Chapitre 8

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Je l'ai tué en l’empoisonnant.
Il est regrettable que la sensation de tuer se soit affaiblie pour moi, mais ce n'est vraiment
rien d'autre qu'un sentiment dénué d'autosatisfaction. Je ne tue pas parce que je souhaite en
ressentir quelque chose
Je n'ai pas tué mon père à cause de la “colère” ou de la rancœur. Et je ne l'ai certainement
pas fait pour me sentir “exalté”.
J'ai simplement pris soin de lui.
Oui, j’en ai simplement pris soin. Ce sont les mots appropriés.
Comme faire une corvée domestique.
J’ai fait ce que je devais faire. Il n'y avait pas besoin d'émotion superflue.
Ce qui était crucial, c'était de m'assurer que la loi ne créait aucun problème dans ma vie.
Il n'y avait rien de plus important pour moi que la vie allait mener.
“La vie que j'allais mener”. En y repensant en tant qu’être qui ne peut pas vivre en tant
qu'humain, c'est terriblement ironique... Mais peu importe, c'est pour cette raison que je l'ai
empoisonné.
Probablement à cause de sa consommation constante d'alcool, mon père se pensait
malade à l'époque et dut rester au lit --- et je lui ai gentiment préparé ses médicaments. Je
répondais à tous ses besoins.
J’ai simplement remplacé ses médicaments par du poison.
De cette façon, personne ne me soupçonnerait.
Un fils dévoué, quelque chose de rare pour cette ville -en d'autres termes, typique pour
le fils de cette femme timbrée- qui se souciait beaucoup de son père, mais qui malgré ses efforts,
a vu son père mourir de sa maladie.
Ce serait un tel scénario.
Bien sûr, je ne pouvais me permettre aucune erreur quant au poison à utiliser. Je devais
être sûr qu'il s'agisse d'un poison qui ne serait pas découvert --- un poison qui ne laisserait
aucune preuve.
Cela pourrait se faire progressivement, sur une période de plusieurs mois.
De cette façon, il serait facile de s'adapter si un scénario improbable se produisait ---
C'est pourquoi j'ai soigneusement réglementé la quantité de poison utilisée. Parfois, je le
mélangeais à de la farine. J'ai dû prendre mon temps et le tuer progressivement.
J'avais de la chance.

Dans une ville voisine encore plus sombre que celle dans laquelle je vivais ---- Un
endroit appelé Ogre Street, j'ai entendu dire qu'il y avait un Chinois qui vendait des
médicaments des orientaux. Si en utilisant un médicament d'un pays inconnu de la médecine
occidentale, je serais en mesure de tuer mon père tout en ne laissant aucune preuve et
m’exempter de possibles problèmes futurs.
Quand je suis arrivé à cette conclusion, moi, Dio, ai été “soulagé”.
En ayant simplement réussi cela, je sentais en quelque sorte que j'étais sauvé. Pour
utiliser cette phrase, c'est peut-être parce que je l'écris dans ce cahier, c'est peut-être simplement
le résultat de la sentimentalité, mais ...
J'ai ressenti la sensation que je “pouvais aller au paradis”.
« Dio, quoi qu'il arrive, vis noblement et avec fierté. Si tu fais ça, tu pourras sûrement
aller au paradis. »
C'était comme si les enseignements de ma mère, les enseignements que j'avais
longtemps rejetés, avaient pris vie.
À l'époque, je sentais même que tuer mon père l'empoisonner, était comme une bonne
action dans le but de me rendre au paradis.
Il me semblait que tuer mon père était l'acte le plus noble et le plus fier que je pouvais
réussir.
Il semblait ?
Non, j'étais convaincu.
Que si je tuais Père, je pourrais aller au paradis.
Je pensais que je serais heureux et que ma vie après ça se passerait bien.
J'étais certain de pouvoir reprendre tout ce que j'avais perdu, tout ce qui m'avait été
enlevé ---- En y repensant maintenant, à quel point me trompais-je…
Ce n'était rien depuis le début.
Le début de l'histoire élégante de ma vie ---- Rien que le début de l’histoire dont, même
maintenant, je ne vois pas la ligne d'arrivée.

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