Grégoire dort profondément. Il émet son petit ronflement que je trouve absolument adorable. Il marmonne un peu et se rapproche de moi, me serrant contre lui. Ses lèvres déposent un baiser sur ma peau et j'embrasse le haut de sa tête.
— Bonjour.
Il sourit et se redresse un peu mieux pour m'offrir notre premier baiser du matin.
— Bonjour à toi aussi.
Grégoire se laisse tomber sur le lit et ramène ses bras sur sa poitrine. Je me contente de l'observer, laissant traîner mes doigts sur son épaule dénudée. Je ne me lasse jamais de le voir. Peut-être parce qu'il est si beau. Ou simplement parce que je suis fou amoureux de lui.
Ma main passe dans ses cheveux et je replace une petite mèche derrière son oreille.
— Tu as bien dormi ?
— Toujours mieux quand tu es là, affirme-t-il en laissant ses doigts remonter sur mon bras. Tu m'avais manqué...
— Toi aussi.
On s'offre un baiser plus long. Je profite de mon samedi matin pour replonger sous les draps avec lui et laisser le sommeil me rattraper. Je ne commence qu'à onze heures aujourd'hui. Mais monsieur semble en vouloir autrement. D'un mouvement, il passe au-dessus de moi et quitte les draps.
— Et notre câlin ?
— Je fais l'ouverture de la boutique, explique-t-il en récupérant des vêtements propres dans l'armoire. Audrey doit s'occuper d'un nouveau stock à l'autre bout de la région. Et puis hier soir ne t'a pas suffi ?
— Non, décrété-je. On n'a pas dormi ensemble pendant une semaine et tu sais que c'est long, autant de jour sans toi.
Ce n'est que la stricte vérité. Je me sens toujours mieux quand il est avec moi.
— Donc je dois comprendre que je n'aurai pas le droit à ma petite douceur du matin ? continué-je avec le sourire.
Je fais danser mes sourcils de manière plus qu'exagérer et il me lance en plein visage la serviette que j'ai délaissée sur le parquet hier soir.
— N'en demandes pas trop, s'amuse-t-il. Lève tes fesses, espèce de marmotte.
Pour l'embêter, je me retourne dans le lit, exposant comme il se doit mon fameux fessier. Il rit et claque la porte derrière lui. Visiblement, mon envie de tendresse devra attendre. Résigné, je pousse les draps d'un mouvement de pieds et quitte à mon tour le lit. J'enfile un simple caleçon avec un t-shirt et redescends à l'étage nourrir Shepard. Le chien quitte son panier en me voyant arriver. Il saute et jubile à l'idée de recevoir sa ration matinale de croquette. Je remplis sa gamelle et me prépare mon petit-déjeuner.
Le temps que mon café coule dans la tasse et que mes tartines grillent, je passe en revue les informations depuis mon téléphone. Rien de très palpitant ou de très réjouissant. Je consulte ensuite mes mails et réponds à l'équipe qui est ravie d'avoir droit à un jour de repos. J'efface tous ceux de ma famille. Le fait que je refuse de communiquer avec eux via message ou par appel ne leur semble pas assez clair. Mon frère me demande quand je compte revenir et je supprime aussi celui-ci. Qu'il aille se faire voir.
Le grille-pain me fait sursauter en éjectant mes morceaux de baguette hors de la machine. Il faudrait vraiment que l'on en achète un autre. Je dépose le tout sur la table et sors de quoi manger pour deux. Shepard vient tout juste de finir son repas qu'il est déjà prêt à sauter sur la moindre miette qui aurait le malheur de tomber au sol. Ce chien est un estomac sur pattes.
Grégoire réapparaît dans le salon. Il attache rapidement ses cheveux en chignon et enfile ses chaussures sans me rejoindre.
— Tu ne manges rien ? l'interpellé-je.
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Aubade
Любовные романыPour Armand, il n'était qu'aux prémices de son histoire avec Grégoire. Les deux hommes avaient encore tellement de choses à faire et à vivre. Ils avaient encore tellement de temps pour s'aimer. Mais le destin peut être si cruel... Grégoire est parti...
