Chapitre 46

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Je n'aurais jamais cru qu'un jour je me réveillerai à côté d'Alexandre sans le détester. Enfin, à ses côtés est un grand mot. Il est debout à faire les cents pas. Je crois qu'il est train d'appeler quelqu'un.

- Putain. il se plaint en tombant sur la messagerie.

Je le vois arracher la peau morte de ses lèvres et son regard se perdre dans le vide.

- Tout va bien ? je m'inquiète en me redressant.

- Ouai tout va bien. il soupire.

Il ne faut pas être sorcier pour comprendre que quelque chose cloche. Mais ça serait être idiot de croire que Alexandre est du genre à se confier.

- Si tu le dis... T'essayais d'appeler qui ?

- Raph. il avoue en venant s'asseoir sur le bord du lit.

- Merde. J'avais oublié la journée d'hier.

- Ah oui ? Tu veux que je te rappelle ce qui s'est passé ? un sourire malicieux se dessine sur son visage.

- Avec plaisir.

Tandis que nos lèvres sont sur le point de se toucher, on toque soudainement à la porte.

Surprise, mon coeur rate un battement. Mon corps se fige quand je vois la poignée de la porte s'abaisser.

- Bordel. s'exclame Alexandre en se levant.

- Tu peux m'ouvrir Aylheen ? résonne une voix féminine.

- Euh, oui. Deux secondes ! je panique en poussant Alexandre vers la salle de bain.

- Sérieux, dans la douche ? il s'indigne avant que je le laisse.

Désolée mais c'est mieux que ta mère me voit en train de t'embrasser jeune homme.

- Ah, ce n'était pas trop tôt. elle époussette son chemisier quand je finis par lui ouvrir.

Je la dévisage silencieusement.

- Tu faisais quoi ?

- Rien qui ne te regarde.

- Ok...Tu sais où est passé Alexandre ? elle se gratte nerveusement la nuque.

Non mais je rêve. C'est comme ça qu'elle s'excuse ?

- Il te fuit. Il est caché dans ma douche. je lui offre un sourire mauvais.

- Je suis sérieuse Aylheen !

- Dommage que tu ne l'étais pas hier.

Je lui tourne le dos et la laisse planter là. Je me dirige vers mon dressing et cherche une tenue à troquer contre mon pyjamas.

- Tu ferais mieux de t'habiller convenablement. On va déjeuner chez des amis dans une demie heure. sa voix retentit au loin.

Quelques secondes après, j'entends la porte claquer.

Pas une seule excuse. Elle a agit comme si rien ne s'était passé. Comme si c'était O.K. de me manquer de respect à moi et à son amie défunte. Comment peut-elle se comporter aussi différemment qu'avant ? Comment se fait-il que son mari soit aussi violent et que personne ne dise rien ?

- C'est bon, elle est partie. je déclare en ouvrant la porte de la salle de bain.

- Ah ! Ce n'était pas trop tôt. il se plaint en sortant de sa cachette.

- Tu ferais mieux de partir. "On va déjeuner chez des amis dans une demie heure". j'imite sarcastiquement Lise.

- T'inquiètes pas. Ce n'était pas dans mes plans de rester la SDF. il se marre avant de partir.
J'avais oublié. Le Alexandre affectueux n'est que temporaire.

Lui, moi et le désarroi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant