La flemme de courir - OC

4 - C'est un oiseau, c'est un avion, non...

Erwin se décomposa. Comment ça elle ne pouvait pas venir ni ce soir, ni ce week-end ? Pour une fois qu'elle s'était engagée sur le vendredi également, le seul jour où il rentrait suffisamment tôt pour la confronter ! Pourquoi ce changement soudain, alors qu'ils se faisait une joie d'essayer sa nouvelle caméra ?

Il se laissa choir sur le canapé, profondément déçu. Il venait de tout installer en plus... Il jeta un coup d'œil à Titan, qui le regardait avec tout le sérieux dont il était capable, c'est à dire avec un air de béluga en état d'ébriété.

- Dis-moi qui c'est, Titan... Tu le sais toi... Râla-t-il.

Mais l'animal ne put le satisfaire et continua de le fixer avec un air de merlan frit. Livaï pénétra alors à son tour dans l'appartement. Le brun rentrait souvent plus tard que lui le vendredi, car il appréciait terminer la semaine avec un compte rendu avec son escouade. C'était l'occasion d'aborder les choses qui n'allaient pas, ou de féliciter son équipe selon les missions rendues. Ce soir-là, l'ambiance était légère, et le sujet principal avait surtout été la course Spartan Race qui attendait les deux pompiers le lendemain matin.

- T'as une sale gueule Erwin.
- Elle ne viendra pas ce soir...
- Si tu veux mon avis, Véronik est tellement conne qu'elle a oublié que tu sortais plus tôt les vendredis et quand elle s'en est souvenue elle a décidé d'annuler.

Il le regarda, dépité. Quand même... Cela faisait longtemps qu'elle connaissait son planning, était-elle capable de faire une telle erreur ? Il se rappela alors les nombreuses bourdes de la jeune fille à ses débuts, et se dit finalement que c'était tout fait possible. Quelle déception.

Livaï abandonna ses affaires dans sa chambre et fonça dans la douche. Il détestait sentir la transpiration, et porter cette lourde tenue de sécurité en intervention ne l'aidait pas à rester parfaitement propre. Il eut un moment de recul en remarquant que la paroi de la douche italienne n'avait aucune trace de gouttes ou de projections d'eau. Il inspecta alors toute la salle de bain dans les moindres détails et tiqua.

- Erwin. T'as nettoyé la salle de bain en rentrant ??? Hurla-t-il à plein poumons.

Le Major ricana du salon. Quelle drôle d'idée ! Il n'avait jamais eu à le faire, Livaï était si maniaque qu'il craquait systématiquement avant lui. C'était à peine s'il avait le temps de faire sa propre vaisselle avant que le noiraud ne surgisse de nul part pour débarrasser le plan de travail. Il entendit son colocataire jurer violemment alors qu'il venait de lui répondre négativement.

En un clignement de cil, Livaï se retrouva devant lui, fou de rage, vêtu simplement de son pantalon de travail. La scène l'amusa. Il allait l'inviter à lui expliquer le problème, mais Livaï n'attendit guerre qu'il le lui demande pour s'exprimer.

- Putain Erwin ! Elle s'est douchée ici !
- Tu as trouvé un cheveux blond ? Parce que si c'est le cas je plaide coupable, avant-hier entre midi et deux il se trouve que...
- Je sais très bien ce que tu fais quand tu pars à 11h45 du boulot et revient à 13h15, Erwin. Je te dis qu'elle s'est douchée dans NOTRE douche !
- Tu as une preuve, Livaï ? Parce que si on a son ADN là ça commencerait à m'intéresser... Et puis comment tu peux en être aussi sûr... Fit-il remarquer sans grande conviction.
- C'est moi qui nettoie cette putain de salle de bain, je sais reconnaitre quand quelqu'un a nettoyé avant moi.
- Je croyais que tu lavais tout le temps, t'es en train de me dire que tu n'es pas complètement maniaque alors ? Le charria Erwin, un petit sourire en coin.
- Là n'est pas la question, Erwin. Répliqua Livaï, qui commençait à perdre son calme.

Voyant que son ami ne s'offusquait nullement de cette nouvelle, il renonça à lui faire comprendre la gravité de la situation et retourna se doucher, fou de rage.