Ravi de l'entendre ! Est-ce que papa est là ?

Pas que je ne veux pas discuter avec lui, mais j'ai d'autres projets pour l'instant et je sens que si je ne me dépêche pas à dire ce pourquoi j'appelle mes parents, je vais finir par me désister.

— Papa ! C'est pour toi, c'est Sarah, cri-t-il au bout de la ligne. À la prochaine soeurette, ajoute-t-il avant de passer le téléphone à mon père.

Je suis contente qu'il ne semble pas prendre mal le fait que je ne le questionne pas davantage. J'imagine que notre relation un peu frictionnelle aide pour beaucoup, quoi que depuis mon départ à l'université, j'aie l'impression que ça passe mieux entre nous deux.

— Salut ma puce ! Comment vas-tu ?

Juste d'entendre sa voix fait monter mon niveau d'anxiété. J'ai le cœur qui se met à battre plus vite et les mains qui deviennent moites. Je sais que je dois lui dire, mais j'ai l'impression de m'en sentir incapable. Je prends une profonde inspiration et je me lance.

— Ça va, merci ! En fait, tu te rappelles l'autre jour quand je suis venu vous rendre visite, tu me questionnais sans cesse croyant que quelque chose me tracassait, dis-je sans lui demander en retour comment il va, trop pressé de lui annoncer ma rupture.

— Oui, je m'en rappelle très bien.

— Bon et bien, j'avais réellement des angoisses.

— Je le savais, je te connais par cœur ma chérie. Allez, dis-moi ce qui ne va pas, dit-il un peu trop fier de savoir lire en moi ainsi.

— Je ne suis pas certaine que ce que je m'apprête à te dire te rendra fière de moi, mais j'en suis là, avoué-je avec le peu d'assurance que je trouve intérieurement pour tenter de me défendre.

— Mais encore..

Je n'ai pas envie de passer par mille chemins. Je prends à nouveau une profonde inspiration et lui balance tout.