Chapitre 30

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PDV D'ALEXANDRE :

- Y'a pas moyen. elle s'entête avec son air de dure à cuire.

Je vois cette merde qui me sert de père ricaner face à la scène. J'ai envie de lui mettre une raclée mais je ne peux pas. Je ne peux pas car les conséquences ce ne sera pas moi qui les subirais.

Aylheen ne peut pas voir la réalité qui se cache derrière cette famille. Personne ne doit savoir. Il faut qu'elle parte avant que mon père ouvre de nouveaux la bouche.

- Ce n'était pas une demande. Alors ne m'oblige pas à t'y emmener et enfermer. je la fusille du regard.

Elle soupire puis finit par m'obéir.

- Vraiment une famille bizarre. je l'entends murmurrer quand elle monte les esacliers.

Si elle savait.

- Tu l'entraines dans des trucs pas net, pas vrai ? Tu te la tapes c'est ça ? intervient soudainement l'homme qui se trouve être mon père.

- N'importe quoi. je me défens face à cette accusation totalement absurde.

- Tu pues. T'as pris quoi ? il demande en ignorant ce que je dis . Il me regarde de haut en bas, avec un air remplie de dégoût. Tu sais quoi ? Je ne veux même pas savoir. Il change subitement d'avis.
Comme si j'allais lui répondre. J'arrête immédiatement de ricaner quand je me rappelle de qui j'ai en face de moi.

- C'est quoi qui te fait rire ? C'est moi ? il s'énerve en se rapprochant d'avantage.

Je peux sentir dorénavant son haleine d'alcoolique. Ca me donne encore plus la nausée. Je coupe ma respiration tandis que mon coeur bat de plus en plus fort. Il ne va pas recommencer alors qu'une inconnue peut nous voir à tout moment. Non, il aurait trop peur qu'elle aille le raconter aux gens. Je vérifie rapidement sans bouger si elle regarde de l'étage.

- Non, bien sur que non. je mens en suant de partout.

- Y'a interêt. Sinon tu sais très bien ce qui risque d'arriver. il chuchote à mon oreille.

Il se fait de plus en plus proche de moi et s'en est trop. J'ai trop consommé et en plus de cela, son odeur me donne la gerbe. Je lutte pour ne pas régir et serre mes poings aussi fort qu'il m'est possible.

- Un conseil : remets vite cette petite en place. Je ne veux pas qu'elle salisse mon nom. Sinon c'est moi qui m'en chargerait. il me menace juste avant de me donner une frappe dans le dos.

Si de l'extérieur on peut penser qu'elle est amicale, elle est surtout douloureuse. Alors qu'il s'en va, il fait un dernier commentaire qui est la goute de trop.

- Ca serait dommage qu'elle doive porter tout le temps des lunettes de soleil comme ta mère. Elle a de très beaux yeux. il ricane en me tournant le dos.

Je ne peux pas y croire. Il n'a pas dit ça. Soudain pris de vertiges, je tangue et me rattrape sur la table juste à côté. Il faut que je me calme, mais c'est impossible. Mon coeur bat de plus en plus vite et je respire de plus en plus bruyamment. Je ne veux plus que ses mots aient des effets sur moi. Mais ses paroles tournent en boucle dans ma tête en même temps que des images de lui et de maman. J'ai l'impression qu'un poids s'affaisse contre ma poitrine et de manquer d'air. Je porte ma main à ma poitrine puis à ma bouche pour me retenir de crier. Je ne peux pas. Je ne dois pas. Je dois rester fort. J'ai pas envie de lui montrer dans quel état il me met. Une boule se crée dans mon ventre et remonte jusqu'à ma gorge. C'est alors que je vomie mes tripes tout en tremblant comme une feuille. L'herbe, le manger de ce soir, ses menaces par messages et celles de tout à l'heure, son odeur, son comportement : je recrache tout. Je reste là à essayer de reprendre mon souffle pendant de longues minutes. Il faut maintenant que je nettoie ce bordel. Mais je n'ai plus aucune forces. Mes mains tremblent tellement que je ne peux plus m'en servir. Mon corps est secoué lui aussi et ne tient presque plus debout. Bordel comment je vais faire. Si mon putain de père voit ça, je n'imagine même pas ce qui se passerait. Et je n'ai pas envie que sa femme vienne nettoyer tout ça. Elle comprendrait directe la raison de mon état. Sauf qu'il faut que je reste le fameux Alexandre insensible. Cette famille m'a certes enlevé mon coeur, mais j'ai encore un restant d'âme. Et ça, ils l'oublient. Je passe mes mains dans mes cheveux par réflexe en réfléchissant. La sdf. Elle va m'aidé c'est sûr. De toute façon je vais pas lui laisser le choix

Lui, moi et le désarroi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant