ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟝𝟚

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Je suis assis sur mon canapé, Shepard est allongé contre moi. J'observe mon téléphone sur la table basse, près à sauter dessus dès que je reçois un appel du vétérinaire. Simbad a été placé sous surveillance le temps de l'enquête. Mais Christophe ne lâche rien. Il veut faire euthanasier mon chien. Et malheureusement, ce n'est pas à Sébastien de faire l'évaluation, étant donné qu'il connaît le chien et qu'il pourrait donner un compte-rendu mensonger.

Mais il m'a tout de même rassuré en disant qu'il connaissait bien le médecin chargé de le faire.

Sébastien finit l'appel avec son fils et me rejoint dans le salon. Il prend l'autre place à côté de moi et je ramène mes jambes sur l'assise pour mieux plonger entre ses bras. Il me câline doucement et dépose un baiser sur mes cheveux. Je me sens un peu plus rassuré avec lui, malgré toute l'angoisse qui gronde au fond de moi.

— Imagine qu'il y arrive... Que Simbad ne revienne jamais ici ?

— Ça ne se passera pas comme ça, m'apaise-t-il.

— Comment tu peux en être si sûr ?

— Parce que Simbad est un gentil chien. Quand il a mordu Christophe, il l'a fait pour nous défendre.

— Tu crois que je l'ai mal éduqué ?

— Pas du tout. Tu l'as éduqué de la même manière que Shepard et regarde-le.

Le concerné lève la gueule dans notre direction, nous observe longuement et se replace en boule contre moi en soupirant.

— Simbad est encore un jeune chien. Il ne mérite pas ça...

Son pouce caresse doucement ma joue et je me presse un peu plus contre son flanc.

— Ce que le vétérinaire va surtout voir, ainsi que la police, continue-t-il, c'est un chien qui a défendu son territoire et ses maîtres d'un intrus. Alors que l'animal avait laissé des signes très clairs de défense. Christophe a été un idiot de ne pas les voir alors que tu lui avais dit de partir.

— C'est juste un con.

— Qui veut te faire payer. Mais on ne le laissera pas faire. On ramènera Simbad à la maison. Je te le promets.

Je lève les yeux vers lui et il m'offre un regard tendre que je lui connais bien.

— Merci.

— Pourquoi ? sourit-il.

— Pour être là et... pour le reste.

Son front se repose contre le mien et je ferme les yeux. Je sens son cœur accélérer sous ma paume.

— Tu sais que je serai là pour toi.

Sa main entoure la mienne et je le tire vers moi pour mieux l'embrasser.

— Je sais. Ce que je regrette le plus, c'est d'avoir mis autant de temps à m'en rendre compte.

— Et moi, c'est de t'avoir fait douter.

Je viens reprendre possession de ses lèvres. Il devient un peu plus entreprenant dans le baiser. Pour mon plus grand plaisir.

Sa main descend le long de ma hanche, tandis que je me raccroche à lui. Je ne veux plus le laisser partir.

Shepard soupire lourdement et descend du canapé pour rejoindre son panier. Il nous regarde avec un air malheureux.

— Je crois qu'on l'a gêné, rit Sébastien.

Je me redresse et instaure une distance plus raisonnable entre nous. Mon chien m'a au moins empêché de céder à mes envies.

— Tu as eu Ulrick au téléphone, il est chez toi ? continué-je.

AubadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant