Chapitre 2

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8 h 16. Merde ! Mon réveil aurait dû sonner il y a plus d'une demi-heure ! J'avais dû oublier de le programmer ! Autant dire que j'étais mal pour mon premier jour : les cours commençaient à huit heures vingt-cinq et j'avais plus de dix minutes de marche. Il fallait que je me grouille ! En quatrième vitesse, j'ai attrapé mes vêtements que j'avais choisi la veille (heureusement) et je me suis habillée. Je me suis démêlée les cheveux en un temps record, j'ai attrapé un paquet de biscuits, son sac, mes lunettes de soleil et je suis sortie de chez moi.

J'ai descendu les marches d'escalier quatre à quatre et j'ai ouvert la porte de mon immeuble dans la voler en regardant ma montre : 8 h 20. Le hic, c'est qu'en faisant ça, je n'ai pas vu la personne en face de moi et je lui suis rentrée dedans. Me voilà par terre. J'ai ramassé rapidement mon sac à dos qui m'avait échappé et me suis relevée.

-Pardon... Je suis en retard... me suis-je excusé au près du jeune homme en repartant en courant.

Et me revoilà en train de courir... Je passais de trottoir en trottoir sans m'arrêter. Plus vite ! Aller ! ai-je crié sur moi-même. Je sentais mes pieds touchant à peine le sol créant des nuages de poussière. Mais d'un coup, j'ai été plongé dans mes souvenirs comme dans un gouffre noir et profond. Je me suis arrêtée d'un coup. Mes paumes se sont misent a brûlé de nouveau. Je me suis accroupie en boule et j'ai fermé fort les paupières en me balançant légèrement. J'entendais mon cœur battre dans mes oreilles. Il fallait que je me calme... J'ai senti la présence de mon talisman, contre ma peau. Je l'ai sorti de sous mes vêtements et l'ai serré fort entre mes mains en me chantant un poème. J'ai rouvert doucement les yeux et j'au regardé autour de moi : certaines personnes me dépassaient en me regardant bizarrement pour ce dirigées vers le lycée qui se trouvait au bout de la rue. Il était 8 h 24. J'ai donc terminé mon chemin en essayant de calmer ma respiration. Je suis passée devant la vitrine d'un magasin et j'ai apostrophé mon reflet : mon sweat blanc rapporté du Canada est trop grand pour moi et dépassai de partout. Mais c'était comme ça que je les aimais : large et confortable. J'ai rabattu ma capuche sur ma tête, j'ai rentré mes mains dans mes manches puis dans ma poche ventrale et j'ai secoué la tête pour que mes cheveux encadrant mon visage tombent de chaque côté.

Lorsque j'ai atteint la grille d'entrée, j'avais repris le contrôle. Mais je ne voulais prendre aucuns risques alors je me suis mise à l'écart de la foule qui était massée dans le centre de la cour pour le discours du proviseur qui ne devait plus tarder. Sans m'en rendre compte, j'avais récupéré mon collier dans mes mains.

En attendant, j'ai inspecté ce lieu du regard : j'étais dans la cours principal (celle par où il faut obligatoirement passer pour entrer ou sortir du lycée). Elle était entourée d'un grillage assez haut pour que l'on ne puisse pas l'escalader, ainsi que du bâtiment où allaient se dérouler nos cours. Je savais que de l'autre côté se trouvait une autre cours similaire, mais aussi le self et le CDI.

Je n'ai pas pu plus visualiser l'endroit où j'allais passer la plus grande partie de mes journées car un bruit sourd m'a arraché un grognement tandis que je me suis couvert les oreilles de mes mains.

-Excusez-moi... a dit un homme qui ne paraissait pas très assuré en montant sur une estrade. Est-ce que tout le monde m'entend ?

Il a eu comme réponse quelques ricanements et insultes.

-Bien... Donc je commence par me présenter... Je suis le proviseur de cet établissement, Monsieur Ramir...

J'ai écouté d'une oreille distraite la suite. Si je devais en faire un résumé, il nous avait juste énoncé les horaires de la cantines et du CDI, que l'on respecte le matériel, les locos, ou les surveillants, qu'il voulait que l'on donne le meilleur de nous-même et il espérait que l'on se plairait ici... Rien d'exceptionnel.

Il a finit par lâcher l'information que tout le monde attendait : les classes dans lesquelles nous serions attribuées. Chaque professeur principal est monté sur l'estrade et a fait la liste de ses élèves. Des cris de joie étaient poussés pour les amis se retrouvant ensemble, tandis que des larmes brillaient dans les yeux des plus fragiles qui étaient séparés. Mon tour est arrivé au bout de la quatrième classe. Il y avait sept classes de seconde, pour un total d'environ neuf cents élèves. Seul les seconde était présent à cet instant, les autres niveaux arrivant à la récréation de dix heures et demie.

Ceux appelés avec moi ont suivi notre nouvelle professeure principale à travers les couloirs de l'établissement. Elle était toute petite, jeune (vingt-huit ans, je dirais), brune, avec un tatouage de fleur hawaïenne sur l'épaule.

Elle devait être prof de science car elle nous a emmené dans une salle avec de grosses tables équipées de lavabo. Des microscopes étaient étalés au fond de la pièce.

-Placez-vous où vous le souhaitez mais rapidement, a-t-dit en s'asseyant derrière son bureau, au pied du tableau.

J'ai choisi une table côté fenêtre, vers le milieu. Je ne voulais pas être aux premiers rangs car savoir que toutes les personnes derrière moi peuvent m'observer me stressais et au fond de la salle, je n'arrivais pas à voir le tableau. Je ne voulais faire ni trop intello, ni trop cancre.

Une fois assise, j'ai inspecté discrètement ma nouvelle classe : il restait quelques places devant qui n'avaient pas été prises par ceux qui n'avaient pas été assez rapides pour se procurer les places de derrière qui étaient pleines et déjà rempli d'un fort brouhaha. J'ai compté en tout trente deux élèves.

-Je peux ? m'a fait sursauter une voix.

Je me suis retournée vers celle-ci et j'ai vu une fille aux cheveux roux et bouclés, qui me regardait avec des yeux marrons aussi grand que son sourire.

J'ai été si surprise que je n'ai rien répondu. La fille dû prendre mon silence pour un oui car elle a tiré la chaise et s'est assise à son tour. Il restait encore plusieurs place alors pourquoi s'assoir à ma table ? Par réflexe, j'ai vérifié que mes lunettes de soleil étaient bien positionnées sur mon nez.

-Je m'appelle Sélianne et toi ?

-Naléiss...

-S'il vous plaît, un peu d'attention ! nous a demandé notre professeur. Je suis madame Bouvier et je serai votre professeur principal, ainsi que de sciences pendant toute cette année qui, j'espère, va bien se passer. Je vais maintenant faire l'appel. Prévenez-moi si j'écorche vos prénoms.

Et elle s'est mise à énumérer nos noms, prénom et date de naissance. J'ai été appelée en cinquième :

-Naléiss Freeds, née le seize octobre.

-Présente.

Le tour de ma voisine a été le suivant.

-Sélianne La Roche née le vingt-huit mai.

-Présente !

Dès qu'elle est passée à un autre élève, Sélianne s'est penché vers moi :

-Je ne t'ai jamais vu dans le coin, tu viens d'où ? m'a-t-elle demandé avec un grand sourire.

-Heu... De Landogne.

-À bon ? Tu as déménagé ?

Je lui ai expliqué que non, sans trop d'entrain. Je ne voulais pas qu'elle se fasse de fausses idées : je ne voulais pas que l'on devienne amies. Je ne pouvais pas.

Elle a paru impressionnée et, malgré mon ton froid, elle a reprit d'une voix chantante :

-Moi je vis ici depuis toujours avec mes parents et mes frères. Tu en as toi ?

-Une sœur.

-Et des animaux ?

-Non, mon père est allergique.

-Ah dommage... Moi j'ai deux chats ! Tu aimes les chats ?

Ca a été ainsi tout le reste du cours. Dès que notre prof ne parlait plus ou qu'elle écrivait au tableau, ma voisine me posait tout un tas de question. En deux heures de cours (qui n'ont été que la présentation du lycée), j'ai eu l'impression qu'elle connaissait ma vie entière...

Naléiss FreedsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant