Lui, moi et le désarroi.

Chapitre 45

Sa respiration se fait de plus en plus régulière et je crois bien qu'elle est calmée. Je n'aurais jamais cru que l'état d'une personne m'affecterait autant.

Apaisée, je pose un baiser sur sa chevelure. Bordel. Qu'est ce que ça m'avait manqué. Je les caresse en humant l'odeur envoutante qu'ils dégagent.

- J'avais bien remarqué que t'aimais mes cheveux. elle rit d'une petite voix.

Pris en flagrant délie, je m'arrête. Gêné, je me gratte la joue.

- Je n'ai pas dit que je n'aimais pas pour autant. elle me rassure en tournant son visage vers le mien.

Ses yeux sont des putains d'aimants. Et ce sourire plein de douceur.

Sa bouche est dangereusement trop proche. Je m'éloigne malgré moi. Elle n'a pas besoin de plus de secouements.

- Je ferais mieux de me brosser les dents je change de sujet en me levant.

- J'ai une brosse neuve dans le tiroir si tu veux.

J'étale le dentifrice quand j'aperçois son reflet dans le miroir. Elle est toujours assise à même le sol. Mais elle fixe le vide, comme ailleurs.

- Tu ne te brosses pas les dents ? je l'interroge, un sourcil arqué vers le haut.

- Je n'ai même pas la force de me lever. elle avoue comme honteuse.

Je ne te laisserais pas sombrer comme moi Aylheen.

Sans hésiter, je l'aide à se lever. Je cherche une chaise du regard, mais il n'y en a pas dans cette salle de bain. Alors, je me transforme en chaise et l'invite à se poser sur mes genoux.

- Je chuis pas trou lourde ? elle articule du mieux qu'elle peut en se brossant les dents.

Je lève les yeux au ciel.

- T'es parfaite. je lui assure en passant mes doigts dans ses cheveux.

*

-Merci Alexandre. elle me surprend à dire tandis que je m'apprête à enfin quitter sa chambre.

- Merci à la musculation. je réplique en faisant référence à ma transformation en chaise.

- Tu dois avoir super mal aux jambes.

- Légèrement douloureux, mais t'en vaux la peine. je conclue simplement en posant une main sur la clenche.

- Alexandre ? elle m'interpelle, nerveuse.

Je me retourne et la vois chanceler sur ses deux pieds.

Pourquoi agit elle bizarrement ?

- Tu... Tu ne voudrais pas rester ? Enfin, ici. Dormir. Avec moi. elle se tue à me demander.

Je passe une main dans mes cheveux, surpris par sa proposition.

- Non, en fait, fais comme si je n'avais rien dit. elle change subitement d'avis.

- Attends, laisses moi répondre ! je la stoppe en rigolant. Je resterai.

Un grand sourire éblouie son visage. Si elle savait à quel point elle éclaire mon coeur.

Tandis que j'envoie valser mon short et mon t-shirt, je vois ses yeux me scruter de haut en bas. Ah Aylheen.... La discrétion n'est pas ton fort.

Dans l'obscurité, elle pose sa tête sur mon torse. J'aime le fait qu'elle voulait que je sois là pour autre chose qu'un aspect sexuel. Pour une fois, j'ai l'impression qu'on aime vraiment ma présence.