J'appuis sur le bouton appeler et attends que Raphael décroche.
C'est mon meilleur ami. Il a déménagé ici il y a deux ans avec sa mère pour rejoindre son père. Depuis, on s'est toujours vu que les Week-ends. C'était vraiment pas fou.
Alors si il y a bien un bon côté dans mon malheur, c'est que je vais pouvoir le voir beaucoup plus souvent.
En plus, il m'aiderait mentalement. Car la foule, ce n'est absolument pas mon truc. Ca me stress plus qu'autre chose. Maintenant que je vis dans une grande ville, il va falloir que je me confronte à cela. Et ça commence dès maintenant.
Il répond au bout de la seconde sonnerie :
-Aylheen ? Eh comment tu vas ? il me demande surpris.
- Ca peut aller et toi ? Désolée de te déranger mais j'ai besoin de toi. Je viens d'arriver chez Lise.
-Tu veux qu'on se voit je parie ?
-Tu lis dans mes pensées à ce que je vois.
-Comme toujours. Envoies moi ton adresse que je vienne te kidnapper.
- De ce pas chef. je dis sur le ton de la plaisanterie.Je finis par raccrocher et lui envoyer ma localisation.
En l'attendant, je m'attache les cheveux et me mets de l'eau froide sur le visage histoire de me réveiller.
Je descends récupérer la carte que m'ont laissé mes tuteurs ainsi que mes clés.Quand j'entends la sonnette retentir, je me dirige vers la porte d'entrée et ouvre à Raphael. Toujours le même avec ses cheveux blonds qui cachent à moitié ses yeux bruns. Il a le même âge que moi, pourtant il me dépasse de deux têtes.
Je referme la porte derrière moi et lui adresse enfin un sourire qu'il me rend.-Eh ben! T'as tiré le gros lot là. Il rigole en me prenant dans ses bras.
-Oui bon j'avoue que j'aurai pu tomber sur pire.
-Bien pire même. Je connais bien cette famille et je peux te dire que Lise est un amour.
-C'est vrai ? Je demande en m'avançant vers sa voiture. En tout cas son fils est tout l'opposé d'être un amour...
-C'est Alexandre. Il est comme ça avec tout le monde. Enfin bref. On va où ? il me questionne en bouclant sa ceinture.
-Dans les plus belles boutiques de cette ville. Mes tuteurs m'invitent au restaurant ce soir pour faire connaissance. Et je ne pense pas que cette tenue soit appropriée pour l'occasion. je sous-entends en désignant mon jogging.
-J'ai vraiment une tête à faire les magasins avec toi ?
-Aller ! On pourra passer du bon temps ensemble. Je tente de l'amadouer en clignant des yeux.
Il finit par céder comme à son habitude et nous voilà en route.
En descendant de la voiture, je sens l'angoisse montée face à toutes ces personnes présentes se bousculant les une les autres, mais mon ami s'en aperçoit et aussi tôt me rassure.
-Y'a que toi et moi. Le reste n'existe pas Aylheen. il dit en disposant son bras autour de mon cou.
Rien que ce geste fait descendre la pression qui commençait à s'emparer de mon corps. Je me concentre sur notre conversation et ignore le bruit tout autour.
On finit par atterrir dans une boutique dont je ne connais pas le nom mais qui selon lui devrait faire l'affaire. Je me rends vite compte qu'ils ont que des robes de soirées, des costumes, des blazers classes et de marques, dont je n'ose même pas imaginer les prix.
Un long temps s'écoule avant que je trouve ce que je cherchais. Une robe blazer noir légèrement décolletée qui, je pense, fera l'affaire pour ce soir. Je vais en cabine d'essayage suivie par Raphaël qui doit sûrement se demander ce qu'il fait ici.
Une fois vêtue, je me regarde dans le miroir. Des cernes horribles hantent le dessous de mes yeux verts. J'ai l'impression d'être en face d'une inconnue. Ce visage est comme, sans émotions. Comme mort. Je me ressaisis vite et ressors de la cabine avec un sourire toujours aussi faux.
-Tadam !
-J'aime bien. Le seul soucis c'est ça. il me juge en pointant du doigt mes vieilles baskets.
Je me regarde dans la glace et me rends compte qu'il n'a pas tout à fait tort. Si je veux les impressionner, il faut que je sois parfaite de haut en bas.
-T'as raison. Y'a pas une boutique de chaussures et de sac près d'ici ? je le questionne.
- J'en connais une dans la ruelle d'en face. Allons-y. il soupire en retournant sur son téléphone.
Ce n'est que dans la cabine en me changeant que j'aperçois le prix : 235$. J'hallucine. J'espère fortement que Lise a mis un peu plus de cette somme dans la carte, même si j'en doute.
Arrivée à la caisse où je m'attendais à un payement refusé comme j'en ai l'habitude, je fus étonnée quand il fût accepté.
La vendeuse me souhaite une bonne journée et me redonne mon achat dans un sac.
D'un côté je m'en veux d'avoir dépensé une telle somme pour une simple robe mais d'un autre, heureuse de pouvoir impressionner mes tuteurs.
Raph me prend le sac des mains et on se dirige vers une autre boutique.
J'y achète des talons noirs simples mais qui sortent parfaitement avec ma tenue d'après la vendeuse et mon ami.
Lorsque l'on sort enfin de cette boutique il est déjà dix huit heures. Je n'ai même pas vu le temps passer. Pourtant ça ne change rien au fait que je dois être prête pour dans à peine deux heures.
On retourne alors vite à la voiture et partons rapidement.
-Plus jamais je fais les magasins avec toi. Quatre heures pour choisir une tenue ! Jamais vue ça !
-Alors déjà je viens pas d'ici contrairement à toi donc je suis excusée. Concentres toi plutôt sur la route c'est mieux. je me défends.
J'active alors la radio où passe notre groupe préféré et on commence à chanter (ou plutôt crier) comme des fous. C'est dans ces moments là que j'oublie toute ma vie, et où, cette petite épine dans mon coeur se vaporise un court instant.
Malheureusement on arrive en un temps indéfini devant la maison et ce moment s'arrête. Mais avant de partir, je me tourne vers lui.
-Merci pour cette après-midi, ça m'a fait énormément de bien.
-Pas moi figures toi. Je suis certain que je vais avoir des ampoules à force d'être resté debout à t'attendre . Comme dédommagement je réclame un update ce soir dès que tu rentres. plaisante-t-il.
-Promis ! Bon j'y vais, à la prochaine. je finis par lui dire en fermant la porte de la voiture avec mes sacs en mains.
Ce n'est que quand je rentre dans la maison que j'entends le bruit du moteur de sa voiture s'éloigner.
Je me dépêche d'aller dans ma chambre, poser mes sacs et filer sous la douche. J'y sors au bout de vingt minutes, les cheveux mouillés.
Je les sèche et enfile ma robe. Je me maquille légèrement en mettant uniquement du mascara et du gloss. J'oublie pas la masse d'anticerne bien évidemment. Je décide de laisser mes cheveux détachés en les bouclants légèrement pour l'occasion.
Je termine par enfiler mes talons et mettre des bijoux quand j'entends la porte s'ouvrir.
-Dépêches toi je t'attends dans la voiture. Je te donne cinq minutes sinon je pars sans toi. crie une voix masculine.
Puis après cela, la porte se referme en engendrant un fort claquement.
Cela doit être le fils de Lise, il n'y a aucun doute. Bon, je vais vite descendre car je n'ai franchement pas envie de me prendre la tête aujourd'hui.
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Lui, moi et le désarroi.
Lãng mạnAprès un accident traumatisant qui a bouleversé sa vie, Ahylheen se voit sauver des familles d'accueil par la meilleure amie de sa mère. Elle se retrouve ainsi recommencer sa vie à Miami, où toutes les chances sont de son côté pour être enfin heureu...