Chapitre 36

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- Il a beaucoup bu. C'est rare, mais ça arrive. Il ne pensait pas tout cela. Il n'est pas violent d'habitude. Je te l'assure. Alors ne vas pas penser n'importe quoi. il brise le silence de plomb en regardant la route droit devant lui.

Il est presque dix huit heures et cela fait dix bonnes minutes que nous tournons en rond dans les rues de Miami. Heureusement que son père n'ait pas tenté de nous rattraper et qu'Alexandre m'ait rejoins dans la voiture quelques secondes après que je fus installée dedans. Je n'aurais jamais pu conduire.

J'ai du avoir deux- trois séances de conduite avec mon père et je dois avouer qu'à part savoir à quoi servent les pédales en dessous du volant, je ne sais rien d'autre.

- Si tu le dis. je réponds simplement.

Je sais que ça arrive à certaines personnes de boire et de se trouver dans un état second, comme Jacques tout à l'heure. Certes, ça n'excuse en rien leur comportements j'en suis consciente. Et puis c'est la première fois depuis mon arrivée que je le vois dans cet état.

Alors peut-être qu'Alexandre dit vrai. Son père a du passer une mauvaise journée et a plongé dans l'alcool pour oublier. Sauf que sa colère a pris le dessus. Dans tous les cas, je suis toujours aussi sceptique à son sujet.

- Je peux savoir où on va ? Car j'ai besoin de mettre des sous-vêtements et de prendre une d-

La fin de ma phrase est interrompue par la musique qu'a mis en route Alexandre. C'est clairement fait exprès pour que je la ferme. Je me tourne vers lui.

Il est blanc comme neige et sa mâchoire est contractée. Il passe en boucle sa main dans ses cheveux en soufflant. Il ne faut pas être super intelligent pour savoir qu'il essaie tant bien que mal de rester calme.

- Alexandre ? Je t'ai posé une question là. je retente en parlant fort afin de me faire entendre par dessus cette musique.

Sans daigner me répondre ou m'adresser un regard, il augmente encore plus le son de sorte à ce que je ne puisse plus me faire entendre. Mes oreilles vont exploser, de même pour ma colère. De quel droit agit il de cette manière avec moi ? Je n'ai déjà rien dit pour son père qui me traite de pute. Et maintenant, c'est sa progéniture qui m'ignore. J'appuie alors violemment sur le bouton pause et stoppe ainsi la musique.

- Le manque de respect c'est de père en fils ? Non parce que là je vais plus pouvoir le supporter.je perds patience.

Soudainement, il freine et je manque de rentrer dans le pare-brise.

Il me toise de haut en bas avec un mépris inconditionnel. Il s'approche ensuite près de moi et, d'une voix pleine de rage, il me chuchote à l'oreille.

- Je crois qu'on s'est mal compris la sdf. Coucher ensemble ne t'a pas donné le droit de me traiter comme ton égal.

Je déglutis avec difficulté. J'ai l'impression que mon coeur va sortir de ma poitrine quand il continue à me menacer.

- Face à moi je t'autorise à faire tout ce que tu veux avec cette bouche, sauf à dire des choses obscènes à mon sujet. Donc soit tu la fermes, soit je vais devoir m'en charger.

Je reste sans voix et pour la première fois je me tais et m'enfonce dans mon siège. Je tente à tout prix de reprendre une respiration normale et d'ignorer l'effet de sa voix grave résonnant aussi près dans mes oreilles. Je déteste d'être aussi réceptive aux moindres contacts qu'on a depuis qu'on ait fait l'amour. Bon c'est un peu logique et ce n'est pas la première fois que ça m'arrive. D'ici demain j'aurais oublié les sensations que m'ont procuré son engin et ses mains. Enfin, je l'espère.

On roule maintenant dans d'autres quartier beaucoup moins huppés. Mon regard reste fixé droit devant moi et je n'ai pas redis un mot depuis tout à l'heure. Du coin de l'oeil, je vois Alexandre se ronger les ongles en permanence. Si ce n'est pour arrêter et passer sa main dans ses cheveux. Je me demande si c'est l'état de son père qui le stress autant.

PDV D'ALEXANDRE :

Je ne sais comment j'ai fait pour nous conduire jusque là. C'est comme si j'étais sortie de mon corps et que le mode automatique était activé. Mes mains sont toute tremblantes, de même pour mes jambes. Mais je réussie quand même à rester debout. Ma poitrine est affaissée par ce même poids constant. J'ai envie de hurler. J'ai envie de pleurer. Mais rien ne sort. Le stock a été épuisé depuis longtemps.

Pour le moment, j'ai juste envie d'oublier. Oublier ses paroles. Son comportement et ce qu'il risque de faire à ma mère si elle tombe sur lui avant qu'il soit de nouveaux dans son état normal.

J'en ai la gerbe rien qu'à imaginer ce qui aurait pu nous arriver s'il nous aurait surpris avec l'autre sdf.

D'ailleurs celle là elle devrait même pas avoir le droit à la parole. De quel droit se permet elle de me parler ainsi. Le pire est qu'elle m'a littéralement comparé à ce fils de pute. Elle vaut pas mieux que lui au final. Elle me dégoûte.

J'avance dans l'entre du monstre Typhon en sachant parfaitement qu'il me donnera la potion pour éteindre mes monstres. A l'étage, je lui sors directe l'argent et la jette sur la table. Je ne suis pas d'humeur à blabater.

- Oh Alexandre est de mauvaise humeur. il se marre en me tendant ma cam habituelle.

- T'en aurais pas de la plus forte ? je demande d'un ton épuisé.

- J'ai tout pour toi mon petit. Mais comme tu le sais tout a un prix. Et ça vaut beaucoup plus que ta cam habituelle. il m'indique en sautant sur son autre pied.

Je fouille dans ma poche et en sors deux billets de cent dollars. Je les laisse tomber au sol en le regardant droit dans les yeux. Peut être qu'il comprendra mieux qu'il commence à me saouler à trop parler.

- La cam. j'exige, impatient.

D'un air mauvais, il sort un sachet remplie de je ne sais quoi et me le tends. Je savais très bien qu'il allait rien dire. Il a beau avoir un physique beaucoup plus important que moi, je gagne côté pouvoir. Et il le sait. Tout le monde le sait. Sauf apparemment cette enfoirée qui est actuellement dans ma bagnole.

Je lui arrache des mains et me barre vite de là. Quand j'atteins le rez de chaussée, je me stoppe. En un regard, je vérifie si personne ne peut me voir. Je sors ensuite le sachet et me rends compte que c'est du souffle du diable. Il n'a pas rigolé sur les doses l'autre. Mais je ne peux pas prendre ça maintenant. Car je ne serais pas seul dans cette voiture. Il y a Aylheen. Alors je range ça et ne prends qu'un foutue cacheton de MDMA. En espérant ne plus repenser à ma putain de vie pour le restant de ma vie.

Lui, moi et le désarroi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant