18 -Tout sauf le tir à la corde

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Keith Shadis arbora un large sourire satisfait alors que le lycée Eldia remportait sa première victoire du week-end. Il ne put s'empêcher de se souvenir de la promotion de Katrina Bott. Cette année là avait été particulièrement mouvementée, et la police avait même dû intervenir car les élèves avaient provoqué un incendie dans le gymnase. Une sombre histoire de sous-vêtements à faire disparaitre, et de pluie battante dehors. Quelle promotion. Cette année, les petits jeunes étaient bien plus sages...

Il salua Katrina de la main alors que celle-ci lui adressait un sourire sauvage, comme elle savait les faire. Cette fille avait été son pire cauchemar et son rêve pendant toutes ses années de lycée. Entre son potentiel infini et l'arrogance et acharnement de son père à en faire une jeune femme convenable, il n'arrivait pas à définir si elle était devenue un bon ou un mauvais souvenir.

Avoir Monsieur Bott dans son bureau n'avait pas été une partie de plaisir, et il avait été accusé d'avoir poussé la jeune fille à se lancer dans les Spartan Races. Comme si la brune avait besoin de qui que ce soit pour faire ce qu'elle voulait faire. S'il devait bien lui reconnaitre quelque chose, c'était qu'elle n'avait que faire de l'adversité une fois une idée en tête. C'était une personne très indépendante.

Le repas de midi se déroula dans une ambiance électrique, et les enseignants firent extrêmement attention à ce qu'aucune discussion ne vire à l'affrontement entre les deux lycées.

Du côté des anciens du lycée, chacun dévorait allègrement son assiette. Contrairement aux adolescents, ils avaient une table mixte, et mis à part Livaï et Sieg, l'entente était assez satisfaisante dans l'ensemble.

Un trentenaire mahr vint tenter une approche auprès de Véronik, dont la jolie tenue rose avait su retenir l'attention de la plupart des hommes de l'évènement. Il prit place en face d'elle non sans faire déplacer Amanda, qui ne releva pas, amusée par son audace.

Si son approche était correcte dans un premier temps, ses propos devinrent rapidement vulgaires et se terminèrent par un magistral "et donc, tu les ouvres facilement tes cuisses ?".

Véronik était restée silencieuse, probablement interloquée par la tournure qu'avait pris cette conversation. Ce ne fut pas le cas de Katrina, qui laissa brutalement retomber ses couverts dans son assiette et arqua un sourcil avant de fixer l'accompagnant d'un regard meurtrier.

Elle s'apprêtait à lui décocher une réplique bien violente mais ce fut Nathalia qui ouvrit le bal. Elle la laissa faire, puisqu'il s'agissait d'un camarade à elle.

- Tu ferais mieux de t'excuser et de dégager vite fait avant que je ne t'explose la tête contre la table. On verra si ton crâne s'ouvre facilement, lui.

Ce qu'il y avait de merveilleux avec Nathalia, c'était que bien qu'elle arbore toujours la même expression, chacune de ses répliques étaient toujours très impactantes. L'absence d'émotion la rendait toujours plus incisive, et ceux qui la connaissait un minimum savaient qu'elle n'avait aucune convention sociale. Son père avait littéralement élevé une psychopathe.

Le dragueur ne s'excusa pas mais ne s'attarda guère à leur table. Véronik allait remercier la mahr, mais cette dernière lui coupa net l'envie d'être agréable en l'attaquant.

- Tu n'as pas changé. Pathétique.
- Toi non plus. J'allais me défendre, j'étais juste surprise ! Contesta-t-elle.
- C'est quoi son problème, à lui, sérieux... Essaya de calmer Amanda en reportant l'attention sur l'agresseur.
- Katrina l'a énervé tout à l'heure. Expliqua la blonde mahr.
- J'ai fait ça, moi ? Dit ironiquement la sportive entre deux bouchées de frites.
- Il est venu la draguer et elle l'a expulsé contre un mur. Continua Nathalia.
- Et ? Je vois pas le rapport ? Je ne lui ai pas dit de revenir essayer de sauter Véro hein.

La flemme de courir - OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant