.Lundi 4 aout.

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Musiques d'inspiration : 

Welcome to Wonderland - Anson Seabra 
Sword from the Stone - Passenger

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Le véritable courage consiste à être courageux précisément quand on ne l'est pas. 
(Journal - Jules Renard.)

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A la lumière de l'écran du téléphone allumé, la chambre enfermée dans le semi pénombre s'éveille au son de l'alarme du réveil, agitant quelques mouvements entre les draps encore chauds de sommeil profond. 

Posé sur la table de chevet, le portable vibre contre le bois comme un animal excité et, camouflé dans sa couverture, Katsuki grogne en fronçant les sourcils, le corps encore trop engourdi pour bouger et faire taire la sonnerie. 
La tête bien calée dans son oreiller, la couette remontée sous le menton et le poids de Deku appuyé sur son torse, il gesticule légèrement des jambes, palpant son environnement pour se resituer dans son décor. 

Au chaud au fond du lit, il soupire alors que son téléphone continue de crier à travers la pièce, brisant le calme tranquille de sa nuit et imposant un grésillement pénible à ses oreilles endormies. 
Arraché à son rêve pourtant tout à fait agréable, il grogne de contrariété en tentant de faire réagir son bras ankylosé, piégé sous le corps de Deku depuis des heures et visiblement privé de toute forme de circulation sanguine.
Ne sentant plus ses doigts au bout de sa main, un fourmillement inconfortable remontant jusqu'à son épaule, il grimace en essayant de s'extirper de là, déplaçant Izuku dans la manœuvre. 

Puis s'asseyant lentement sur le matelas, il manipule ses doigts à moitié morts pour y faire revenir le sang, secouant son bras de force pour le réveiller. 
Massant son biceps atrophié, il râle pour la forme, accusant intérieurement Deku d'être responsable de cette sensation absolument désagréable. 
Quand bien même il l'a personnellement invité à dormir contre lui, mais il se passera de le préciser, naturellement. 

Son bras revenu à la vie, il s'étire enfin en levant les mains vers le plafond, cambrant son dos comme un félin en baillant de toute ses forces pour chasser les dernières particules de sommeil hors de ses muscles ramollis. 
A vrai dire, il s'étonne chaque matin de constater à quel point il dort foutrement bien depuis qu'Izuku occupe la moitié -voire un peu plus- de la place dans son lit. 
Il trouve quelque chose d'apaisant dans sa manière de s'étaler sur le matelas, de piquer le couette accessoirement de temps à autres, ou même de le pousser involontairement vers le bord en gigotant un peu trop par moment. 

Outre le fait qu'il n'ait plus à se réveiller quatre fois par nuit pour consoler les crises d'angoisse d'Izuku, il reconnait également que sa présence rend son repos plus efficace, un peu comme si, en plus de dormir, il se rechargeait à son contact. 
Un peu comme une batterie. 

Souvent, comme ce matin, il lui arrive de couper la sonnerie du réveil tout en laissant l'écran bien allumé, illuminant un morceau de la pièce pour mieux distinguer ce qui l'entoure. 
Puis, sous l'éclairage tamisé, il se tourne légèrement pour jeter un oeil à Izuku qui, comme d'habitude, roupille de son sommeil de plomb sans avoir remarqué l'alarme du réveil. 
Suivant ses traits du regard, partiellement emmitouflés dans la couverture, il observe son visage apaisé, les quelques cheveux fous tombant sur ses yeux fermés et sa bouche entrouverte. 
Devinant ses joues toutes chaudes de sa nuit contre lui, il scrute les tâches de rousseur à peine visibles dans la semi pénombre, imaginant la texture de sa peau à cet endroit là. 

Légèrement rebondies, alors qu'elles reprennent de leurs superbe d'antan au fil de sa rééducation et de sa prise de poids progressive, il s'interroge de plus en plus sérieusement sur les sensations qu'il pourrait ressentir en posant ses lèvres dessus, pour apporter un baiser à sa bouille endormie. 
Sillonnant tous ses détails, il s'attarde sur la courbe de ses cils, le dessin de son nez un tout petit peu trop adorable pour son bien être, et le tracé de sa bouche immobile, imprimant ses contours à son esprit pour les garder bien au chaud au creux de lui. 

Quatre ans et six mois. [KatsuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant