.21h13.

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Musiques d'inspiration : 

Saturn - Sleeping at last
Touch - Sleeping at last
Heart - Sleeping at last

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La lumière comme témoin, la porte de la chambre se referme derrière eux à la fin de la journée, et le silence plus doux que lourd vibre dans l'espace creux de la pièce, promenant une onde délicate contre les murs et sur les lattes du parquet flottant. 
Pieds nus sur le sol, Katsuki souffle l'air de ses poumons en s'avançant le premier vers le lit, ses cheveux encore mouillés de sa douche déposant quelques gouttes d'eau sur la naissance de sa nuque. 
Sous l'éclairage du plafonnier, les lueurs dansantes de ses iris se reflètent plus intensément qu'à l'accoutumée, ou bien est-ce l'émotion qui fait jouer les spectres sous ses pupilles, mais son regard se charge d'électricité à mesure qu'il s'approche des draps encore fermés. 

A l'habitude, parce qu'il n'a plus rien à cacher depuis longtemps, il se déplace près du matelas seulement couvert de son boxer gris, l'élastique épousant les formes de ses hanches pour mieux mettre en avant la courbe de ses cuisses et le galbe de son torse découvert. 
Il respire calmement en soulevant un premier pan de la couverture, mais son ventre n'en gronde pas moins fort, alors qu'il s'apprête à se glisser pour la première fois sous la couette avec l'intention d'y embrasser la bouche d'Izuku pendant une bonne partie de la nuit. 
Ses mains tremblent un peu, il ne le fait pas exprès, une appréhension toute douce agite ses bras malgré lui, et sa respiration s'approfondit sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. 

Il semble que sa poitrine pèse un peu plus lourd, comme si le stress la remplissait graduellement, venant s'infiltrer entre ses côtes et juste en dessous de sa peau. 
Un pétillement aiguë grignote son diaphragme, c'est sûrement lui qui dérègle son souffle, et son ventre se gonfle d'une euphorie aussi bruyante que légère au fil des secondes qui se dessinent devant lui. 
Autour de lui, la température n'a pas bougée, pourtant, il lui semble que la chaleur enveloppe son corps comme s'il dansait au milieu d'un immense feu de camps, les flammes folles de l'impatience et du trac caressant sa colonne vertébrale pour mieux le picorer de l'intérieur. 

Près de la porte, Izuku demeure planté là, immobile, la main sur sa béquille et la posture exagérément droite. 
Ce soir, ses longs cheveux totalement détachés et encore trempés retombent sur ses épaules, balayant ses clavicules à chaque petit mouvement de sa tête, et ses mèches défrisées par le poids de l'eau glissent jusqu'en dessous de ses omoplates. 
Sur son front, une boucle bientôt sèche parvient à se reformer partiellement, se tortillant aux abords de ses sourcils pour s'emmêler parfois à ses cils humides. 
Les lèvres pincées, il cligne des yeux en détournant le regard, comme si les prunelles de Katsuki risquaient de le brûler si elles venaient à croiser les siennes, et une première rougeur apparait timidement en bas de ses joues. 

Le long de ses tâches de rousseur, la teinte rosée gagne doucement du terrain, déposant sa timidité sur sa peau, et son visage s'éclaire de toute son appréhension. 
Triturant sa béquille, il froisse nerveusement son nez retroussé en mordillant sa lèvre inférieure et, en le dévisageant de là où il se trouve, Katsuki ne peut qu'accuser les pulsations tout à coup plus sévères de son cœur. 

Ce n'est pourtant pas la première fois, qu'Izuku se montre en boxer devant lui, ni qu'il arpente du regard les courbes fines de son buste, insinuant ses pupilles dans chaque détail de son torse délicat. 
Mais ce soir, il le voit quelque peu différemment, alors qu'il peut s'offrir le droit d'attarder ses iris le long des lignes de ses cuisses. 
Il balaie son corps des yeux, se promenant sur les plages de ses pectoraux discrets, descendant instinctivement sur les traits doux de son abdomen plat et élancé, là où se profilent doucement le galbe de ses hanches. 
Un peu plus haut, il rattrape finalement le dessin de ses épaules, distinguant des tâches de rousseur ici et là sur sa peau claire, et sa poitrine tourne deux fois sur elle même quand il marque une escale près de la courbe naissante de son cou. 

Quatre ans et six mois. [KatsuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant