Beneath the boardwalk (french version)

enjeux élevés

Je me suis déplacé sur mon siège, Turner à ma droite. Le bureau était de taille moyenne, avec des chaises déchirées qui ne se penchaient pas dans le bon angle. Les murs avaient l'air fins comme du papier comme s'ils pouvaient s'effondrer sur nous à tout moment. Il était décoré en beige, avec les décors les plus simples qu'on puisse imaginer, comme si le commissaire ne voulait pas que sa personnalité apparaisse sur les murs. C'était angoissant.

"Plusieurs étudiants m'ont informé," dit l'homme avec dégoût, "qu'ils vous avaient vus tous les deux à l'extérieur de l'école. Je me demande ce qui se passe entre vous deux, surtout après ce que j'ai vu à votre bureau."

" Je la connais à peine, »grogna Turner.

J'ai ressenti une douleur dans ma poitrine.

"On ne dirait pas", a sèchement dit le directeur.

Il avait un regard froid dans ses yeux. Alors que Turner avait l'air chaud, cet homme était figé, avec des plaques de glace dans son regard. Cela m'a refroidi dans mon siège, j'ai dû parler.

"Je ne veux pas dire quoi que ce soit de déplacé, mais puis-je souligner que ce n'était pas ce à quoi ça ressemblait."

Le regard de Turner se posa sur le mien pendant une seconde, disant « Qu'est ce que tu fous ? », mais je l'ai ignoré . Le surintendant était condescendant.

"Qu'est-ce que c'était, alors?"

"J'avais besoin de séances de tutorat supplémentaires en dehors des cours. Il m'aidait avec le travail. Un peu plus tôt ... il m'a attrapé le bras parce qu'il pensait avoir vu une ... araignée sur moi."

Je savais que  ce n'était pas convaincant, mais le directeur resta silencieux. Il pencha la tête, presque menaçante, et je voulais détourner le regard, mais j'avais le sentiment qu'il me semblerait que je reculerais si je le faisais. Il a fait l'inattendu: rire. C'était un son profond et guttural qui frottait votre colonne vertébrale dans le mauvais sens.

"Vous êtes licencié ... Dr Turner, puis-je vous parler un instant? Et ensuite vous pourrez reprendre votre ... cours particuliers."

Je me levai lentement, mais avant de partir, je donnai au surintendant un deuxième regard. Il avait un bout d'encre sous son col. Cela ressemblait au même tatouage que Matt avait. Étrange, je me suis dirigée vers la porte et l'ai fermée doucement en sortant. J'ai essayé d'écouter, mais la porte était insonorisée. Pour une raison quelconque, ma paranoïa m'atteint et je commençais à me demander, pourquoi avaient-ils le même tatouage? Pourquoi n'ai-je pas pu écouter sa conversation avec Turner?

Finalement, la porte s'ouvrît et Turner sortit en trombe, royalement énervé. Il n'a même pas vu  que je l'attendais. Ses talons claquaient sur le carrelage. J'ai essayé de suivre son rythme alors que nous marchions dans le couloir.

"Qu'est-ce qu'il a dit?" Il m'a ignoré. Les figures.
«Dr Turner», dis-je, gardant la formalité, «que vous a-t-il dit?»

Il se moqua du titre avec lequel je lui parlais. Cela semblait le blesser autant que la formalité me blessait.

«Eh bien, Mme Greene, j'ai peur que vous ne deviez-» Turner s'arrêta dans le couloir, et moi aussi. Les lumières fluorescentes bourdonnaient au-dessus de nos têtes.

"Quoi?"

Il jeta un coup d'œil à mon sac et en sortit aussitôt un petit bout de papier, le tenant dans ses mains. Avec un sentiment de terreur, j'ai réalisé ce qu'il venait de commencer à lire. J'ai essayé de le reprendre mais Turner l'a lu, et relu, et l'a fourré dans sa propre poche de costume. Il contempla quelque chose pendant un moment, puis coupa sa voix.

"Marche avec moi."

"Pourquoi?"

"Parce que je l'ai dit," claqua-t-il, les talons accélérant leur rythme.

Il a ouvert les portes du bâtiment et nous sommes entrés dans l'air frais. Les étudiants marchaient sur le campus. C'était bizarre de lui parler en public. Il baissa la voix.

"De qui vient le message?"

"Je ne sais pas de quoi vous parlez," j'ai menti.

"Oh, je vous en prie. Il semblait vous connaître."

"Montrez-moi ce qu'il a dit," marmonnai-je en passant devant le regard des autres étudiants.

Ils se demandaient certainement pourquoi je lui parlais s'ils ne l'avaient pas déjà fait.

"Vous n'avez pas le droit de sortir des choses de mon sac. Vous avez vos secrets, j'ai les miens."

« Vu le message, je peux vous dire que c'est maintenant entièrement mon affaire. Et par l'expression de votre visage, vous le savez. Maintenant, dites-moi, qui a écrit cette note? »

J'ai essayé de rendre mon ton aussi authentique que possible. S'il n'allait pas être vulnérable avec moi, je n'allais plus être vulnérable avec lui.

"Je ne sais pas."

Turner émit un son grave dans le fond de sa gorge et me tendit finalement le morceau de papier. Je l'ai lu en essayant de suivre son rythme.

Je t'ai dit de ne pas faire confiance à Turner. J'ai besoin de te montrer quelque chose, Quinn, dès que possible. - N