Chapitre 17

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Je me mets à l'eau d'un coup et sans réfléchir. Je lâche un crie sourd dans l'océan face au changement de température soudain. L'eau est tellement gelée que j'ai l'impression qu'elle me brûle la peau. Quand je mets ma tête en dehors de l'eau, je souffle sur la surface de l'eau comme si cela allait la réchauffer. Je tremble de froid mais essaie au maximum de ne pas y penser et de m'amuser.

Hayden ne cesse de faire la bombe, ce qui provoque toutes les cinq minutes des gros éclaboussements. Lorsque j'enlève d'un coup de main de l'eau sur mon visage, je sens une poignée ferme se refermée autour de ma cheville. C'est alors que je me sens tirée vers le bas. Ma tête se retrouve sous l'eau en un clin d'il. Heureusement mon premier réflexe fut de retenir ma respiration. Pensant que ce n'est que Raphael, j'ouvre les yeux et sourie. Je me décompose quand je réalise que c'est Alexandre. Je tente de me défaire de son emprise en lui assénant un coup de pied. Je peine à l'atteindre car mes mouvements sont comme freinés et moins importants. Je vois apparaître un semblant de sourire sur son visage tandis qu'il me lâche. Quel psychopathe. Je pensais qu'il avait lâcher l'affaire en le voyant se remettre à nager au dessus de ma tête, mais j'ai eu tort. Par je ne sais quel moyen, je me retrouve avec ses pieds sur mes épaules. Il me pousse vers le fond avec tout son poids. Ce mec veut littéralement me faire couler. Je me débats de toutes mes forces et cela me coûte énormément d'oxygène. Je commence à en manquer quand je lève un bras. Je tente d'atteindre son bassin mais ma main se glisse sous un tissu. Elle agrippe quelque chose d'assez mou ce qui me fait penser que c'est sa cuisse. Jusqu'à ce que je sente cette chose durcir entre mes doigts. Bordel de merde. C'est tout sauf sa cuisse. Je la relâche immédiatement d'un air dégouté. Son propriétaire est tellement surpris qu'il a cessé de me pousser vers le fond. Il me regarde, abasourdi. Nous restons quelque secondes à nous fixer sous l'eau, tellement on ne s'y attendait pas. Je finis par trop manquer d'oxygène et le quitte.

Mes poumons me brûlent tandis que je prends une grande inspiration. Je me rends compte que tous les autres sont remontés sur le bâteau. Quand Alexandre remonte à la surface, ils nous regardent un à un. Ils sont visiblements dans l'incompréhension et cela nous vaut des conclusions attives.

- Vous faisiez quoi sous l'eau pendant tout ce temps ? intervient Raphael d'un air dubitatif.

- On fricotait l'un contre l'autre. me devance Alexandre.

Tout le monde ouvre la bouche et est sous le choque. Même moi je suis surprise de ce qu'il vient de raconter.

Je rigole. il se reprend en rigolant.

Tous les autres semblent soulager et en premier Hayden. Il pousse un soupir et me tend la main afin de me remonter sur le bateau.

Je grelotte de froid maintenant et il le remarque. Il me tend son t-shirt qui est sec contrairement au mien.

-Gardes le, tu risques de retomber malade sinon.

J'accepte, sceptique et étonnée de sa gentillesse car je suis persuadée quelle cache quelque chose.

-Ca c'est une excuse pour pouvoir te revoir afin que tu le lui rendes. Me chuchotes Raph à l'oreille.

Qu'est-ce que je disais.

Je me réveille naturellement aux alentours de treize heures, enfin dans mon lit, en me remémorant la fin de soirée de la veille ou plutôt le début de la journée d'aujourd'hui.

Sur le mini bateau on s'était tous un peu endormi malgré le fait qu'il faisait super froid et qu'on était tous collés les uns aux autres. Je n'ai fait que de repasser en boucle dans ma tête l'incident avec Alexandre. Comment oser le regarder dans les yeux maintenant après cela ? Il avait l'air également perturbé car il n'a pas dormi et est resté des heures sur le bord du bateau. Il fumait tout en fixant l'horizon. Inutile de préciser qu'il trempait en même temps ses pieds dans l'eau alors qu'il était en chaussette.

On a finit par rentrer par le jardin une fois que Lise était partit au travail.
Le miroir de la salle de bain reflétant des cernes immenses sur mon visage, atteste bien le fait que mes heures de sommeils ont été presque inexistantes ces derniers jours.
Même après une douche froide qui était censée me réveiller, je suis toujours autant fatiguée.
Je me dirige vers la cuisine dans l'espoir que me nourrir me donnera assez d'énergie pour cette journée confinée.

C'est alors que j'y trouve tombe un Alexandre à moitié endormi sur son bol de céréales. Ses cheveux sont en pagaille et seul un caleçon recouvre son corps. J'avoue que recouvrir dans ce cas-ci est un grand mot. Tout est moulé. J'avoue que j'aurais pu prendre du plaisir sur cette vue. J'aurai pu bien entendu si ça n'aurait pas été l'engin d'Alexandre Davies.
Je secoue la bouteille de lait mais me rend compte qu'il vient de la vider. Et que c'est la dernière.
-Où sont rangées les autres briques de lait ?

Il soulève sa tête de son bole lentement. Me toise de haut en bas pendant un long moment. Puis finit par la baisser et avaler une autre cuillère de céréales. Et tout cas dans le plus grand des silences.

Il se fout de moi ?
Sans réponses et maintenant à quelques centimètres de lui, je retente une dernière fois, perdant patience. Déjà que je suis fatiguée, si il commence à faire chier, ça ne va pas le faire.

-J'ai pas que ça à faire à subir tes crises de mutisme. Où est le lait ?

Ses yeux rencontrent maintenant les miens et il se rapproche de moi, tout en gardant un air nonchalant et sec.

-Tu le sauras si, et uniquement si, tu arrêtes de faire copain-copine avec tout le monde. Déjà que je dois te supporter dans cette baraque, alors à l'extérieur, c'est le suicide.

Donc parce que monsieur a des affinités avec certaines personnes, je ne dois pas en avoir également de peur de le croiser dans des sorties en commun ? Comme si ça me plaisait à moi de le voir dans ces moments là.

-La blague. Aller gardes ton lait, j'en veux pas. je capitule, désarçonnée par toutes les conneries qui sortent de sa bouche.

Je finis par me contenter d'un jus d'orange fait maison et de céréales.
Une heure plus tard, Lise rentre de son travail. Etant donné qu'elle n'a rien d'urgent à faire aujourd'hui pour ce dernier, elle me propose de la passer ensemble. Evidemment j'accepte vu que je n'ai rien d'autre à faire. Ce n'est pas comme si j'étais interdit de sorties à cause de son gosse.

On décide alors de regarder sur un coup de tête les 4 Hunger Games sans pause, dans la salle de cinéma du dernier étage.
Je ne pensais pas que Lise aimait ce genre de films et que surtout, ça lui ferait autant plaisir de faire ce genre d'activités. Peut-être qu'elle a juste fait semblant pour passer du temps avec moi, c'est aussi possible. En tout cas, si c'est le cas, elle ne l'a pas fait savoir.
Bon j'avoue que de mon côté, à des moments la fatigue prenait le dessus. Mes yeux se fermés tous seuls, mais ce n'est qu'un détail.

Nous voilà maintenant en train de descendre les marches d'escaliers, en train de critiquer chaque personnages du film.

-Je n'y crois pas une seule seconde. Comment as tu pu ne pas verser de larmes à la mort de Finnick ? je dis choquée, à l'intention de ma tutrice.

- Bon j'avoue. J'ai eu une petite larmounette. Mais c'est tout ! elle avoue en riant.

-J'en étais sure que tu mentais !! Qui n'a pas pleuré pendant cette scène ? je m'écris en éclatant de rire à mon tour.

-Tu devrais pourtant savoir que dans cette famille, le mensonge est très courant. s'exclame une voix grave derrière nous.

Lui, moi et le désarroi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant