17 - Pas de quartier !

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Lorsque Livaï se réveilla, il ne fut guère surpris de remarquer que Katrina fixait le plafond de ses deux pupilles océan. Elle avait l'air particulièrement en forme et esquissait un léger sourire sauvage. Sieg allait prendre cher.

- Tu es réveillée depuis longtemps ? Lui demanda-t-elle.
- Assez pour te voir baver, ce matin.
- Je ne bave pas. Protesta-t-il.

Elle lui adressa un immense sourire et esquiva l'oreiller que le brun lui avait envoyé en pleine tête. Katrina se leva alors pour rejoindre le Caporal. Il parut un peu décontenancé qu'elle s'allonge à quelques centimètres de lui, sur le ventre, les deux mains retenant son menton.

- Bon, balance, il fait quoi comme sport, Sieg ? Il est bon dans quoi ?

L'opportunité d'aider la brune à le pulvériser lui fit oublier cette proximité troublante et il réfléchit sérieusement à la question avant d'établir une véritable fiche de compétence du mahr.

Sieg avait été joueur professionnel en baseball. Étonnamment, le blond s'était ensuite adonné à un parcours professionnel bien différent : la médecine. Il était aujourd'hui médecin en chef dans une clinique privée de fertilité. Cette information laissa Katrina complètement sans voix.

- C'est...inattendu. Finit-elle par dire.
- Il joue toujours en amateur. Il est très rapide à la course, mais peu endurant, passés 100 mètres.
- Intéressant. Du renfo ? Force brute ? Il est fin mais cela n'exclut pas qu'il soit fort.
- Pas à ma connaissance. Je ne le considère pas comme une menace sur ce point. Il est grégaire. Il s'entraîne toujours en groupe, mais essentiellement sur de la course et des lancers.
- Livaï, tu le stalkes sur les réseaux ou quoi ? Tu en sais beaucoup pour quelqu'un qui peut pas se le voir en peinture...
- Je le surveille. Il est pas net.

Elle arqua un sourcil. Dans le contexte, c'était plutôt lui qui avait un problème, en l'occurrence. Elle s'allongea sur le dos et fixa le plafond, songeuse. Il fallait qu'elle se débrouille pour l'affronter à la course de relais. Et qu'elle le provoque sur des petits challenges de cardio tout au long de la journée pour l'épuiser. Le tout, avec Erwin dans les parages, pour qu'il se ridiculise face à son rival. Le week-end s'annonçait vraiment merveilleux.

La brune sortit de ses profondes réflexions sadiques lorsque Livaï la dégagea d'un coup de pied sec. Elle le regarda un instant en silence, se demandant si cela était ce que ressentaient ses prétendants. Quelle douce amertume. Elle esquissa un sourire et salua Erwin, qu'elle devina être la raison de ce soudain comportement.

Katrina entreprit de se changer vite fait sur place mais Livaï la fusilla du regard d'un air intransigeant. Elle soupira et attrapa ses fringues pour se diriger vers les vestiaires. Elle revînt quelques instants plus tard, vêtue d'un simple mini short et d'un débardeur de sport, en dessous duquel on discernait sa brassière bleue. Elle n'avait pas attaché ses cheveux, encore en bataille mais étrangement soyeux. Elle grimaça en surprenant Erwin en train de se changer.

- Non Erwin. Tu prends tes fringues et tu vas te changer ailleurs. C'est quoi ça ? Protesta-t-elle.
- Pourquoi tu râles ? Il fait ce qu'il veut, non ? Tenta Véronik, réveillée depuis peu, et qui n'avait rien raté de la scène.
- Tu n'es pas objective, tu te tais. Répliqua Katrina.
- Je ne pensais pas que tu serais si choquée... Qu'est-ce qui te dérange ? Ricana Erwin.
- Ce qui me dérange, c'est que je viens de parcourir 50 mètres pour m'habiller, parce que visiblement les femmes ne peuvent pas se changer où elles veulent dans ce pays. Donc, tu te changes pas ici, remets ce T-shirt.
- Je suis pour l'égalité des sexes aussi. Tu peux te changer ici la prochaine fois, si tu veux.

La totalité des accompagnants se réveillèrent au son du fervent débat qui fut bientôt animé par Amanda, très amusée de la scène. Finalement, Katrina fut si ferme et incisive dans ses propos qu'Erwin lâcha l'affaire et alla se changer aux vestiaires, torse nu et en short, son t-shirt sur l'épaule. Katrina s'écroula sur son lit et grogna, nullement satisfaite de l'issue de la conversation.

La flemme de courir - OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant