Je laisse mes cheveux encore mouillés pendre le long de mon dos et par dessus ma robe. Celle ci est à volants fleuris et de couleur bleu royal et blanc. Elle est d'ailleurs légèrement décolleté mais je me sens à l'aise dedans. Mon inséparable collier en argent fait contraste avec ma peau qui a énormément bronzée depuis mon arrivée. Il faut dire que passer mes journées à la piscine ou dehors, ça a eu de belles conséquences.
Je ne manque pas de me maquiller comme à mon habitude en mettant mon khôl bleu préféré.
Maintenant prête de la tête au pied, j'aère ma chambre en ouvrant les baies vitrées. Malheureusement il est presque quinze heures vu la grasse matinée que j'ai faite, et l'air est tout sauf rafraîchissant. Tant pis.
Je sens mon ventre gargouiller pour la centième fois depuis que je me suis levée. Je sors donc de ma chambre et me dirige dans la cuisine.
Un silence morbide résonne dans la maison entière tandis que je mange une salade de riz. Ça devait être un reste d'hier soir. De toute façon, personne n'allait le manger. Personne n'est là. D'ailleurs, en parlant des habitants de cette maison, où est Alexandre ?
Il me doit une répétition par jour et, le connaissant, si je ne lui rappelle pas, il va tout faire pour l'éviter.
Je regarde par la fenêtre si il est sortie mais à mon grand étonnement, sa voiture est toujours garée devant la maison.
Cela veut donc dire qu'il est là. Plus précisément : dans sa chambre. Vu l'état dans lequel il était hier, ça ne m'étonne pas qu'il soit encore en train de dormir.
En tout cas, ce n'est pas mon problème. Je compte bien le réveiller.Je ne prends même pas la peine de toquer et pose directe ma main sur la poignée de la porte. Je m'attends à ce qu'elle suive mon geste et se tourne, mais elle se bloque. Parce que ce feignant s'est enfermé à clé dans sa chambre. J'y crois pas.
Je vais le tuer.
Enervée, je retourne dans ma chambre en claquant ma porte derrière moi. Comme si il allait entendre. Je m'apprête à fermer la baie vitrée quand me vient une idée.
Je suis déjà allée plusieurs fois sur le grand balcon pour savoir qu'il rejoint ma chambre à celle d'Alexandre. Et lui aussi possède une baie vitrée pareil que la mienne. Ce qui signifie que la sienne aussi peut s'ouvrir des deux côtés. Donc si je veux rentrer dans sa chambre par ce moyen, j'y arriverais parfaitement.Et comme par hasard, il se trouve que mes pieds traversent déjà le balcon.
Je sais qu'il va me tuer mais ça ne fait qu'augmenter mon euphorie. Pourquoi les choses interdites par Alexandre Davies sont les plus satisfaisantes à braver ?
Je me retiens de rigoler toute seule en ouvrant sa fenêtre. Je vais me faire pipi dessus si je continue.
Quand je mets un pied dans sa chambre, j'ai l'impression d'atterrir dans un autre univers. Les lumières sont toutes éteintes et rien que certains endroits sont illuminés par une lumière rouge tamisée. Une musique jouée au ralentis m'accueille et la chaire de poule me prend. J'ai l'impression d'avoir atterrie en enfer. Je dois avouer que Do I Wanna Know de Artic Monkeys, dans ce genre d'ambiance, me donne de bonnes sueurs froides.Les murs sont tous peints en noir et sont parsemés d'albums de musiques. Comme quoi monsieur ne déteste pas autant la musique qu'il ne le laisse paraitre en public. Je retrouve Chase Atlantic, Artic Monkeys, The Week end, et même Bruno Mars. Je croyais qu'il se moquait de mon t shirt hier soir. Mais en fait il était juste amusé qu'on aime le même chanteur. Je laisse cette pensée de côté et continue mon observation.
La chambre est assez grande et je pense que cela est dû en partie à la taille de son lit. Celui ci pourrait accueillir facilement quatre personnes. Même ses draps sont sombres et il dort couché sur le ventre dessus.
Ses draps sont tout sauf sur son corps, alors je peux facilement voir qu'il ne possède rien qu'un caleçon. J'observe son dos qui est parsemés de pleins de petits grains de beauté. Je n'avais pas remarqué avant, mais je trouve ces détails super beaux sur son corps. Mes yeux dérivent sur le bas de son corps et s'arrêtent sur ses fesses volumineuses. J'avale difficilement ma salive tandis que mes pensées dérivent. Stop. C'est Alexandre. En plus, il dort. C'est vraiment cringe ce que je fais.
Je reporte mon attention sur sa chambre. Je passe sa télé aussi grande que mon avenir et tous les autres détails. Dans un coin, je remarque sa guitare ainsi qu'un clavier de piano. Je ne savais pas qu'il en avait un. Je m'en rapproche et c'est là que je fais une découverte pour la moins inattendue. Il y a un cadre sur son bureau. Et... oncle Warren est présent sur la photographie. Il a beau avoir au moins dix ans en moins, je le reconnais avec ses yeux gris-vert. Il possède une casquette qui cache ses cheveux noirs coupés assez court, comme à son habitude. Il porte en l'air un petit garçon âgé d'à peine huit ans. Ce dernier lève les mains en l'air en laissant apparaitre une bouche pleine de dents manquantes. Un immense sourire hante son visage et rien qu'à travers l'image, je ressens son bonheur et sa joie de vivre. Ses cheveux noirs mouillés lui arrivent aux épaules. Comme mon oncle, il ne porte rien qu'un short étant donné qu'ils sont au bord d'une piscine. Enfin, pas n'importe quelle piscine. Cette piscine. La piscine dans laquelle je nage tout le temps. La piscine qui se trouve à quelques mètres de moi.
Je ne comprends rien à rien. Pourquoi est ce qu'Alexandre aurait une photo de lui avec mon oncle en sachant qu'il m'avait assuré ne pas connaitre la famille dans laquelle j'allais vivre. " C'était la meilleure amie de ta mère, pas la mienne. J'ai dû la croiser deux fois au grand maximum, c'est tout. Je ne lui ai même jamais parlé", il m'avait dit sur le ton de l'énervement.
Pourquoi m'a t il menti sur une chose aussi ridicule ? Et puis, c'est le seul cadre présent dans cette chambre. Cela veut donc dire qu'elle a une certaine valeur aux yeux d'Alexandre. Qui est réellement mon oncle pour lui ? Ce pourrait il qu'il me déteste depuis le premier jour à cause de quelque chose qu'aurait fait Warren ?
Mais ça n'a aucun sens, je pense en reposant le cadre. Je porte ma main à ma tête et la masse en soufflant. Tous ces mensonges me montent au crâne. Il y a un truc dans cette maison qui n'est pas nette. Dès le début, je l'ai sentie. Et je compte bien trouver la source de tout cela.
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Lui, moi et le désarroi.
RomanceAprès un accident traumatisant qui a bouleversé sa vie, Ahylheen se voit sauver des familles d'accueil par la meilleure amie de sa mère. Elle se retrouve ainsi recommencer sa vie à Miami, où toutes les chances sont de son côté pour être enfin heureu...