2 - La Belle et le Husky

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Un semblant d'équilibre s'était installé depuis que Titan était régulièrement sorti. L'animal ne mâchait plus les meubles, n'aboyait plus à la moindre jeune fille en bas de la rue qui traversait, et il ne hurlait plus non plus le matin tôt.

Livaï devait bien le reconnaitre, peu importe comment Véronik se débrouillait pour sortir le monstre, cela fonctionnait à merveille. Certes il n'avait pas encore trouvé le moyen d'éviter chaque soir de retrouver le husky baignant dans sa propre flaque de bave, mais autrement, leurs soirées étaient redevenues calmes et paisibles.

Le noiraud avait même remarqué que Titan perdait moins ses poils, ou plutôt devrions-nous dire, qu'il les perdait davantage à l'extérieur qu'au pied de leur canapé.

- Enfin !! S'exclama Erwin.

Le grand blond était encore en tenue de travail et venait de remarquer le petit colis que son colocataire avait réceptionné plus tôt dans la journée. Livaï n'aimait pas particulièrement manger en compagnie de toute la caserne, et il lui arrivait fréquemment de revenir au loft afin de déguster son repas en paix.

Il jeta un regard rapide au dit colis et leva les yeux au ciel en constatant qu'Erwin avait bel et bien commandé une caméra pour le collier de Titan.

- Sérieux Erwin...Râla-t-il, lasse des lubies de son ami.

Erwin ne fit guère attention à l'humeur massacrante de son colocataire et inspecta l'appareil sous toutes ses coutures.

- Je te dis que la situation n'est pas claire... Je sens qu'elle nous cache quelque chose... Murmura-t-il tout en survolant la notice.

Erwin avait un don pour sentir les mensonges. Il repérait les entourloupes et secrets à des kilomètres à la ronde. Il était quasiment impossible de lui cacher quoi que ce soit. Et lorsque son instinct lui murmurait que quelque chose clochait, le blond en faisait une affaire personnelle, une véritable obsession, jusqu'à ce qu'il démêle le vrai du faux. Il était redoutable.

Les deux garçons avaient bien essayé de sortir Titan par eux-même, mais il était infatigable. Et il faut dire aussi qu'Erwin et Livaï aspiraient à autre chose que de faire un jogging de deux heures en rentrant d'une journée exténuante en tant que sapeurs-pompiers... Alors comment Véronik faisait-elle ?

Le blond avait déjà été surpris qu'elle aime les chiens, mais lorsqu'elle avait avancé pratiquer la course à pied régulièrement, il n'avait pu s'empêcher de sourire. Il se souvint qu'elle avait d'abord perdu ses moyens puis avait protesté en insistant sur le fait qu'elle était tout à fait capable de le sortir.

Et tout lui donnait raison. Titan semblait l'avoir accepté, et il n'avait jamais été aussi calme de toute sa vie de chien infernal. Quant à la jolie blonde, elle manquait rarement l'opportunité de les attendre dans le salon, le chien à ses pieds, un air triomphant aux lèvres. Cela insupportait Livaï qui n'aimait pas l'idée qu'une étrangère squatte leur pièce à vivre.

Mais Erwin savait qu'elle cachait quelque chose. Il n'avait plus qu'à attendre le lendemain pour découvrir la vérité.

- Tu sais que tu verras rien avec ta caméra... Elle s'accroche sur son collier non ? On va avoir une vue imprenable sur les trottoirs et sa bave coulante... Se moqua le brun alors que son ami était en train de fixer le petit appareil.
- Il y a le son. Rien que le son déjà, ça nous en apprendra beaucoup. Assura-t-il.

Livai regarda le blond, un brin amusé. Erwin avait ce léger sourire satisfait qu'il arborait avant chaque grande découverte. Lui non plus ne faisait pas confiance à Véronik, mais il n'était ni intéressé, ni inspiré pour chercher à comprendre le fin mot de l'histoire. Pour lui, l'important, c'était que Titan soit moins insupportable. Et un jour peut-être, avec un peu de chance, la blondinette le perdrait en colline et il serait enfin tranquille.

La flemme de courir - OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant