ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟜𝟘

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Nous n'avons pas reparlé de ce qu'il s'était passé, préférant profiter de l'autre et de sa présence devant le film.

Je l'aide à débarrasser le repas et essuie la vaisselle qu'il nettoie. Sébastien repose le dernier verre propre et prend appui contre le meuble derrière lui. Il attend que je termine pour discuter. Je crois que l'on a besoin, malgré notre réticence à le faire.

— Tu crois que je suis stupide de penser qu'on pourrait avoir une chance ?

— Pas du tout.

— Pourquoi j'ai l'impression de ne pas pouvoir te croire alors que c'est tout ce que je veux.

J'étends le torchon sur une poignée de meuble et prends sa main dans la mienne.

— Je suis désolé que tu aies pu penser ce genre de chose. Vraiment. Ce n'est absolument pas ce que je voulais... Je veux moi aussi avoir une véritable relation durable avec toi.

Il s'avance vers moi et lie nos paumes.

— Je te pardonne... Mais promets moi que tu ne me laisseras plus jamais dans le flou et que dès que ça n'ira pas, tu me le diras.

— Promis.

Ses lèvres déposent un baiser sur ma joue puis un autre au coin de mes lèvres. Toujours empreint de douceur.

— Tu veux rentrer chez toi ? soupire-t-il contre ma peau.

Je saisis sa taille pour l'obliger à rester près de moi.

— Absolument pas...

— J'espérais tellement que tu dises ça et que tu passes la nuit ici...

Ses joues prennent une jolie couleur et j'embrasse chacune d'elles.

— À ce point-là ?

— T'as pas idée...

Son front se repose contre le mien et il m'embrasse délicatement. Ma main glisse contre sa hanche et notre baiser s'intensifie. Sa langue vient me taquiner, lécher le bout de ma bouche et je le laisse faire. Il s'empresse de la lier à la mienne. Je ne retiens pas mon petit gémissement. J'adore le savoir entreprenant sur ce coup-là. Mon cœur s'emballe dans ma poitrine. Je sens le sien battre si fort contre moi.

— C'est trop ? s'inquiète-t-il en reprenant son souffle.

Mes mains se raccrochent à lui de toutes mes forces.

— Absolument pas.

Il reprend possession de mes lèvres et je me laisse docilement faire. Je n'ai aucune envie de le repousser. L'idée attise la chaleur au creux de mon ventre. J'abandonne ses lèvres pour mordiller sa nuque. Il gémit sans gêne contre moi, sa main s'agrippant à mes cheveux. Je lui fais visiblement beaucoup d'effets.

— Armand...

Mes mains taquinent ses fesses et il se mord la lèvre inférieure, que je m'empresse d'embrasser.

— Tu me montres ta chambre ?

Il hoche la tête et se pince les lèvres. Il en a autant envie que moi. Nos mains s'accrochent et il me guide dans le couloir, puis ouvre une porte. La porte de sa chambre. Je passe la tête pour voir la décoration. Le mur contre lequel est appuyé le lit est aussi en bois brut. Il me pousse un peu à l'intérieur et n'ose pas rentrer avec moi.

— Je vais prendre une douche. J'en ai pour cinq minutes.

Il disparaît dans le couloir, me laissant seul avec des idées concernant la suite plein la tête. Je décide de l'attendre sur le lit, le temps dont il a besoin. Les quelques minutes passent et deviennent un peu plus longues. Voir trop longues.

AubadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant