- Ce n'est pas ce que tu penses Alexandre. je me retourne d'une voix lasse.
Il me regarde de haut en bas et lorsque son regard s'attarde sur la guitare que je tiens en main, son sourire s'évapore immédiatement.
- Oh. Tiens ta guitare Monsieur je fais chier tout le monde. Elle est aussi lourde que toi c'est dingue.
- Elle n'est pas à moi. il me contredit sèchement.
- Ah si si. C'est même lui qui je cherche du regard le serveur qui me l'a passé, en vain. Il s'est volatilisé en clin d'oeil. Bon, juste prends ce qui t'appartiens et laisses moi.
Je lui tends son instrument mais au lieu de le prendre, il se contente de me répéter la même phrase, et me laisse là comme une imbécile. Pourquoi nie-t-il en bloque qu'elle ne lui appartient pas alors que je l'avais vu l'autre jour jouer avec ? Et si ce n'était pas la sienne, pourquoi s'est il immédiatement renfermé en me voyant avec ? Je garde ces questions dans un côté de ma tête. J'aurais des réponses plus tard. Pour le moment, je vais chercher Raph afin qu'il me dépose chez moi. Il s'est auto- proclamé être mon taxi en attendant que j'ai enfin mon permis. Ce qui ne risque pas d'arriver d'ici un long moment mais cela reste un secret.
Au bout d'au moins cinq longues minutes de recherche, je finis par le trouver, assis autour d'une table. Il y a également sa jumelle qui semble être en pleine conversation. Et cela avec son nouveau coéquipier. Il est dévisagé par mon ami. Ce dernier tire une tête horrible. Ses instincts de grand frère ont pris le dessus à ce que je vois. Je pose la guitare à mes pieds et ramène mes mains sur ses épaules.
- Tout va bien Raph ? je me marre en le massant.
- Arrêtes t'es pas drôle. il me reproche en essayant de se dégager de mon étreinte.
- Vincenzo c'est ça ? Il me hoche la tête avec un demi sourire. Je suis Aylheen, contente de te rencontrer.
Il sert alors la main que je lui tends.
- Enchanté. Tu comptes me tuer dans les prochaines minutes toi aussi ? il se méfie avec une pointe d'humour.
- Ce n'est pas prévu dans mes plans désolé. je marque une légère pause. Pas contre des plans, j'en ai pour toi et moi, Raphael.
Ce dernier lève la tête en arrière et me fait non avec.
- Aller lèves toi. Tu dois me déposer chez moi sinon Lise va câbler.
- Tu fais chier. T'as qu'à prendre ma voiture. Il sort maintenant ses clés de voiture et me les tends. Il reporte immédiatement son attention sur les deux autres.
- J'ai pas le permis Raph. je m'exaspère en levant les yeux au ciel.
Il marque un temps puis soupir. Il finit tout de même par se lever.
-Super. On va pouvoir le faire devant tout le monde maintenant que ton frère est partie Gabriela! crie super fort Vincenzo dès que le jumeau à la tête tournée.
Ce mec a la provocation dans le sang. Je sens que je l'aime déjà. Cela semble qu'amuser notre groupe car les gens autour (comme Raphael), dévisagent le duo et ne comprennent pas que ce n'était que de l'humour.
-Aller on y va. je pousse Raph par le dos avant qu'il ne fasse demi tour.
- Tu sais où est passé Alexandre ? il me demande une fois que nous sommes sur le parking.
- La star est juste derrière vous.
Je me retourne et me prends en même temps de la fumée sur le visage. Elle ne provient évidemment pas d'une cigarette normale.
Mon ennemie tient un joint dans sa main déjà entamé et un sourire niais hante son visage.- Tu fumes quoi au juste ? je m'intéresse alors que je connais déjà la réponse.
-T'en veux ? il me propose en me tendant son joint.-Je vais m'en passer.
- Ca m'étonne même pas.
Je l'ignore et monte dans la voiture. Ils m'imitent quelques secondes après.
- Wa c'est de la forte ! toussote Raphael après avoir pris une taffe.
Tous deux partent dans un fou rire tandis que mon exaspération augmente. Pourquoi faut il qu'il soit partout et en plus de cela, défoncé ?
-Reprends en. il l'incite. Avec l'habitude tu t'y feras.
Le conducteur suit ses instructions alors qu'il commence à rouler sur la route. Alexandre active la radio et fait immédiatement rouler le bouton du son à son maximum. Une musique des Chase Atlantic rentit et je me mets à croire qu'il a plutôt bon goût niveau. Des vibrations se font ressentir dans tout mon corps vu l'intensité du son. Je surprend Alexandre à chanter à tue tête les paroles qu'il semble connaitre sur le bout de ses doigts.
-C'est vraiment de la bonne. T'en aurais pas pour moi ? Je vais à la soirée d'une Marley ce soir et je sens que je vais en avoir besoin. il crie presque pour se faire entendre.
-Pas sur moi. Par contre à l'endroit de la dernière fois, on en trouvera.
C'est alors que la voiture fait un dérapage et que je me retrouve projetée d'un coup sur le côté.
-Changement de routeee. se marrent les garçons.
-Putain fais attention Raph. je m'énerve.
Des voitures nous klaxonnent mais comme mon commentaire, ces sons sont étouffés par la musique qui risque de tuer mes tympans. Mais bon j'autorise ce groupe de rock a le faire.
Au bout de cinq minutes de route, on finit par s'arrêter. Je descends alors de la voiture et me retrouve dans une rue délabrée et étroite. Qu'est-ce que c'est cet endroit bordel ? Le cliché du coin où l'on trouve de la consommation est inévitablement réel pour le coup.
- Remontes dans la voiture. m'ordonne sèchement Alexandre.
La blague. Je l'ignore royalement et tente de suivre Raph. Mais je me cogne contre son torse dur et ferme.
-Me prends pas la tête et remontes immédiatement. C'est pas le genre d'endroit où tu dois être.
- Je croyais que j'étais une sdf ? je remarque en haussant les sourcils. Il faut savoir ce que tu dis.
- Ce quartier est justement bien trop classe pour toi. il dit en tapotant mon épaule.
Je dégage immédiatement sa main. De quel droit se permet il de me toucher ? Je le fusille du regard et c'est en le fixant dans les yeux que je remarque que ses pupilles sont dilatées.
- Ne refais plus jamais ça si tu veux rester en vie. je dis d'un ton ferme et posé.
Cela lui arrache un énième sourire en coin, ce qui me donne une envie flagrante de le gifler.
- Tu es tellement énervée que ça en devient excitant. il chuchote en soutenant mon regard.
Je garde ma bouche grande ouverte face à sa remarque. Il m'a pris de court et il en est fière. Il est clairement pas dans son état normal, ça se voit autant à sa façon de parler qu'à son visage bouffit.
-Bon vous faites quoi là ? s'impatiente notre ami qui est déjà à l'autre bout de la ruelle. Vous vous chamaillerez plus tard les gars.
Je profite de cette perche tendue pour me sauver. Je m'en veux intérieurement de ne pas avoir eu de répartie. Il savait pertinemment qu'en disant ça, il allait avoir le dernier mot.
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Lui, moi et le désarroi.
RomanceAprès un accident traumatisant qui a bouleversé sa vie, Ahylheen se voit sauver des familles d'accueil par la meilleure amie de sa mère. Elle se retrouve ainsi recommencer sa vie à Miami, où toutes les chances sont de son côté pour être enfin heureu...