.Samedi 12 juillet.

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Musiques d'inspiration : 

Imagination - Shiloh Dynasty ( 1 hour version ) 

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J'étais sur la trace d'une très ancienne brûlure. 
(Armen - Jean-Pierre Abraham.)

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Il ne pensait certainement pas dire ça un jour mais, ce matin, Katsuki doit l'admettre, mettre un pied en dehors de sa maison et inspirer un peu d'un autre air lui fait du bien. 

Debout sur les lattes en bois de la terrasse extérieure d'un café de centre ville, le ventre plaqué contre la petite palissade entourant l'espace pour délimiter la propriété, il s'attarde à observer le passage d'une voiture entre trois piétons.
Les mains appuyées sur la rambarde, le souffle tranquille du vent tiède apaise son visage en se frottant dessus, rafraichissant la fatigue sous ses paupières. 
Le long de la rue commerçante, les quelques passants ne lui accordent aucun intérêt, sans doute ne le reconnaissent ils même pas, sous ses traits assombris d'épuisement. 

Un peu plus tôt, il a déposé Izuku au centre hospitalier pour un rendez vous de suivi avec son médecin, celui ci souhaitant faire le point sur son évolution.
Son bien être aussi, et son état d'esprit. 
Alors, parce qu'il restait à Katsuki une bonne heure et demi à tuer en attendant, il s'est laissé aller à accepter l'invitation de quelques collègues en jour de congés, ces derniers lui ayant proposé de se joindre à eux pour partager un café. 

C'est vrai, en temps normal, il ne s'y serait jamais rendu mais, aujourd'hui, il semble qu'un important besoin de compagnie et de discussion l'ait poussé à transgresser ses habitudes.
Ainsi, et sur les coups de neuf heures trente, il a rejoint Eijiro, Hanta, et passablement ignoré la présence de Shoto à leurs côtés.
Sans trop parler de son état d'épuisement et de ses angoisses profondes de ces derniers jours, il a toutefois profité de leur présence pour suivre les diverses conversations, espérant détourner ses propres pensées assiégées. 

Mais ce matin, malgré tout, Katsuki se sent démuni, dépassé par les récents événements.

Alors, en dépit des discussions animées et souriantes, perdant finalement l'espoir d'alléger son esprit, il s'est éclipsé plus ou moins discrètement de la table qu'ils partageaient en intérieur, ressentant le besoin urgent d'aller prendre l'air. 
Rejoignant alors la terrasse presque déserte à cette heure ci, passant à côté des deux seules personnes qui y trainent toujours, il se retrouve maintenant là.
Le ventre contre la rambarde, les yeux captivés par tout et rien, alors que sa tête entre en fusion. 

Aussi, peut-être, craint-il le compte rendu que fera le médecin à la fin de son entretien avec Izuku. 
Parce que, il ne peut que le constater, Deku ne va pas particulièrement bien dernièrement.
Et, inexpérimenté et mit face à une situation qu'il ne parvient absolument pas à maitriser, Katsuki ne sait plus quoi faire.
Encore moins comment faire. 

Discrètement, alors qu'il s'évertue à ravaler le nœud d'anxiété de son ventre, pour ne pas laisser transparaitre le désarroi à son visage, il tourne légèrement la tête quand une présence vient s'insinuer à sa gauche. 
Sans réagir outre mesure, il serre les dents et ferme les yeux en reconnaissant la silhouette de Shoto et les couleurs vives de ses cheveux. 
Pour autant, il n'a même pas la force de lui demander ce qu'il lui veut, se contentant de ne pas le regarder, et d'inspirer lentement l'air environnant. 

Quatre ans et six mois. [KatsuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant