Chapitre 10

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   Une fois sortie du bus, la tempête s'était calmée. Je n'avais qu'une hâte, c'était d'allée me coucher. Mais j'ai dû abandonner mon projet, car au moment d'ouvrir la porte de l'immeuble, une main m'a agrippé l'épaule et m'a fait basculer en arrière. Je me suis préparée au choc, mais au lieu de tomber sur une dalle en béton, je me suis enfoncée dans le sol comme dans un cousin. Dans de la neige, enfaîte.

   Il faisait froid. Très froid. Glacial. Je me suis relevée maladroitement et j'ai observé autour de moi pour me repérer. J'avais le souffle coupé à cause du choc thermique. J'ai d'abord été ébloui par des reflets blancs, car mes lunettes étaient tombé je ne sais où. Mais c'était le moindre de mes soucis. Car pour l'instant, j'étais trempée, perdu au milieu d'un désert de glace.

-Bienvenue en Pôle Nord !

   Je me suis retournée d'un bloc et j'ai découvert trois hommes d'une vingtaine d'années. Je tremblais comme une feuille pendant que je me frictionnais les bras. Eux, ne semblaient être affecté par la température négative. L'homme du milieu qui semblait être leur chef s'est avancé d'un pas :

-Il fait actuellement moins dix degré, ressenti moins quinze. Dis-toi bien que même si tu arrives à t'échapper, tu mourra quand même de froid. Donc, je te conseille de coopérer si tu tiens à la vie.

   En effet, il n'y avait rien d'autre que de la glace jusqu'à l'horizon. Alors pour éviter de perdre du temps, je leur ai demandé en grelottant :

-Ququ'est-ce que vvous mme vvoulez ?

-La pierre ! a-t-il dit comme si c'était une évidence.

-Mais dede quoi vous pparlé !?

   Malheureusement, cette réponse n'a pas semblé leur convenir. Tandis que je ne sentais plus mes doigts, ceux d'un des hommes sur le côté se sont enflammés.

-Dernière chance : où est la pierre ?

-Jj'en ssais rien, mmerde !

   Alors, l'homme de gauche s'est avancé vers moi. Avant que j'ai eu le temps de réagir, il m'a donné un coup de pied dans l'estomac qui m'a fait rouler plusieurs mètres plus loin. Je toussais en me tenant le ventre tandis qu'il continuait à avancer. Je me suis roulée en boule pour me protéger des coups, mais il m'a attrapé par le cou, et m'a soulevé avec une facilité déconcertante. Mes pieds n'ont plus touché le sol, et ma gorge était en feu. Puis j'ai croisé le regard de l'homme. Un regard à vous glacer le sang.

   Luttant pour ma vie, je me suis agrippée au bras de mon agresseur et l'ai serré de toute mes forces. À mon soulagement il m'a lâché en hurlant :

-Putain, elle m'a brûlé cette garce !

   Pendant que je reprenais mon souffle avec difficulté, j'ai pu observer des marques de mains rouge vif sur son avant-bras qui fumaient légèrement.

-On ne tirera rien d'elle, a compété l'homme de gauche.

   À ce moment-là, sa main a replacée les flammes par une sphère noire qui grossissait à vu d'œil. Lorsqu'elle a atteint la taille d'un ballon de foot, il l'a projeté sur moi. Dans un réflexe de survie, je me suis jetée en arrière et j'ai atterri sur le dos. En me redressent, j'ai pu voir à mes pieds un trou parfaitement circulaire fumant dans la glace, allant jusqu'à l'eau de la mer qui était en ébullition, quelques de mètres plus bas. J'ai essayé de rester concentré, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'imaginer ce qui se serait passé si je ne m'étais pas reculé à temps...

   Je n'ai pas eu plus le temps de m'horrifier car mes adversaires se sont remis en mouvement. Ils ont fait un arc de cercle autour de moi en recréant les mêmes sphères que la première.

Naléiss FreedsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant