16 - Ah, non, pas toi

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Katrina se réveilla aux aurores et se présenta toute pétillante devant le grand portail de ses parents. Marco la rejoignit rapidement, à moitié endormi, son sac sur l'épaule. Elle ne put s'empêcher de lui faire une accolade chaleureuse avant de le faire monter sur sa moto.

Il n'avait pas l'air de se rendre compte qu'il s'apprêtait à entrer en zone de guerre. L'adolescent s'accrocha tendrement à sa sœur pendant le trajet, et lorsqu'ils arrivèrent sur place, son petit air innocent était toujours là. Aurait-il vraiment une chance de survie ? Heureusement qu'elle était là pour veiller à ce que personne ne lui fasse de crasse dans le dos. Il était une cible facile. Elle tenta de le préparer mais Marco n'arrêtait pas de ricaner, comme si elle exagérait la situation pour créer une ambiance.

Elle finit par le laisser rejoindre ses petits camarades, non sans avoir intimer à son plus fidèle ami, Jean, de veiller à le garder en vie. Son ami avait l'air tout de même plus alerte, et il lui assura qu'il ne le lâcherait pas d'une semelle. Satisfaite, elle se dirigea vers le gymnase central pour se présenter en tant qu'accompagnante. Des tables avaient été placées à la va-vite sur le terrain de handball, afin de répertorier chaque participant.

Amanda et Véronik étaient déjà arrivées mais s'étaient employées à mettre de la distance entre elles. Bientôt, la standardiste dû cependant se résoudre à se rapprocher car les deux parties du terrain furent naturellement utilisées pour délimiter les participants Marhs des participants Eldiens. Elle salua Katrina d'un geste forcé auquel la brune ne répondit même pas.

Afin de maintenir une coexistence pacifique, il fut décidé que même les accompagnants seraient séparés par provenance de lycée. Peu à peu, les proches et parents d'élèves se réunirent dans le gymnase. Katrina s'éloigna alors pour aller poser ses affaires dans une chambre.

Elle marcha d'un pas léger le long couloir qui menait aux dortoirs communs choisis pour les adultes, l'air nostalgique. La jeune femme sursauta légèrement en remarquant un homme, adossé contre la porte des douches, non loin des fameuses chambres. Son apparence physique retint son attention.

C'était un trentenaire grand et élancé, aux cheveux mi-longs blonds et aux yeux bleus perçants. Il portait des lunettes rondes au style quelque peu décalé, mais sa posture ainsi que ses épaules trahissaient qu'il était davantage sportif qu'intellectuel. Elle esquissa un sourire. Clairement, elle s'en serait  bien fait son quatre heures.

- Mais où étais-tu quand j'étais au lycée ? Lui fit-il remarquer d'un air charmeur.

Ou bien son dix-heures. Ce n'était peut-être pas la peine d'attendre si longtemps.

- J'ai une tête à pactiser avec l'ennemi ? Lui répliqua-t-elle après avoir remarqué l'insigne Mahr sur sa manche.
- Pactiser ? J'avais autre chose en tête...

L'homme se recula de quelques pas dans les douches, un petit sourire aux lèvres. Il n'en fallut pas plus à Katrina pour lâcher son sac à terre et refermer la porte derrière elle. Elle le plaqua d'un geste sec contre le mur et prit le temps de détailler, de la tête au pied. Le blond parut quelque peu décontenancé de son attitude et lui demanda maladroitement si elle ne voulait pas savoir son nom, avant tout.

- Je m'en fous de ton nom. Lui dit-elle avant de se rapprocher jusqu'à sentir les abdos du sportif contre elle.
- Je ne suis pas un véritable ennemi, mon neveu est à Eldia. Eren Jaeger.

Elle se figea soudainement et au prix d'un immense effort, se dégagea lentement de l'étreinte brûlante de l'homme, un air dépité au visage.

- Tu es Sieg. Râla-t-elle.
- Je suis si populaire ? Lui demanda-t-il, bien qu'il sentait qu'elle n'avait plus l'air si enthousiaste.

La flemme de courir - OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant