Chapitre 37

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PDV D'ALEXANDRE :

Je n'ai jamais débandé aussi rapidement de ma vie que tout à l'heure. Juste imaginer qu'Aylheen découvre la vérité derrière cette famille, ça m'a mis un coup de pression de malade.

Malgré que cela fasse plus de dix minutes que nous sommes dans la voiture, j'ai toujours ce poids dans ma poitrine. Mes mains n'arrangent rien car elles ne cessent de trembler, de même pour mes jambes.

Il faut que je me calme et pour cela, j'élabore un plan.

D'abord, il faut que m'assure que l'autre sdf ne se doute de rien et ne pense pas que c'est monnaie courante avec mon père. Ensuite, il faut que je pense à un endroit où on pourrait passer la nuit, car il est hors de question qu'elle remette un pied à la maison tant qu'elle n'y sera pas en sécurité. Tercio, il faut que cela lui semble normal de rester dehors et que ne lui vienne pas l'idée que je veux l'éloigner de quelque chose. Pour terminer, il me faut vraiment un truc pour décompresser parce que là je vais éclater.

- Il a beaucoup bu. C'est rare, mais ça arrive. Il ne pensait pas tout cela. Et il n'est pas violent d'habitude. Je te l'assure. Alors ne vas pas penser n'importe quoi. je brise enfin le silence.

Je scrute du coin de l'oeil sa réaction. Elle semble trouver mes paroles ridicules car ses lèvres laissent échapper un rire amer.

- Tu rigoles j'espère. "Il ne le pensait pas" ? Tu devrais être le mieux positionné pour savoir que quand on est bourré, on dit ce qu'on pense réellement.

- Je ne bois jamais. je rétorque du tac au tac.

Je n'ai jamais touché une seule bouteille d'alcool rien que par peur de lui ressembler un jour.

- Si tu le dis. Dans tous les cas, je trouve sa réaction complètement ridicule. C'est quoi la prochaine étape si ce n'est te tuer parce que tu ne lui as pas répondu au téléphone ?

Oh, ça ? C'est déjà arrivé. Mais ça a échoué malheureusement. La sonnerie de son téléphone l'a obligé à enlever ses mains qui me serraient la gorge. Je note cette expérience 1/10 rien que pour la voiture qu'il m'a acheté après pour se faire pardonner.

- Dis pas n'importe quoi, il n'est pas comme ça. je mens en rigolant faussement. Si il aurait été violent à plusieurs reprises, Lise aurait divorcé dès le début. N'oublies pas qu'elle est avocate.

Tu parles d'une avocate, résonne une voix dans ma tête.

Elle hoche la tête et je crois bien qu'elle avale mes mensonges. Parfait. Maintenant, j'ai un coup de fil à passer. Et des chaussures à mettre.

Nous sommes tous les deux à moitié habiller. Je ne porte qu'un short que j'ai enfilé à la va vite. Et cela va de même pour la sdf avec sa robe. Je peux très bien voir la pointe de ses tétons et je me déteste d'aimer ça. Il faut vraiment que je me remette sur le droit chemin. Ce n'était que du sexe, point.

J'arrête alors la voiture et pioche le sac qui est à l'arrière. J'en sors difficilement une paire de chaussettes longues et commence à les enfiler. Alors que je passe à mon deuxième pied, la personne côté passager me coupe.

- C'est quoi ces marques sur l'arrière de ton pied ? elle me sort d'un air choqué.

Elle se penche vers moi mais je la repousse immédiatement. Si je porte bien tout le temps des chaussettes hautes, c'est pour ne pas recevoir ce genre de remarques.

Lui, moi et le désarroi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant