Lui, moi et le désarroi.

Chapitre 27

On arrive vite à une station de lavage automobile. La voiture se gare parfaitement dans l'endroit assez étroit prévu pour laver les voitures. Etant donné que personne ne parle, je suppose que c'était le plan de base de venir ici. On descend tous de la voiture et j'interroge Raphael du regard.

- Je dois nettoyer la voiture. Des mouettes ont chier dessus.

Maintenant qu'il le dit, je remarque pleins de traces blanches partout. Il remet la capote de la voiture à son état initial et se dégote une éponge. Malheureusement, le lavage n'est pas automatique comme on peut le voir dans certains endroits. Alors, il va falloir que Raphael passe lui même les jets d'eau et de savons. Je me propose à lui filer un coup de main tandis qu'Alexandre se met volontairement à l'écart. Il est au téléphone et semble être vraiment concentré. Raph passe un premier coup d'eau sur la carrosserie, puis fait de même avec le savon. Tandis qu'il frotte avec l'éponge, une idée me vient. Je tiens maintenant en main le jet d'eau et commence à appuyer dessus. De l'eau en masse sort d'une vitesse incroyable.

- Raphael ? je l'interpelle d'une voix taquine en commençant à pointer le jet vers lui.

Dès qu'il hausse la tête vers moi, il est pris d'un réflexe surprenant et évite brillamment mon attaque. C'est Alexandre derrière lui qui se prend la totalité de l'eau en pleine face. Pris de surprise, il lâche son téléphone ainsi qu'un grognement. Son corps entier se raidit et je le vois serrer des poings. Je dévie la trajectoire du jet afin qu'il ne l'atteigne plus. Je le vois retirer maladroitement l'eau de son visage. Ce n'est que quand il réalise que c'est moi qui est à l'origine de cette attaque et non pas une réelle menace, qu'il s'autorise à enfin respirer. Relax Alexandre, ce n'était rien, j'ai envie de lui dire. Je me mords la lèvre pour ne pas rigoler face à la situation. Il me fusille du regard pendant quelques secondes.

Il se concerte ensuite du regard avec Raphael, l'air tous les deux prêts à la vengeance. Tout se passe ensuite super vite. Raph m'attrape par les bras et me les mets derrière mon dos, de sorte à ce que je ne puisse plus bouger. Alexandre, lui, récupère le jet d'eau et me pulvérise avec.

- Alors, on rigole moins maintenant. se marre mon traitre d'ami tandis que j'essaie tant bien que mal de me dégager de son étreinte.

J'aperçois un sourire plein de satisfaction sur le visage d'Alexandre qui ne cesse de m'asperger le visage. Je ne peux même pas parler sans me noyer bêtement. C'est alors qu'il descend plus bas. Il me regarde de ses yeux verts remplis de colère mais également d'émotions nouvelles dont je ne saurais déchiffrer l'identité. Il se rapproche de moi et de ce fait, le jet se fait plus puissant et agressif contre ma peau. Il descend l'eau au niveau de ma gorge puis stagne entre mes deux seins. Je me surprends moi même à ne plus bouger et à ne plus chercher à me libérer. Il sait pertinemment ce qu'il fait et il ne bouge plus d'un poil. Ma peau me brûle pourtant je reste obnubiler par son regard aussi intense qu'attractif. Quelque chose se passe dans le bas de mon ventre que je préfère renier. Cette petite bataille va beaucoup plus loin que ce qui était prévu.

- Arrêtes, pas d'aussi près. Tu vas lui faire mal si tu continues. nous sort de notre transe Raph.

Il me délaisse de son étreinte et je rompt le contact visuel avec Alexandre. Ce dernier cligne plusieurs fois des yeux comme pour revenir sur terre. Je m'attends à ce qu'il repose le jet d'eau mais le voilà à me pousser pour arroser son ami. C'est alors qu'une bataille d'eau et de savon éclate. Etant donné qu'il n'y a que deux jets, je reste cachée derrière la voiture. Accroupie, j'observe les garçons s'amuser. Tant qu'ils oublient mon existence, je suis en sécurité. Je baisse ma garde quand je refais mes lacets mouillés. C'est alors que je n'entends plus aucun bruit. Mon sang arrête de circuler et je tends l'oreille. J'ai un très mauvais pressentiment.