La flemme de courir - OC

26 - Chien et chat

Livaï venait de finir de conter le fiasco diplomatique à la caserne sous les éclats de rire d'Hanji, venue dîner au loft avec Moblit. La brune riait tellement qu'elle ne parvenait plus à contrôler ses postillons. Ces derniers venaient irrémédiablement s'écraser avec grâce sur Livaï, malgré son air horrifié. Son collègue de travail et ami, Moblit, se sentait gêné à la place de la brune, ce qui amusait Erwin, habitué au comportement de la scientifique.

- Vous êtes tous virés, alors ? Demanda-t-elle, hilare.
- Non, parce que comme je l'ai fait remarquer, nous sommes irréprochables sur le terrain. Répliqua Erwin, agacé de la tournure qu'avait pris les évènements.

Hanji adressa un superbe sourire à son ami. Erwin défendait toujours sa caserne avec beaucoup de véhémence. Il donnait souvent l'impression d'être le patriarche d'une immense famille. Elle sourit de nouveau. Cela voulait-il dire que Livaï en était la nounou attitrée ?

- Tu as encore faim, Hanji, tu veux que j'aille te chercher un morceau de pizza ?

La proposition angélique de Moblit fut chaleureusement accueillie par la brune, et Livaï se leva également pour aller s'en chercher une. Lorsqu'il furent tous deux devant le carton de pizza, Moblit s'aventura à demander conseil au militaire afin de se rapprocher d'Hanji. Livaï le toisa d'un air sceptique.

Le fait que Moblit soit suffisamment désespéré pour demander aux amis d'enfance de la scientifique comment la conquérir n'était en soit pas très surprenant. Cela faisait des années qu'ils le voyaient patauger dans les eaux troubles de la friendzone. Mais pourquoi lui ? À quel moment s'était-il dit qu'il serait de bon conseil ou simplement qu'il en avait quelque chose à faire ?

- Bah... Je... Comme tu t'es mis en couple récemment... Je pensais que... Balbutia Moblit, ayant deviné la raison de l'expression faciale du brun.
- Katrina et moi, on n'est pas un couple, déjà. Et j'ai une tête à donner des conseils ? Va voir Erwin, bordel, c'était évident.

La tête de Moblit lui indiqua qu'il y était allé un peu fort. Il soupira. Il ne supportait pas que les gens insinuent qu'il avait changé. Comme si Katrina lui avait retiré une part de lui-même. Il ne se sentait pas changé. Et tout l'intérêt de traîner avec la sportive était justement qu'elle ne demandait rien, y compris dans son comportement. À bien y réfléchir, c'est lui qui en demandait le plus. Il avait exigé une relation exclusive, et qu'elle prenne ses distances avec Erwin.

Il jeta un rapide coup d'œil au blond depuis la cuisine. Livaï ne s'était jamais senti en concurrence avec son ami. C'est pourquoi lorsqu'il avait compris que Katrina avait failli coucher avec Erwin, il avait ressenti des tonnes d'émotions ennuyeuses et incompréhensibles. Cela en était devenu si irritant qu'il avait dû demander frontalement au blond s'ils avaient couché ensemble, pour passer à autre chose. Katrina lui avait dit qu'il ne s'était rien passé, mais l'entendre de la bouche de son colocataire avait une toute autre valeur.

Il s'était détesté d'avoir dû en arriver là. Et jamais, au grand jamais il n'avouerait à Erwin qu'il était la cause du comportement étrange de Katrina à son égard. Katrina n'avait peut-être pas d'intérêt romantique concernant le blond, mais il pouvait sentir comme elle perdait parfois ses moyens face à lui. Il l'impressionnait. Il n'aimait pas ça. Il détestait se dire qu'Erwin avait ce pouvoir et non lui, et encore plus que Katrina pouvait être faible.

Quand au fait qu'il corrigeait quiconque disait qu'ils étaient couple, c'était entièrement la faute de la sportive. Elle n'avait jamais défini leur relation, et Livaï était bien trop fier pour lui demander. Le brun n'était pas du genre à s'accrocher aux mots, mais n'ayant aucune expérience dans ce domaine, une part de lui attendait qu'elle statut sur leur relation. Mais Katrina restait Katrina, et elle ne semblait pas s'intéresser à ce genre de détails. Était-ce enfantin ou immature de vouloir savoir ?