Chapitre 47

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- Pas mal comme endroit, tu trouves pas la sdf? il commente tandis que nous marchons sur le sable chaud de Golden Beach.

Je lève les yeux au ciel et lui donne un coup de coude dans le ventre.

- Appelles moi encore la sdf et je te noie dans l'eau Alex.

Il me regarde du haut de ses un mètre quatre-vingt-dix et ricane face à mes paroles.

- Je suis sérieuse. Tu crois que j'en suis incapable ?

- J'attends qu'à le voir. il me met au défi avec un rictus au coin des lèvres.

Ni une ni deux, je me jette de toutes mes forces contre lui dans le but de le pousser à l'eau, en vain.

Son corps ne bouge pas d'un centimètre et pour la première fois de ma vie, j'entends Alexandre rigoler à en perdre sa respiration.

- Attendez c'est moi ou la sdf vient d'essayer de me noyer ? il réussit à articuler entre deux rires.

- Tu aimes décidemment jouer avec le feu Aylheen.

Soudainement, il me soulève et je me retrouve sur son épaule, comme un vulgaire sac à patate. Je tente de me défaire de son étreinte, mais il se dirige déjà vers l'eau.

- Je vais te trucider si tu ne me fais pas descendre tout de suite Alexandre. je hurle en frappant son dos comme si c'était un punchingball.

- Ca serait bête que je te relâche maintenant en sachant que tu as encore ton pantalon. il se moque de moi tandis que l'eau atteint déjà son torse.

- Je ne rigole pas Alexandre. Tu es un homme mort. Je t'ai dit de-

- Ok, si tu insistes tant. il prononce juste avant de me lâcher.

J'atterrie la tête la première dans l'eau et bois la tasse. Quand je reviens à la surface, mes cheveux me bloquent la vue et il me faut plusieurs secondes pour pouvoir apercevoir le grand sourire collé sur le visage d'Alexandre.

- Alors, elle était bonne la tasse ?

-Oh tu vas voir ! je m'élance sur lui.

Aussi vite qu'il m'est possible, je passe mes bras autour de son cou et tente de mettre sa tête sous l'eau. Il s'y attendait tellement pas qu'il n'a eu le temps de se défendre. A ton tour de boire la tasse Alexandre Davies ! S'en suit ensuite d'inlassables tentatives de faire couler l'autre .J'ai l'impression de retourner en enfance et je me surprends à rigoler aux larmes avec mon pire ennemi.

Après un temps incalculable, essoufflés, on finit par revenir au bord de l'eau. On vient s'asseoir sur le sable brûlant et je dois l'admettre : c'est la meilleure sensation qui puisse exister sur terre. Un vieux couple passe devant nous, et pour je ne sais quelle raison, ils me dévisagent de haut en bas. Je n'y prête pas d'avantage attention, mais je commence à me remettre en question quand un homme d'une cinquantaine d'années passe devant moi et qu'il me regarde en se léchant les lèvres.

C'est alors qu'Alexandre se lève, retire son t-shirt et me le tend, sans un mot.

Un sourcil arqué vers le haut, je lui demande pourquoi il me le donne.

-Ce n'est pas que la vue me déplait, mais tu devrais te couvrir la sdf.

C'est alors que je réalise ce qui se passe. Je me rends compte que mon débardeur blanc est devenue tellement transparent qu'il ne cache plus rien. Non seulement je pointe, mais cela se voit comme si j'étais torse nu. Sans mentionner mes sous vêtements rouges qui font contrastes avec mon pantalon en lin. Gênée, j'enfile son haut, et immédiatement, son parfum envahit mes narines. Cette odeur m'avait grandement manqué. Heureusement que je n'ai croisé personne que je connaisse. Après tout, on se trouve à deux heures de là où l'on vit, la probabilité reste infime.

Lui, moi et le désarroi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant