Quatre ans et six mois. [KatsuDeku]

.12h04.

Musiques d'inspiration : 

Requiem for a dream - Scott Benson Band
Within - Daft Punk

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On croit que, lorsqu'une chose finit, une autre recommence tout de suite.
Non. Entre les deux, c'est la pagaille.
( Hiroshima mon amour - Marguerite Duras.) 

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_ Où est ma mère ? 

La bouche un peu pâteuse et la langue collée au palais, Katsuki reste silencieux un petit moment, dévisageant Deku en fronçant les sourcils alors que ce dernier semble soudain s'agiter intérieurement d'une inquiétude évidente. 

Sans le lâcher des yeux, il cherche ses mots dans sa gorge en triturant les accoudoirs de son fauteuil. 
Pas qu'il ait quelque chose de terrible à annoncer, Inko étant certainement chez elle, occupée à faire des choses lambdas de dame lambda, mais simplement parce qu'il se sent traversé par cette impression que chacune de ses paroles pourrait déclencher une réaction inattendue. 

La confusion d'Izuku pourrait l'amener à ne pas interpréter correctement ce qu'il dira, ou à se sentir encore plus désorienté qu'il ne l'est déjà et, coupable de l'avoir déjà bien stressé avec ses interrogations maladroites, Katsuki peine à faire le tri dans ses phrases au moment de lui répondre quelque chose. 
Alors, même si la question de Deku est simple, il prend exagérément le temps de préparer sa répartie. 

_ Elle est chez elle, chez vous. On peut l'appeler s'tu veux. 

Il ne précise pas qu'elle va bien, craignant qu'Izuku puisse l'interpréter comme une supposition au contraire, mais s'efforce d'adoucir sa voix autant que possible. 
Puis, pour s'assurer de ne rien précipiter, il attend que Deku formule une nouvelle réponse avant d'ajouter quoi que ce soit d'autre, au risque de dire un truc qu'il ne fallait pas dire. 

Parce que Katsuki n'est pas doué pour gérer une conversation dans une situation complexe, il vaut mieux qu'il ne prenne pas les rennes de la discussion. 

Dans son lit, Izuku incline vaguement le menton, plus pour signifier qu'il comprend que sa mère va bien que pour accepter sa proposition de l'appeler, puis froisse son expression d'une grimace d'inconfort, semblant remarquer tout à coup la présence d'une sonde dans son nez. 
Dans un effort paraissant lui coûter énormément d'énergie, il fait tressauter les cinq doigts de sa main droite, avant de tenter de lever son bras pour la porter à son visage. 
Le geste, vraisemblablement, lui demande une concentration certaine, alors que son coude et son poignet s'agitent malhabilement, entrecoupant son mouvement de spasmes incontrôlables. 

Sans vraiment parvenir à toucher précisément la sonde, les doigts trop secoués de contractions involontaires, il aplatit sa main sur sa joue alors que son corps semble échapper à son propre contrôle. 
Ses gestes erratiques et désordonnés font sursauter son épaule à mesure qu'il essaie, en vain, de stabiliser le mouvement de son bras, et Katsuki se mord l'intérieur des joues en le voyant se débattre avec ses muscles hors de contrôle. 

En omettant les événements d'il y a quatre ans, cette scène est probablement la plus difficile qu'il lui ait été donné de voir, suivant du regard les tentatives infructueuses d'Izuku pour maitriser ses contractions nerveuses. 
Il faut croire que toutes les connexions de son cerveau ne sont pas encore correctement rebranchées, et la faiblesse qu'il lit dans ses yeux lui donne envie de lui venir en aide. 

Pourtant, il ne voit pas très bien ce qu'il pourrait faire pour l'aider. 

_ Dek- 

_ Katchan.