.11h30.

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Musiques d'inspiration : 

Renegades - X Ambassadors
Secrets - OneRepublic

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Il y a un moment où les mots s'usent, et le silence commence à raconter. 
(Khalil Gibran.)

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Passé les tous premiers malaises, et les remises en question répétitives, celles dont Katsuki a du mal à se défaire, une atmosphère un peu plus calme s'est doucement répandue à travers la maison.
Bien que la conversation demeure encore souvent maladroite, trahissant des résidus de gêne passagère, le reste de la matinée s'écoule au final avec une facilité presque déconcertante.

Parfaitement coiffé, son traditionnel sourire pendu au visage, Izuku a gentiment continué de découvrir les pièces et les éléments qui les composent pendant un petit moment.
Curieux, il a même demandé à jeter un œil malpoli dans la chambre de son hôte et, même si Katsuki lui a délicatement fait remarquer qu'il abusait, ça ne l'a pas empêché d'accepter sa requête, entrouvrant rapidement la porte pour le laisser regarder furtivement.

C'est pas comme s'il y avait grand chose à cacher dans cette chambre de toutes manières, Katsuki ne possédant rien de compromettant, ni même de secret.

Puis, passant par la salle de bain sans s'y attarder outre mesure, Izuku s'est émerveillé et confondu en remerciements exagérés pour l'installation de l'assise et de la barre de maintien.

Finalement, même après quatre ans et demi de sommeil, il y a des choses qui ne changent pas. 
Il faisait déjà ça avant, s'incliner devant tout le monde pour un oui ou pour un non, et étaler une gratitude démesurée à la moindre minuscule attention. 
A croire qu'il ne sait pas recevoir l'affection sans se sentir mal à l'aise. 

Mais maintenant, et alors qu'il est installé sur le canapé depuis un petit moment, Deku a subitement commencé à tirer la tronche il y a quelques minutes. 
Crispé et triturant nerveusement les phalanges de ses doigts, il mord frénétiquement sa lèvre inférieure alors que, dans ses yeux, se peint une expression de malaise intense. 
Silencieux et se faisant tout petit dans la mousse du dossier, il ne décroche plus un mot.
Et évidemment, Katsuki a eu vite fait de trouver ça anormal. 

Un oeil sur Deku, l'autre sur la nourriture qu'il prépare dans la cuisine, sa curiosité inquiète prend progressivement le dessus sur son attention et, baissant le feu de la plaque de cuisson pour éviter un accident, il vient se poster près du canapé. 
Haussant un sourcil intrigué sur son attitude prostré, il l'interroge d'abord du regard, trainant ses yeux sur lui sans obtenir de réponse quelconque pour autant. 

Alors, puisque sa légendaire patience ne tiendra pas plus longtemps, il claque sa langue à son palais avant de le questionner en soupirant. 

_ Qu'est-ce que t'as Deku ? 

Raide comme un piquet, la mâchoire toute tendue de trop serrer les dents, Izuku esquive minutieusement son regard, fixant son attention sur un angle de la table basse.
Feintant, avec beaucoup de mauvaise foi, ne pas l'avoir entendu. 

Frustré, et parce qu'il n'a pas franchement envie d'y passer la journée, Katsuki soupire doucement d'impatience et d'agacement, venant finalement se planter juste face à lui, s'assurant ainsi qu'il ne puisse plus l'éviter. 
Debout, bien campé sur ses jambes pour gonfler sa posture d'une autorité surjouée, il secoue la tête de droite à gauche avant d'arquer un sourcil mécontent. 

Quatre ans et six mois. [KatsuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant