Large en pas d'école, doublé dans la longueur croupe au mur, puis passage en trot enlevé en demi volte… J’ai essayé de me concentrer pour accompagner mon cheval au trot avec mon bassin. Je faisais de l'équitation depuis toute petite. J’avais eu la chance en venant ici qu’il y ai un club : j’avais réussi à m’y faire embaucher le mercredi après-midi pour aider la propriétaire s'occuper des bêtes, des boxs ou des pâturages. L’agent que je gagnais servait à aider mes parents à payer mon appart. Je n’aimais pas être un poids… Et puis quand je finissais en avance, je pouvais monter librement.
Allongement pour passer au galop en diagonale… Certes, ce n'étais pas Ouragan, mon cheval attitré à Landogne, mais ici, j'avais eu un petit coup de cœur pour Orion, un pur sang marron. Quand je me trouvais sur son dos, je retrouvais toutes mes habitudes et je me sentais libre, en osmose avec lui. Je percevais son état psychologique comme physique. Galop, saut de l'obstacle d'un mètre en vertical... J’ai eu vraiment l’impression de voler et ça m’a permis de me changer les idées, de ne pas penser à hier. Et merde ! Tout s’est passé au ralenti. J'ai senti les démangeaisons revenir au niveau de mes mains. Ça titille. Ça picote. Ça brûle. Je me suis tordue en l’air, ce qui m’a fait pendre l'équilibre et tomber de la selle. J'ai atterri d’un coup sur l’épaule avec une roulade, ce qui à fait peur à mon destrier qui c'est éloigné. Par terre, j’étais paralysé. Heureusement, ma supérieure était partie donner un coup de fils et personne n’était présent dans le manège. Il ne fallait surtout pas que quelqu’un me voit comme ça. Mais dès que j’ai tenté de bouger, les brûlures sont reparties, encore plus fortes. J’ai essayé de ne pas y penser, mais c’était trop tard.
Hier, tous les élèves avaient fini à midi et demi. Enfin, ceux qui n’avait pas d’option. Ce qui n’était pas mon cas. Alors j’avais mangé au self, tout en pensant être enfin seule. Que nenni. Il s’était trouvé que mes nouveaux copains avait chacun une option. Sélianne l’art, Kevin le théâtre, Athalé la musique et Derek le sport. Ils étaient donc venus manger avec moi. Encore. J’avais été dans un tel état que je n’avais presque pas écouté mes deux heures de cours de biologie qui ont suivi. Mais le pire a été que je n’avais pas pu dormir, mes songes de nouveau assaillis par les cauchemars. Beaucoup plus réelle et épouvantable que les autres fois. Je m’étais réveillée en sursaut toutes les heures, trempée de sueur et en manque d’air. J’avais cherché le contact de mon collier, mais il n’avait pas suffi à m’apaiser. Très vite, j’avais eu peur de dormir et j’avais donc essayé de rester éveillé, redoutant que le sommeil m’entraîne vers les profondeurs.
A présent, j'étais la tête dans le sable, tétanisée. Pour me calmer, je me suis chantée le poème. Je sentais la présence de mon talisman s’enfoncer dans ma poitrine. Petit à petit, j'ai retrouvé le contrôle de mon corps. Je me suis relevée et j’ai foncé aux toilettes dans le bâtiment d'à côté où je me suis enfermée, laissant ma monture dans le manège. J’en suis venu à la seule conclusion et unique solution : je devais rester seule. Je n’avais plus le choix.
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Naléiss Freeds
ParanormalNaléiss Freeds est une jeune fille qui entre en 2de dans une nouvelle ville, un nouveau lycée, où elle ne connaît personne, et c'est pour le mieux. Cependant, un groupe d'élève semble s'intéresser à elle. Alors que Derek, Athalé, Sélianne et Kevin e...