23 - Amitié perdue ?

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Lorsqu'il rouvrit les yeux, le lendemain matin, Katrina était déjà assise sur le rebord du lit, les deux mains contre ses tempes. Il la salua d'une voix enrouée et elle lui fit face avec une mine déconfite.

- T'es arrivé là comment, toi ?

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Il hésita un instant à l'étrangler mais elle éclata de rire avant, arguant qu'elle l'avait bien eu. Il soupira. Même si la brune avait encore fait preuve d'un humour douteux, il se sentit soulagé.

- Pancakes ? Lui dit-elle.

Livaï allait se laisser tenter lorsqu'elle se mit à rire de nouveau, avant de lui dire que ce n'était pas l'hôtel ici, et qu'elle était en retard pour le boulot. Livaï quant à lui, était en jour de repos. Un charmant week-end de trois jours comme il avait rarement l'occasion d'en avoir.

En quelques minutes, Katrina s'était préparée pour rejoindre son agence, laissant Livaï en plan dans son appartement. Elle lui lança les clés avant de partir et lui demanda de refermer derrière lui. Il souffla. Cette fille manquait cruellement de romantisme mais il n'arrivait même pas à lui en vouloir. C'était tellement elle.

Il déambula alors dans son appartement et observa la décoration des lieux avec une attention toute nouvelle. C'était quelque chose qu'il détestait qu'on fasse, aussi il s'était toujours appliqué à ne pas passer son appartement au scanner en sa présence. Mais son choix d'agencement avait quelque chose de fascinant.

Il y avait peu d'objets chez elle, mais ils étaient étrangement mis en avant, trahissant que chacun d'entre eux avaient une signification particulière. Autant, il était facile de deviner que tel vase ou statuette était simplement un souvenir de voyage, mais d'autres items demeuraient bien plus mystérieux. Comme, par exemple, cette vieille canette d'Arizona. Le déchet trônait en plein milieu d'une vitrine, telle l'œuvre étrange d'une exposition d'art contemporain, la plaque explicative en moins.

Lorsqu'il lui avait posé la question, elle avait répondu que le packaging était un art. Genre. Cette canette n'était pas là pour la beauté du design, il pouvait le sentir. Il lui ferait cracher le morceau un jour, mais le simple fait qu'elle refuse de se livrer l'avait rendu curieux.

Il ouvrit le frigo et resta un instant silencieux devant l'arc-en-ciel que formait l'armée de tupperwares en verre, triés par couleurs et non par type d'aliments. Il nota sans surprise que la plus remplie contenait des morceaux de mangues. Katrina se nourrissait exclusivement d'avocats et de mangues, ignorant les enjeux environnementaux et éthiques que leur importation lointaine impliquait. Comme pour beaucoup de choses, elle s'en moquait.

Pris d'une soudaine flemme de se préparer lui-même des pancakes, il saisit quelques boites et se fit une salade de fruits. Visiblement, cette flemmingite de cuisiner était contagieuse en ces lieux...

Livaï entreprit de jeter un œil à l'album photo scolaire de la brune avant de rentrer chez lui. Il le trouva sans grande difficulté dans la chambre de la brune. Elle avait fait développer les photos à l'ancienne et avait annoté elle-même chaque page.

Amanda et Nathalia étaient sur quasiment toutes les photos de l'album, bien que la grande blonde n'était pas une élève d'Eldia. Elles semblaient inséparables. Les notes avaient un petit côté adorable, bien dignes d'une adolescente.

Il remonta le temps en défilant les pages jusqu'à la première et découvrit avec surprise que Veronik avait le droit à beaucoup de pages. Il chercha l'endroit précis où elle avait arrêté d'être dans le groupe et identifia la dernière photographie à quatre. Katrina avait sauvagement rayé la tête de la pauvre Véronik. Il ricana devant cet acte puérile. C'était avant même le lycée. La secrétaire avait une tête de petite fille modèle, première de la classe. Elle ne se maquillait pas encore au collège, et il avait même peiné à la reconnaitre.

La flemme de courir - OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant