Chapitre 1

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Je pose mes pieds l'un après l'autre sous la douche brûlante et lâche une long soupir. J'essaie en vain de me concentrer sur la chaleur qui empreigne mon corps afin de stopper cette douleur à ma poitrine. Cela fait des mois qu'elle est présente, et je n'arrive toujours pas à m'en débarrasser. J'ai l'impression qu'une épine est crochetée à mon coeur depuis l'accident, et qu'il n'y a aucun moyen de m'en débarrasser.

Mon "nouveau départ "-comme l'appelle mamie- me facilite encore moins la tâche. Et si je ne m'entendais pas avec cette famille ? Et si je ne leur plais pas, me mettront-ils à la porte ?

- Je crois que Lise est là ma chérie ! m'interrompt ma grand-mère à travers la porte de la salle de bain.

Merde. Il faut vraiment que je me dépêche. Je ne peux pas la faire attendre. Je sors immédiatement de la douche et enroule une serviette autour de mon corps.

Je manque de foncer sur mamie en ouvrant la porte de pleine volée. Il faut vraiment que je déstresse, on va éviter de faire plus de morts dans cette famille.

-Désolée mamie. je m'excuse en la contournant.

Je sors une tenue au hasard dans ma valise qui est à deux doigts de craquer et m'habits aussi rapidement que je le peux. Bon, j'avoue qu'un jogging et un sweat, pour une première impression ce n'est pas l'idéale, mais tous mes vêtements sont maintenant à Miami.

Je dévale les escaliers en empoignant ma valise et en risquant ma vie à chaque marche. Arrivée à la porte d'entrée, je me retourne une dernière fois.

- C'était la meilleure amie à ta mère, et elle a choisie de t'accueillir chez elle. Tant que tu ne tues pas son mari, tout se passera bien. me rassure ma grand mère qui détecte ma nervosité.

J'aurai tellement voulu pouvoir rester vivre chez elle ou chez mon oncle. Après l'accident qui m'a enlevé mes parents, ce sont les seules personnes qui me restaient. Or, étant malade et assez âgée, elle a été jugée inapte de s'occuper d'une adolescente de dix sept ans.

Sans compté sur mon oncle dont je suis très proche, qui était dans l'incapacité financière de m'accueillir. J'allais donc atterrir en foyer, ou au mieux, en famille d'accueille. Jusqu'à ce que Lise fasse sa réapparition. Je ne l'ai pas vu depuis des années. Les papiers ont été signés séparément à cause de son travail qui prône son temps.

Sentant que ma gorge commence à se serrer, je tente un sourire qui se veut rassurant et l'embrasse une dernière fois. Orlando est assez loin de Miami et je crois bien que les occasions de la voir vont être rares.

En dehors de cela, je suis contente de changer de ville car ici, rien ne me retient.
Je finis par prendre mon courage et sors pour m'avancer vers une BMW noir.
La conductrice ressemble bien à la fille des cadres qui ornaient les murs du salon autrefois. Elle semble tellement jeune alors qu'elle doit avoir la quarantaine comme ma mère. 
Les cheveux vénitiens et les yeux couleurs noisettes, elle est absolument ravissante et dégage une agréable énergie.

Je suis tellement désorientée que je m'y mets à deux reprises pour fermer correctement la porte. Elle m'offre un sourire plein de gaieté tandis que je boucle ma ceinture.

- Comme tu as grandi Aylheen ! La dernière fois que l'on s'est vue tu devais avoir cinq ans non ? Tu es le portrait craché de ta mère. Comment vas-tu ? s'exclame-t-elle.

Je suis tellement surprise par son débit de parole, que je mets plusieurs secondes pour lui répondre.

-Oh, merci,on me le dit souvent. je sourie en enroulant une mèche brune autour mon doigt. Je vais aussi bien que possible et vous ?

Lui, moi et le désarroi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant