35 - Toute une logistique

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- Qu'on essaie quoi ? Demanda Katrina.

Erwin se demanda un instant si elle le taquinait mais il devina à son regard qu'il l'avait vraiment prise de court.

- Qu'on essaie, tous les deux. Tu conviendras qu'il y a toujours quelque chose...

Elle resta un instant silencieuse avant de lui répondre.

- C'est vrai, la trahison sous fond de toboggan dragon c'est vraiment une expérience qui crée des liens.

Il ricana mais ne relâcha pas son attention, pour la forcer à répondre. Elle parut profondément ennuyée par sa requête.

- Cache ton enthousiasme... Railla-t-il.
- Je n'ai jamais eu envie de me mettre en couple.
- Il y a eu Livaï.
- Oui bah lui c'est arrivé par la force des choses. On passait tellement de temps ensemble, on a bien dû admettre qu'on rentrait dans cette case.

Il ria de nouveau. Katrina avait horreur d'être labellisée. Le terme « couple » lui mettait elle une pression particulière ? Ou bien trouvait-elle le concept horripilant ? Il se souvint des répliques horribles que la jeune femme débitait pendant les films romantiques. Même Livaï ne semblait pas aussi cynique sur le sujet.

- Et si on décide de se donner une chance ça veut dire que je dois arrêter mes plans cul une nouvelle fois où je peux les garder un temps ?

Sa demande le laissa sans voix. C'était la première chose qu'elle pensait à dire ? Avant même de demander comment Livaï réagirait ?

- Me regarde pas comme ça, j'ai augmenté la cadence depuis ma rupture, et c'est une véritable logistique. Se défendit-elle.
- Une véritable logistique...? répéta Erwin, fasciné.
- Oui. J'en ai deux par jour, plus les remplaçants. Si je les annule, chacun voudra qu'on se voit une dernière fois ou pire, que je donne une explication. Ça va me prendre beaucoup de temps et d'énergie. Désolée pour la forme mais si tu exiges que j'arrête tout je préfère le savoir pour décider si on se lance ou pas.
- Tu es en train de me dire que c'est un contre-argument ? Articula Erwin.
- Disons que si tu me laisses un mois pour tout annuler, je serai plus tranquille.

Il éclata de rire. Katrina Bott. Il n'y en avait qu'une comme elle. Et c'était tant mieux.

- Et Livaï aussi. J'aimerais savoir comment il prend la chose. Tu lui en a parlé ?
- Oui, j'ai abordé le sujet. Il dit qu'il ne sait pas, mais que si j'y tiens, il peut essayer de s'adapter.
- C'est avec lui que tu devrais sortir... Votre amitié dépasse l'entendement.

Elle n'avait pas tort. Lorsqu'il avait voulu lui en parler, Erwin s'était sérieusement senti honteux. Mais la réaction de son ami, prévisible, l'avait mis à l'aise, et il l'avait remercié d'être si conciliant.

- Tu as d'autres requêtes ou questions ? Demanda Erwin, tout sourire.
- Oui. Je veux que tu saches que je n'ai aucunement l'intention de changer. Je m'en fous de tes états d'âme, si on sort ensemble, c'est parce que tu m'aimes bien comme je suis, pas pour m'optimiser ou me façonner à ton image.
- C'est ce que tu penses de moi ? Demanda le Major, une moue boudeuse au visage.
- Je ne pense rien, je t'informe. C'est OK ? Et tu ne m'as pas répondu pour mes plans culs. Ça te pose un problème ?

Il se leva d'un seul coup pour lui faire face et elle sentit le besoin de se lever à son tour, bien que la différence de taille ne lui permettait guère d'avoir l'ascendant, ni même une certaine égalité.

- Et si tu me disais simplement que tu étais partante ? Lui dit-il avant de rapprocher son visage du sien.
- Demain. Lui répondit-elle tout en bloquant son mouvement. J'ai besoin de digérer l'information.

Il lui tapota l'épaule avant de lui dire de prendre son temps. Ils se séparèrent ainsi dans le parc, puis quelques minutes plus tard, Katrina reçu un texto du blond, lui proposant de manger ensemble le midi suivant. Il était bien plus pressé que son colocataire.

La flemme de courir - OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant