Naléiss Freeds

Chapitre 20

   Le réveil qu’Athalé avait prévu a sonné à six heure trente ce dimanche matin. Athalé, Sélianne et moi nous sommes préparées en silence, encore à moitié endormies ou perdues dans nos pensées.

-Tu es prête ? m’a demandé Athalé.

-Oui… ai-je murmuré en m’accroupissant près de mon lit.

   J'ai pris une grande inspiration et j’ai fermé les yeux pour me concentrer. Je me suis remémorée ses conseils, donnés un mois plus tôt, en amont de cette expédition : « D’abord, il faut que tu visualises ton corps en chair et en os, comme un mannequin. Puis, tu dois lui donner vie. Il faut lui partager tes souvenirs, tes pensées et tes émotions pour en faire un vrai clone capable d'être entièrement autonome.» J'ai rouvert les yeux en battant des paupières. Bien enveloppée dans les draps, une deuxième Naléiss dormait profondément. J’ai poussé en soupir de soulagement. Si j’avais échoué, je n’aurais pas pu partir. Je me suis retournée vers mes amies, qui avait fait la même chose. J'ai récupéré mon sac à dos dans lequel j’avais préparé le minimum d’affaires pour une semaine. Si jamais on avait besoin de matériel plus poussé, Sélianne serait en mesure de nous le fournir grâce à ses pouvoirs. Après avoir jeté un coup d’œil par la porte pour vérifier si la voie était libre, nous nous sommes dirigées sur la pointe des pieds, éclairé par les panneaux de sortie de secours, rejoindre les garçons à l’entrée de l’auberge.

-Stop ! ai-je murmuré en levant le point comme à l’armée.

   Nous nous sommes glissées dans un petit couloir parallèle et nous avons attendu. Athalé nous avait créé un voile pour brouiller les détecteurs de présence pour que nous ne nous fassions pas repérer, pourtant, des lumières s'était allumées sur notre droite. J’ai jeté un rapide coup d’œil et j’ai vu Fumiko marchant à vive allure dans notre direction. Avant qu’elle ne nous voit, j'ai pris les devant et je suis sortie de ma cachette en baillant.

-Toi non plus tu ne dors pas ?

   Elle m’a regardé comme prise la main dans le sac, puis m’a souri.

-On peut dire ça… Pourquoi t’es en tenu de ski ?

   J’ai baissé les yeux et me suis rappelée que j’étais habillée pour une expédition. Quelle idiote !  Heureusement que j’avais laissé mon matériel dans le couloir !

-Heu… Je suis allée prendre un peu l’air…

   Elle m’a toisé, un peu méfiante.

-Mouai… Moi je vais me recoucher. Tu devrais faire pareille pour être en forme pour demain. Bonne nuit !

-A demain, ai-je répondu avec un grand sourire.

   Dès que je l’ai entendue s’éloigner dans le couloir, je suis retournée avec les filles.

-Fiouf, on a eu chaud ! s’est exclamée Sélianne.

-Chut ! l’a-t-on réprimandé, Athalé et moi.

   Nous sommes reparties en silence. Une fois arrivées à l’entrée, nous n’avons d’abord vu personne, puis Derek et Kevin sont sortis de l’ombre.

-Vous en avez mis du temps… a râlé ce dernier.

-Oui désolé, ai-je fait en suivant Derek vers la sortie.

-T’es prête ? m'a-t-il demandé, l'air soucieux.

   Je n'ai pas répondu pas tout de suite. Je pouvais encore faire demi-tour, aller me coucher et profiter de ce séjour au ski… Au lieu de quoi, j'ai pris une inspiration et j’ai poussé la porte.